Manu Ginobili contre James Harden pour la gagne : plus rien ne peut tuer l’Argentin

Le 10 mai 2017 à 06:10 par Bastien Fontanieu

Manu Ginobili

Alors qu’on se posait encore des questions sur sa retraite il y a quelques mois et pourquoi il ne la prenait pas, Manu Ginobili a prouvé une nouvelle fois qu’il restait un compétiteur hors-normes sur les parquets.

Comment croire que l’Argentin a 39 ans, quand on le voit réaliser un match comme celui de cette nuit ? Au tour précédent, face à Vince Carter et ses Grizzlies, Manu déconnait sur le fait que les deux étaient justement anciens et n’avaient plus à carburer autant que par le passé. Mais chez chaque légende vivante existe une fiole extra, une petite réserve secrète, qu’on peut sortir en cas d’extrême urgence. Du genre ? Perdre Tony Parker puis Kawhi Leonard, le franchise player de San Antonio se faisant mal à la cheville en fin de rencontre. Autant dire que pour un type comme Ginobili qui a déjà tapé Team USA avec son pays aux Jeux Olympiques, le challenge présenté ce mardi était un jambon-beurre de chez Leader Price. Mais plus que l’image, c’est surtout la concentration que Manu allait devoir garder tout au long de la rencontre qui était importante à observer. Un gros dunk en première mi-temps, pour faire exploser le public ? Un détail, pensait-on. Une action isolée, qu’il ne suivra pas avec d’autres du même genre, affirmions-nous. Grave erreur commise, pauvres pêcheurs que nous sommes, émerveillés par la suite devant les actions du vétéran au crâne dégarni.

Car c’est un match magistral que l’Argentin a offert ensuite, non pas dans la production numérique mais bien dans l’effort, dans le leadership, dans cette dalle et ces deux poings si souvent serrés après un gros shoot. Oui, certes, l’action retenue par beaucoup de monde était ce contre de la gagne sur James Harden, mais il y avait tant avant cela. Il y avait un gros trois points en début de dernier quart-temps, pour maintenir ses Spurs sur leur bonne fin de troisième quart. Il y avait ces rebonds défensifs, arrachés avec les coudes sans penser une seule seconde à une mauvaise réception sur le parquet. Il y avait ce lay-up de contorsionniste, signature de l’artiste, pour égaliser dans le temps réglementaire et envoyer tout le monde en prolongation. Dans le temps bonus, les tirs ne rentraient pas, mais il savait qu’il devait contribuer différemment. La passe décisive pour l’énorme trois points de Danny Green ? Si señor. La grosse défense collective derrière, puis un nouveau caviar pour DG qui marque avec la faute ? Vamos. Toujours là pour taper sur les fesses de ses coéquipiers, toujours prêt pour réaliser l’action qui fera la différence, Manu était un peu comment en 2005, les genoux en moins : fou, imprévisible, mais tellement génial.

Et quand James Harden pensait armer son tir de l’égalisation, pour forcer une deuxième prolongation ? C’est le quasi-quadra qui venait le cueillir, comme pour lui dire non monsieur. Un contre de la gagne, avant de se faire sauter dessus par tous ses coéquipiers. Manu Ginobili, tout simplement.


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