Danny Ainge sent la pression monter : les Celtics sont sur la bonne voie, mais tout peut vite exploser
Le 27 mai 2017 à 01:52 par Bastien Fontanieu
Aux commandes d’une franchise à qui tout sourit en ce moment, Danny Ainge sait qu’il peut faire des Celtics une machine de guerre sur plusieurs années s’il agit comme il faut : une perspective aussi excitante… que stressante.
Si l’armée de Boston a été sèchement éliminée par le champion en titre, il n’y a pas de quoi rougir chez les verts. Pas après une saison régulière aussi bonne, une première place au classement de la Conférence Est, des débuts compliqués mais bien rattrapés en Playoffs, un premier choix de Draft obtenu dans la foulée et une finale de conférence jouée face aux Cavs. Des éléments parmi tant d’autres qui doivent aujourd’hui donner le sourire aux habitants de Beantown, mais qui accélèrent aussi le rythme cardiaque d’un homme, Danny Ainge. Le boss de la maison verte est assis dans un siège qu’un paquet de GM et vice-président des opérations basket aimerait posséder. Son équipe est ambitieuse, prometteuse, a un super coach, de bonnes bases pour l’avenir, de bons contrats, elle vient de terminer dans le dernier carré et a des options dans tous les sens via la Draft comme le marché des agents-libres. Pour être très franc, difficile de demander plus de flexibilité que celle possédée par la franchise aux 17 titres actuellement. Cependant, tant de possibilités peuvent aussi vous faire vaciller : la pression de manquer un virage majeur peut vous hanter pendant toute une vie, et Ainge en a bien conscience. Danny préfère donc jouer la carte suivante face aux médias, afin de pouvoir bosser et réfléchir en paix dans son bureau. Tout peut arriver cet été, on peut tout changer, tout garder, partir dans une direction comme l’opposée. On garde les cartes retournées et on laisse le peuple spéculer, au calme.
“Le temps nous le dira, mais oui, il y a une possibilité selon laquelle des changements majeurs auront lieu. Peut-être moins, peut-être plus, peut-être pas. Beaucoup de choses vont dépendre de ce qu’on va faire à la Draft, les deals négociés avant l’ouverture du marché des agents-libres, et ce qu’on fera sur ce marché. Il y a tellement d’inconnu en fait, actuellement. Tout ce qu’on peut faire c’est planifier et rêver de ceci ou cela, mais il n’y a aucune certitude. C’est une période excitante pour nous, mais une qui va aussi nous demander beaucoup de boulot.
Ce n’est pas parce que vous êtes à un élément de passer au niveau supérieur que vous allez l’obtenir. Et si vous arrivez à l’obtenir, que ce soit en forçant un transfert ou en optant pour la troisième voire quatrième option envisagée, ce n’est pas ça qui va vous garantir d’être une meilleure équipe ou une suffisamment bonne pour l’emporter. Et là, vous êtes coincés. Donc oui, nous ne sommes pas loin d’y arriver, mais on a encore du chemin à parcourir. Ce qu’on sait, et tout le monde le sait dans cette franchise, c’est qu’on doit s’améliorer. On doit ajouter des choses pour s’améliorer.”
Du noir, du blanc, du chocolat, de la vanille, oui, puis non ! Danny Ainge le ressent, c’est un grand moment qu’est en train de vivre sa franchise, un qu’il avait imaginé en explosant l’équipe composée par Pierce, KG, Rondo et coachée par Doc Rivers. Assez logiquement pointé du doigt à l’époque, le stratège est aujourd’hui en position de force mais il sait qu’il ne peut pas se permettre d’énorme erreur. Car comme on a vu par le passé et comme il l’a souligné dans cette interview auprès du Boston Herald, on a vu un paquet de franchises faire all-in sur une piste en pensant que ça allait les mener vers le titre, avant de voir la suite ne réserver que déprime et stupéfaction. Qu’aurait dû faire le Thunder avec toutes ses stars ? Et qui sait ce que les Clippers auraient pu donner avec deux ou trois bons deals de plus ? Se souvient-on des Bulls en début de décennie, eux à qui la gloire était réservée autour d’un jeune groupe ambitieux ? Ainge peut drafter un immense talent et le voir briller comme se blesser. Ainge peut transférer le pick de Draft contre un All-Star, avant que celui-ci ne décide de partir ailleurs l’été suivant. Ainge peut dépenser une somme folle sur une pièce supplémentaire, avant que celle-ci soit à des kilomètres de sa production antécédente. Voilà les réflexions qui animent son quotidien.
Il y a donc un vrai potentiel à double-tranchant pour les Celtics prochainement. Faire les bons choix et s’offrir plusieurs années à la tête de l’Est voire en Finales NBA, ou faire les mauvais choix et regarder en arrière en se demandant s’il ne fallait pas agir différemment… à l’été 2017.
Source : Boston Herald