Kevin Durant y est, c’est son heure : les Finales NBA ouvrent leurs bras après l’échec de 2012

Qualifié pour participer à ses deuxièmes Finales NBA en carrière, Kevin Durant fait aujourd’hui la queue dans la file des Hall of Famers. Il y a ceux qui passent devant tout le monde, et ceux qui attendent : quel profil aura-t-il à la fin de la saison ?

Il avait signé pour ça. Pas que pour ça, mais en grande partie pour ça. Il était question de cadre de vie, certes, de changement de paysage, de nouveaux coéquipiers, de bien s’entendre avec tous ses collègues au boulot, mais il était surtout question de bague. Retourner en Finales NBA, cinq après son premier test et plusieurs séries passées à les regarder à la télé, aujourd’hui prêt à en découdre avec son ennemi juré. Car même si la série entre Cavs et Celtics n’est pas encore terminée, loin de là même, on peut s’avancer sur la pointe des pieds et affirmer en chuchotant que le 1er juin ouvrira un duel épique entre LeBron James et Kevin Durant. Pendant des années, le numéro 35 a scandé qu’il en avait marre d’être derrière le numéro 23. Qu’il n’en pouvait plus de voir LBJ truster la première place à son poste, sans que le débat ne puisse avoir lieu, sans qu’un doute pénètre le crâne du monstre d’Akron. Et quelque part, d’une façon assez logique et prévisible, ce n’est pas une série en 7 rencontres maximum qui va bousculer la hiérarchie mondiale. LeBron a été, est et sera le meilleur joueur de sa génération, que Durant le veuille ou non. Et toute grosse performance qu’il puisse y avoir, ce n’est pas demain matin qu’on se mettra à imaginer un Kevin au-dessus de James dans les rangées des cadors. Mais là où le scoreur-fou pourra briller dans l’histoire et marcher sur le cyborg, c’est dans un schéma précis et imminent : celui de leur opposition en Finales NBA.

En 2012, âgé de seulement 23 ans, le pauvre KD avait dû affronter le pire des challenges. Se ramener avec ses potes les ados (Westbrook 23 ans, Harden et Ibaka 22 ans), pour un dépucelage en règle, face à un monstre all-time qui ferait tout pour remporter son premier titre en carrière. Le Thunder ou n’importe quelle autre équipe de l’époque, le résultat final aurait été le même. LeBron voulait ouvrir sa bijouterie et rien n’allait l’en empêcher. De son côté, Durant avait pourtant fait le job, plantant plus de 30 points de moyenne et à des pourcentages toujours aussi scandaleux (55% dont 40% de loin). Mais entre inexpérience et malchance, l’ailier devait s’incliner et être verrouillé sur ce siège de “second”. Second meilleur ailier, second au classement du MVP, second ceci, second cela. Pour stopper cette malédiction, Kevin a décidé de partir à contre-courant et rejoindre les Warriors. Facilité d’un certain côté, difficulté de l’autre. Car autant installer la tente et les sacs de couchage tout de suite, ce que va devoir vivre Durant sur ces Finales NBA est une mission qui n’est pas offerte à tout le monde. Affronter le meilleur joueur à son poste de l’histoire (sorry Larry), déterminé et au top de ses capacités, champion en titre qui plus est. Trois fois rien, n’est-ce pas ? Ajoutez à cela le poids de cette obligation, celle de remporter la bague dès sa première année chez les Warriors, et vous avez un sacré paquet de pression sur ses épaules. Cependant, celles de KD sont larges, solides, elles se sont musclées avec le temps et ont appris à se décontracter quand il le fallait. Âgé de 28 ans aujourd’hui, Kevin Durant est au portail des légendes et il sait qu’il ne pourra pas remporter le titre en surfant sur l’aile de Stephen Curry. S’il souhaite taper du poing sur la tables des ailiers all-time, il devra dominer, battre LeBron et l’emporter.

Si KD a rejoint les Warriors l’été dernier, ce n’était pas pour le soleil et les doux paysages de la Bay Area. Le garçon veut sa première bague, se retrouve dans les chaussons de celui qui l’a martyrisé en 2012, et doit prendre sa revanche… sur LeBron. Le plateau est prêt, à Kevin Durant de briller.