Profil Draft 2017 : Sindarius Thornwell, l’un des héros de la dernière March Madness
Le 23 mai 2017 à 11:11 par Benoît Carlier
Plus patient que ses petits camarades, Sindarius Thornwell est allé au bout de son cursus universitaire avant de se présenter à la Draft. Bien lui en a pris car il n’aurait jamais vécu cette folle épopée jusqu’au Final Four 2017 autrement. En cas de sélection au premier tour dans quelques semaines, on pourra presque parler d’année parfaite pour lui.
Profil
> Âge : 22 ans. Né le même jour que Karl-Anthony Towns. Ça promet.
> Position : Arrière. Il a évité l’embouteillage des meneurs dans cette cuvée.
> Equipe : South Carolina. Raté, pour le titre NCAA il fallait viser plus au nord.
> Taille : 196 centimètres. Comme James Harden, Jamal Crawford ou Coby Karl. Que la crème quoi.
> Poids : 93 kilos. Coucou Coby Karl. Décidément, il y a un truc.
> Envergure : 205 centimètres. Son arme principale pour voler des ballons.
> Statistiques 2016 : 21,4 points, 7,1 rebonds, 2,8 passes, 2,1 interceptions et 1 contre à 44,4% au tir et 39,2% du parking, le tout en 34 minutes.
> Comparaison : Kent Bazemore, les célébrations en moins.
> Prévision TrashTalk : Entre la 22ème et la 30ème place.
Qualités principales
# Plus d’expérience que la plupart de ses concurrents
Du haut de ses 22 printemps, il fait partie des grands-pères de cette cuvée 2017. Sindarius Thornwell n’est pas pressé et ça tombe bien car il a vécu de belles choses à South Carolina. Auteur d’une belle année de freshman, il marque un peu le pas la saison suivante. Sûrement conscient que son rêve de NBA s’éloigne, il redouble de travail pour retrouver des statistiques capables de retenir l’attention des scouts. Un pari réussi lors sa quatrième et dernière année sur les bancs de la fac. Nommé meilleur joueur de la SEC, il hisse South Carolina jusqu’au Final Four face à Gonzaga et n’était pas loin d’être le meilleur joueur de la March Madness. Récemment, les exemples de Norman Powell, Dario Saric ou Malcolm Brogdon ont démontré qu’accumuler un peu plus d’expérience que les autres avant d’arriver en NBA pouvait s’avérer extrêmement bénéfique et garantir un apport direct en NBA.
# Tireur d’élite, ça peut aider en NBA
L’un des domaines où le Gamecock a le plus progressé lors de ses années étudiantes pour devenir une véritable menace derrière l’arc à la fin de sa senior year. Son geste est pur et ses appuis rapidement en place pour prendre les défenseurs de vitesse. Son catch-and-shoot a fait de nombreuses victimes et il ne devrait pas avoir trop de mal à s’adapter à la distance NBA même s’il aime aussi visiter la raquette. Un profil indispensable dans le jeu moderne qui oblige l’adversaire à rester près de lui constamment et qui facilite le spacing.
# Amateur de contacts
En voilà un qui n’a pas séché les heures de muscu à la Fac. Avec un physique déjà taillé pour la NBA, il a pris l’habitude de venir de frotter avec les intérieurs chez les universitaires. Il encaisse les coups sans broncher dans la raquette et réclame souvent la balle au poste bas pour taffer son vis-à-vis. Son énergie et sa dureté lui permettent d’aller chercher de nombreux lancers-francs et il n’est jamais le dernier pour se mêler à la lutte au rebond. Malgré sa petite taille, il cueillait plus de 7 prises par match cette saison. Cette envie se retrouve également en défense où il fait don de son corps pour arrêter la star adverse. Sa belle envergure lui a permis de chiper deux ballons de moyenne tous les soirs.
Défauts majeurs
# Marge de progression ?
Comme avec tous les joueurs un peu plus mûrs que les autres, la question du potentiel resurgit. Sindarius Thornwell a déjà montré beaucoup de progrès entre sa saison de freshman et son tournoi de cette année, notamment au tir. Les scouts peuvent s’interroger sur son plafond. Malgré tout, il dispose déjà d’un jump shot assez fiable pour évoluer en NBA et il pourra travailler de nouveaux aspects de son jeu pendant que les autres rookies soulèveront de la fonte car il a déjà le physique de l’emploi.
# Limites physiques
Malgré son haut du corps assez développé pour son âge, il n’est pas aussi athlétique que la plupart des joueurs de son poste en NBA. La comparaison avec Kent Bazemore s’éloigne peut-être un peu sur ce point alors que les occasions où il dunke sont aussi rares que des ficelles de Joakim Noah au lancer-franc. Du coup, on est en droit de se demander ce qu’il peut donner face aux mobylettes qui ont envahi la Ligue ces dernières années entre Victor Oladipo, Malcolm Brogdon ou encore Zach LaVine. Ce manque d’explosivité pourrait lui jouer des tours à une époque où le jeu va de plus en plus vite, ne laissant que très peu de temps aux défenses pour se replacer si elles ne veulent pas être directement punies par un coast-to-coast bien vénère ou un alley-oop de All-Star Game.
# Difficulté à créer son tir
Excellent joueur de catch-and-shoot, il trouvera forcément sa place dans une franchise NBA. Néanmoins, il va avoir du mal à prendre un rôle de starter sans cette capacité à créer son propre shoot en isolation. Certains joueurs ont fait toute leur carrière sur des tirs dans le corner mais Sindarius Thornwell n’en est pas à ce niveau d’excellence et il peine parfois à se débarrasser de son défenseur en situation de un-contre-un. Le manque de vitesse vu un peu plus haut l’empêche de prendre l’avantage sur son premier pas et il a du mal à passer devant son vis-à-vis lorsqu’il drive vers le cercle. Ce n’est pas rédhibitoire en soi puisqu’il arrive à obtenir des fautes et dispose d’un bon jeu dos au panier mais ce genre de limite pourrait refroidir certaines franchises à la recherche d’un deuxième go-to-guy capable de débloquer n’importe quelle situation.
Conclusion
Fort d’une belle et longue expérience chez les universitaires, Sindarius Thornwell arrive avec un bagage technique important. Sa fiabilité au tir devrait lui permettre de ne pas chuter trop loin dans la Draft, mais attention à ses limites au niveau athlétique qui pourraient lui jouer des tours au niveau supérieur.