Les Cavs ont abusé dans tous les sens : flemme, indiscipline, leadership, y’avait grève ou quoi ?
Le 22 mai 2017 à 06:46 par Bastien Fontanieu
Simple baisse de régime ? Fatigue due à plus d’un mois sans baisser le rythme ? Quelle que soit la raison, et elles sont d’ailleurs nombreuses, la défaite des Cavs cette nuit était loin de représenter un profil de champion en titre.
Alors comme ça, on se fait plaisir en laissant passer un match. Très bien. Vue la marge que possèdent les hommes de Tyronn Lue, ce n’est évidemment pas aujourd’hui qu’on va commencer à redessiner nos pronostics. Un gros effort des Celtics qui puisse mener Boston jusqu’en finale ? Doucement. Ce revers inattendu était choquant, mais il ne va pas détruire les perspectives des soldats de l’Ohio du jour au lendemain. On peut retourner ce match sous tous les sens, ça reste plus un one shot qu’autre chose. Sauf que la règle reste la règle : quand une équipe fait n’importe quoi, il faut le souligner pour taper là où ça fait mal. Et les Cavs, déjà conscients qu’ils seront confrontés aux Warriors dans quelques jours, ont fait n’importe quoi. Après avoir montré un visage convaincant voire terrifiant dans le Massachusetts, la bande à Kevin Love proposait tout le contraire ce dimanche. Précisons, dans la deuxième mi-temps de ce dimanche. Car lors des 24 premières minutes de ce Game 3, tout pointait vers un troisième succès consécutif des Cavs dans la série, et un onzième sur ces Playoffs. Chaleur offensive, application défensive, motivation d’entrée et cette envie de couler les visiteurs une bonne fois pour toutes, il y avait de quoi avoir le sourire dans les rangs de la Q. Malheureusement, la suite ressemblera à un match de traînard, une flemme trop prononcée, avec des Cavs un peu hautain pour saupoudrer le tout, ce que les Celtics puniront avec un furieux comeback ponctué par le tir de la gagne signé Avery Bradley.
Symbole de ce grand bordel ? La défense, évidemment, qui se prenait 61 points en deuxième période, par une équipe de Boston dont les snipers ne se nommaient pas Isaiah, Bird et Havlicek mais plutôt Smart, Jerebko et Bradley. Pensant que les Celtics perdraient le match d’eux-mêmes, les Cavs abandonnaient tous leurs principes dans leur propre moitié de terrain, ce qui laissait place à ce comeback. Ensuite, l’effort de groupe sous les arceaux, les visiteurs remportant la bataille du rebond et Cleveland ne tentant plus aucun lancer après avoir trouvé de bonnes bases initiales. Impossible de ne pas mentionner la poigne de Tyronn Lue sur cette rencontre, le coach des champions en titre laissant Brad Stevens lui faire sa spéciale avec trois bouts de ficelle. Finissant son sudoku sur le banc, l’entraîneur était à la tête de cette petite débâcle. Et enfin ? LeBron James, évidemment. Lui qui roulait sur ces Playoffs jusqu’ici, le cyborg a proposé son premier match off du printemps et le reste de son équipe n’a pas su prendre le relais. Moins agressif, plus désintéressé qu’autre chose, le cyborg était en mode avion et c’est toute son armée qui était par conséquent sur répondeur. Une réalité qui était mentionnée plus d’une fois cette année, mais ne semblait pas avoir d’impact sur ces Cavs tant le numéro 23 dominait chaque rencontre des phases finales. Avec 13 tirs tentés, 9 loupés et 6 balles perdues, LeBron a cramé ses piles et ses coéquipiers n’ont pas suivi. Une bourde d’un soir, mais qu’il faudra gérer en remportant le prochain match avec conviction… puis le suivant.
Invaincus depuis juin dernier en Playoffs, les Cavs pensaient encore pouvoir compter sur un LeBron en mode locomotive et des Celtics déprimés pour passer à 11 victoire de suite sur ces trois premiers tours. Nope, une petite erreur de parcours qui ne va pas faire dérailler le train de l’Ohio, mais demandera à tout l’équipage de répondre présent lors du Game 4.