Isaiah Thomas a été grandiose : 29 points et 12 passes, balance parfaite entre scoring et distribution
Le 16 mai 2017 à 07:33 par Bastien Fontanieu
Il en parlait avec excitation, mais aussi beaucoup de sérénité. Isaiah Thomas attendait impatiemment ce Game 7, voulant montrer qu’il avait les épaules pour gérer ce type de challenge : le lutin a suivi ses paroles avec des actes en offrant une grande rencontre.
La tentation était évidente. Presque trop évidente, d’ailleurs. Après plusieurs rencontres passées dans les mains de Bradley Beal et d’une défense de Washington regroupée, le leader des Celtics aurait pu shooter jusqu’à l’épuisement. Il aurait pu nous offrir un show en solo, reproduisant son incroyable feu d’artifice du Game 2, match qu’il avait terminé avec 53 points si certains l’ont déjà oublié. Il aurait pu la jouer un peu plus perso, en mettant sa franchise sur son dos et en prenant le scoring global personnellement, histoire de faire taire ses quelques détracteurs. Et quelque part, si nous sommes tous honnêtes avec nous-mêmes, c’est un peu ce qu’on attendait aussi. La tentation n’était pas que chez le lutin, elle était chez ses fans comme ses observateurs. Un Game 7 au TD Garden ? En ayant perdu 3 des 4 derniers matchs de la série et galéré offensivement ? Tout était plus ou moins rassemblé pour obtenir une quarantaine de pions. Des muscles gonflés en pointant son poignet de l’index gauche, des lancers par dizaines, ce genre de match auquel Isaiah nous a habitué pendant la régulière, finalement. Même lui, en sortie de Game 6, parlait de cette rencontre avec ces mots forts, sourire en coin : “les légendes sont faites lors des Game 7”.
Mais au final ?
Isaiah a pris tout le monde à contre-pied, réalisant un merveilleux match en terme de leadership.
Au lieu de croquer et forcer ses tirs, le lutin cherchait d’abord à mettre tout le monde sans son assiette. Jae Crowder, Al Horford, Avery Bradley, Marcus Smart, chacun avait droit à sa petite dose de caviars, histoire de chauffer la machine collective pour mieux affronter le talent supérieur des Wizards. Tout en allant chercher quelques lancers, Isaiah Thomas abordait la pause avec une douzaine de points et quelques offrandes, mais il savait qu’il devait passer à la vitesse supérieure. Et cette saison, comme si souvent, le All-Star a répondu présent pour sa franchise. En fin de troisième quart-temps ? C’est lui, sur deux bombes consécutives, qui fait exploser le TD Garden et redonne l’avantage aux siens avant le début du money-time. Doublé assez logiquement par les défenseurs de Washington, le numéro 4 forçait le moins possible et cherchait le copain démarqué. Celui de lundi était Kelly Olynyk, complètement possédé et mis en avant par son leader. Marcin Gortat pensait devoir garder ses yeux sur le nain au bandeau, c’est finalement la blonde au bandeau qui punira son équipe. Parfait dans sa gestion de la distribution puis du scoring, Isaiah venait même appuyer un ou deux paniers bonus, histoire de boucler l’affaire et célébrer la victoire avec les siens, sans faire un carnage de points dans le dernier quart. Ses statistiques ? Belles, solides, sans exploser les standards connus cette saison (29 points et 12 passes à 9/21 au tir, seulement 2 balles perdues). Mais en reprenant ses paroles d’avant-hier, IT les suivait avec une gestion des plus matures, dans un match pourtant à haute-tension. Un chef d’oeuvre discret mais tellement représentatif de son évolution.
Dans la rencontre la plus importante de sa saison, Isaiah Thomas a montré un autre profil, celui qu’on attendait pas forcément mais dont Boston avait fondamentalement besoin. Un scoreur capable de claquer des ficelles, et un facilitateur qui a géré l’attaque des siens avec précision et discipline. Petit sous la toise, immense dans les grands moments.