La revanche de Stephen Curry : une grande série, pour ponctuer une immense saison

Le 13 juin 2017 à 08:53 par Bastien Fontanieu

Stephen Curry

Il n’a pas été élu MVP des Finales, il perdra bientôt le trône de double-MVP en titre, mais Stephen Curry a réussi bien plus que ça : en s’adaptant cette saison, il est redevenu champion et a roulé sur la compétition en cartonnant tout au long des Playoffs.

Peut-être ne réalise-t-on pas assez ce que cela demande, pour un joueur aussi talentueux que lui. Ou peut-être qu’on trouve ça “trop facile”, car l’arrivée d’un joueur comme Kevin Durant rend les choses plus simples. Mais un jour, probablement aujourd’hui chez certains, il sera intéressant d’observer les 12 derniers mois du meneur de Golden State et apprécier le travail à la fois mental, technique et physique qui a été opéré. Un boulot colossal, que peu accepteraient car il modifierait fondamentalement la production, la notoriété et la perception de sa personne. On parle d’un jeune homme qui marchait sur la NBA ces deux dernières années, avait tout pour lui, a vécu un véritable cauchemar en étant diminué lors des dernières Finales, et devait se mettre en retrait pour permettre une adaptation idéale à un joueur de grande ampleur. Combien de MVP unanimes seraient capables d’accepter un coin à l’ombre, pour séduire une arme fatale, lui permettant de retrouver le chemin de la gloire ? Combien de leaders en vente de maillots et votes du All-Star Game seraient capables d’accepter une diminution de l’apport statistique ainsi que moins d’exposition médiatique, pour parier sur un futur titre et des futurs titres ? Voilà, en surface, ce que Stephen Curry a été capable de réaliser cette saison. En un an, la darling de la Ligue a accepté de devenir un coéquipier modèle avant tout, pour créer une machine intouchable en NBA. Exemplaire, le cuistot.

Et peut-être lui devra-t-on à lui aussi la “destruction” de la compétition pour reprendre les termes de certains. Oui, dans les grands débats des meilleurs meneurs de l’histoire, Curry aura une place particulière en ayant notamment deux immenses trophées de saison régulière et pas de guirlande individuelle de Finales NBA jusqu’ici. Mais si on se penche un instant sur ces Playoffs 2017, peut-on vraiment donner le titre de meilleur joueur à quelqu’un d’autre ? Certes, LeBron est de loin le joueur le plus dominant de ce printemps qui se terminera bientôt, mais chez les Warriors, impossible de refuser la pole position à Steph. De la première série à la dernière, du coup de chaud face aux Spurs au parfait tempo géré contre Cleveland, le numéro 30 fût un délice de basket. KD ? Merveilleux en Finales NBA, mais à moitié absent face aux Blazers et aux côtés de Curry dans la démolition de San Antonio. Ces six semaines de performances ont aussi permis de replacer les meubles au bon endroit, après le tabassage évident de l’an dernier. Curry choke, Curry craque. N’empêche que Curry a cartonné face aux Cavs, a rappelé en quoi il était le baromètre de son équipe suite à la défaite du Game 4, et a terminé sa saison avec une moyenne exceptionnelle : 26,8 points, 8 rebonds, 9,4 passes, 2,2 interceptions, 44% au tir, 39% de loin, 90% aux lancers, pas mal pour un joueur… lambda.

Il n’aura pas de récompense individuelle, mais tant pis, tant mieux d’ailleurs. Car après avoir obtenu la gloire personnelle, Stephen Curry souhaitait juste reprendre du plaisir et dominer à nouveau sur les parquets. Mission accomplie, avec la manière et la plus belle attitude possible : chapeau bas.


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