Bingo pour Draymond Green : “Les gens sont peut-être frustrés, mais ce qu’on vit là c’est l’excellence”
Le 27 mai 2017 à 04:29 par Bastien Fontanieu
Déjà marre de voir les Cavs et les Warriors s’affronter en Finales NBA ? Allez, rangez votre frustration et appréciez ce qui se passe actuellement. Car comme le dit Draymond Green, on est en train de vivre quelque chose d’historique.
Comme quoi, il ne sort pas que des âneries, le couteau-suisse américain. Généralement envoyé au bûcher pour ses déclarations provocantes et ses prises de positions musclées, Draymond a tendance à énerver les fans car il dit tout haut ce que de nombreux joueurs pensent tout bas. C’est comme ça chez les Green, il faut assumer ce qu’on a en tête et le mettre sur la table, que ce soit concernant la saison régulière comme les Finales NBA. Le All-Star a justement été interrogé sur cette série ultime, une qui voit Cleveland et Golden State s’affronter pour la troisième fois consécutive. Dans le cadre d’une compétition avec 30 équipes, il est clair que ça peut faire chier certains fans des 28 autres franchises, mais en même temps une telle rivalité n’est-elle pas idéale pour alimenter nos souvenirs ? Pendant que Michel soupirera en se plaignant d’un nouveau duel entre Cavs et Warriors, on préférera acheter du popcorn et se donner rendez-vous jeudi prochain, pour une bataille historique. C’est justement cette attitude que Draymond veut véhiculer chez les fans, lui qui apprécie pleinement le moment présent. Pour l’aboyeur d’Oakland, la culture éphémère du présent peut empêcher des âmes égarées de pouvoir pleinement jouir de ce qui se passe en NBA, mais lui n’a aucun problème à affirmer ceci : mettez-vous deux claques, et réalisez ce qu’on est en train de vivre.
“Je pense que c’est bien pour la Ligue. Je crois que certains ont du mal à réaliser qu’on a juste deux grandes équipes et qu’il faut apprécier cela. Tout le monde veut dire que c’est chiant, que ceci, que cela. Mais généralement, on n’apprécie pas vraiment quelque chose avant de se rendre compte qu’on ne l’a plus. Ou alors c’est peut-être un manque d’appréciation pour l’excellence, beaucoup de monde ne peut atteindre l’excellence donc peut-être qu’il y a une incompréhension devant ce qu’ils voient. Je pense qu’on a deux très bonnes équipes, qui ont joué comme deux très bonnes équipes jusqu’ici. Et peut-être que les gens sont frustrés à cause des matchs dominés ou des sweeps, mais il faut faire attention car ce qu’on vit là actuellement, c’est l’excellence. Deux grandes équipes, des grands joueurs. De toute façon, ce ne sera pas totalement apprécié jusqu’à ce que ce soit terminé. Quelle que soit l’équipe championne cette année, même si on se rencontre à nouveau dans un an, ce ne sera pas vraiment apprécié, jusqu’à ce qu’on ne s’affronte plus. Et là les gens réaliseront ce qu’ils avaient.”
Amen ! Merci Draymond, voilà un paragraphe qu’on placardera dans notre entrée, dès qu’un lecteur ou un fan se plaindra des Finales 2015, 2016 ou 2017. Faut-il vraiment qu’on appuie sur pause et qu’on installe le paysage, afin de comprendre clairement ce que représente la série à venir ? D’un côté, on a LeBron James qui veut rattraper Jordan, est déjà un des (allez) 5 meilleurs joueurs de l’histoire, avec un titre à défendre, une légende de coéquipier nommée J.R. Smith et des sbires comme Love ou Kyrie dont on parlera pendant des décennies. De l’autre, on a des Warriors revanchards, avec le meilleur back-court de snipers de l’histoire, un Kevin Durant possédé qui veut remporter sa première bague face à son ennemi juré à son poste, le 3-1 flingué de l’année dernière et une finale remportée pour chaque équipe sur ces deux dernières années. Sur quelle planète faut-il vivre pour être incapable d’apprécier un tel scénario ? Non, clairement, Green a raison de taper du poing sur la table de ceux qui ronchonnent encore. N’attendons pas que les Cavs et les Warriors ne s’affrontent plus pour pleinement apprécier les séries passées : préparons-nous pour une grande finale 2017 et remercions des francs parleurs comme lui pour pimenter le tout.
Et oui, en effet, comme le dit Draymond, c’est une fois les retrouvailles du mois de juin terminées qu’on se rendra compte de la période historique vécue tous ensemble. Cavs et Warriors, épisode III : pas le temps pour les grincheux, on est prêts pour prendre notre pied.
Source : San Jose Mercury News – Anthony Slater