Profil Draft 2017 : Donovan Mitchell, des bras tentaculaires, une défense de fer

Le 01 juin 2017 à 13:22 par Benoît Carlier

Donovan Mitchell
Source image : YouTube/NCAA March Madness

Révélé sur le tard au lycée, Donovan Mitchell a attendu sa saison de sophomore pour exploser à Louisville. Il a impressionné les scouts par la mensuration de ses bras et son explosivité lors du Draft Combine et va tenter de surfer sur la hype jusqu’à ce soit décisif du 22 juin.

Profil

> Âge : 20 ans. Né le même jour que Kevin Love.

> Position : Arrière. Cf. taille.

> Equipe : Louisville. Un programme habitué à la March Madness.

> Taille : 191 centimètres. Sera souvent toisé par ses adversaires directs.

> Poids : 95 kilos. Un bon bébé.

> Envergure : 208 centimètres. Des bras d’intérieur.

> Statistiques 2016 : 15,6 points, 4,9 rebonds, 2,7 passes et 2,1 interceptions à 40,8% au tir dont 34,5% de loin, le tout en 32 minutes.

> Comparaison : Marcus Smart, Norman Powell.

> Prévision TrashTalk : aux portes des lottery picks, entre le 14ème et le 22ème choix.

Qualités principales

# Il a le bras long…

Les docteurs du Draft Combine ont dû mettre leurs lunettes pour être sûrs qu’ils avaient bien lu : 2 mètres 08 d’envergure, soit près de 20 centimètres de plus que sa taille. La NBA s’apprête à accueillir un nouvel OVNI la saison prochaine avec des mensurations qui rappellent Giannis Antetokounmpo à une échelle un peu réduite. Pour ne rien gâcher, il n’a pas séché les séances du bas du corps à la muscu. Donovan Mitchell est une boule de nerfs hyper athlétique capable de monter mettre le couvercle sur les ratés de ses coéquipiers. Malgré sa taille, il peut regarder le cercle de haut et certaines de ses créations disponibles sur YouTube laissent imaginer qu’il pourrait devenir candidat pour le Slam Dunk Contest d’ici quelques années.

# Polyvalence défensive

Ne pas défendre avec des tentacules pareils aurait été un crime. Donovan Mitchell l’a bien compris et a fait de la D sa spécialité. Rapide et léger, il compense son malus de taille par son énergie et des bras télescopiques qui lui permettent de défendre des postes 1 à 3 sans aucune difficulté. Le genre de profil que les entraîneurs apprécient bien pour le coller tout le match sur la star d’en face, un peu comme Marcus Smart et Norman Powell, ses deux comparaisons en NBA. Même lorsqu’il est un peu loin, sur un énième dribble ou un step-back, il peut encore contrer ou au moins gêner le shooteur. Il saute vite sur les lignes de passe et était l’un des meilleurs intercepteurs du pays avec 2,1 vols par match en moyenne.

# Un potentiel de tir à exploiter

Ce n’est pas un sniper mais il a les outils nécessaires pour devenir un bon shooteur. Ses longs bras lui permettent de déclencher au-dessus de son vis-à-vis et il est plutôt efficace en catch-and-shoot. Il a aussi développé un step-back bien propre pour se défaire des adversaires plus grands que lui. Entre sa saison freshman et sophomore, il a gagné 10 points d’adresse derrière l’arc. En bref, ce n’est pas un scoreur pur mais il est capable de lâcher quelques cartons lors des bons soirs et de donner de bons coups de main au leader offensif de l’équipe lorsque celui-ci est bien défendu.

Défauts majeurs

# Pas la gestion d’un meneur

Ça tombe bien il est arrière ! Sauf qu’avec sa taille, il risque de devoir installer des systèmes dans sa carrière. Souvent trop pressé, il se précipite pour déclencher son tir ou pénétrer dans le trafic quand un copain démarqué l’attend du côté opposé. Auteur de moins de 3 passes décisives par match, ce n’est pas un distributeur de caviar régulier et il a plutôt tendance à s’enfermer dans les trappes et les prises à deux. Pour ne rien arranger, il ne lit pas très bien le pick-and-roll dans la position du passeur, la base pour un meneur de métier. Donovan Mitchell est donc avant tout un arrière et il lui reste beaucoup de travail pour suppléer le point guard maison, même sur quelques actions.

# Joueur trop unidimensionnel ?

Manieur de balle correct mais sans plus, piètre passeur et plus efficace loin du ballon qu’à la création, Donovan Mitchell n’est clairement pas un meneur. Son tir est encore très irrégulier et il peut sortir de belles briques avec 5 secondes sur l’horloge et un score équilibré. Il ne sera clairement pas une première ou une seconde option dès son arrivée dans la Ligue. Des lacunes qu’il va devoir bosser pour recevoir un peu de temps de jeu même si son impact défensif sera immédiat. Comme Kawhi Leonard ou plus raisonnablement Norman Powell, il va devoir travailler son jeu en attaque pour s’affirmer comme un two-way player et pas seulement un spécialiste de la D.

# La taille, ça compte quand même

Même si ses bras lui permettent de compenser, rien ne remplace quelques centimètres en plus. Son centre de gravité est plus bas et il est certainement plus rapide mais il va se confronter à des joueurs aussi vifs que lui mais avec 10 centimètres de plus. Dans la pratique, il paye ce déficit de taille dans sa vision du jeu. Plus bas que ses adversaires, il ne voit pas obligatoirement les coéquipiers démarqués ou ne peut pas les servir correctement. Il disparaît souvent dans une forêt de baobabs avec pour seule issue un contre ou au mieux des lancers-francs. Des joueurs plus petits que lui se sont déjà imposés en NBA et c’est loin d’être insurmontable mais cela pourrait être une barrière face à certains joueurs extérieurs dépassant le double mètre par exemple.

Conclusion

Hyper athlétique et inspiré en défense, il va vite rentrer dans la tête de certains joueurs avec son style agressif et généreux. Il va rejoindre le bastion des petits joueurs teigneux qui ne lâchent jamais rien et qui sont capables de lâcher quelques petites bombes pour soulager leur équipe. Sa réussite et son temps de jeu dépendront sûrement de son adresse extérieure.


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