Fred Hoiberg retrouve ses standards : rotations flinguées, temps de jeu mal distribué, un calvaire…
Le 24 avr. 2017 à 09:03 par Bastien Fontanieu
Après avoir utilisé au mieux son effectif sur les deux premiers matchs de sa série, Fred Hoiberg a doucement replongé dans ce mode qui plaît tant aux fans de Chicago : incompréhension totale face aux choix de l’entraîneur des Bulls.
Avec un Rajon Rondo blessé, on savait que les affaires allaient se compliquer pour les soldats de l’Illinois. Non pas que le meneur évolue à un niveau All-Star cette saison, mais sa sérénité et son expérience permettaient de couvrir quelques manques au sein des Bulls. Cependant, est-ce que la blessure de RR doit aujourd’hui servir d’excuse pour offrir des caresses plutôt que des gifles à Hoiberg ? Absolument pas. La preuve étant, hier soir, que les Bulls perdaient une seconde rencontre consécutive, en voyant l’entraîneur de Chicago improviser assez bordéliquement sous la panique d’une potentielle défaite. Les décisions critiquables étaient tellement nombreuses qu’on ne savait même pas par où commencer. Pourquoi pas Jerian Grant en meneur titulaire, encore une fois, l’expérience se concluant par un nouveau soupir en voyant l’ancien des Knicks galérer sévèrement face aux extérieurs de Boston. Pourquoi pas les 46 minutes imposées à Jimmy Butler, un total qui ne fait pas peur au All-Star mais le voyait quasiment vomir ses poumons dans le quatrième quart-temps, alors qu’un court break lui aurait fait le plus grand bien. Pourquoi pas sa rotation à onze joueurs, pendant qu’en face Brad Stevens tournait sur neuf têtes bien connues, habituées des grands moments et connaissant leur temps de jeu.
Oui, connaissant leur temps de jeu, car c’est notamment cet aspect qui a été frappant sur la rencontre d’hier soir. Comment un garçon comme Isaiah Canaan, aussi incisif et bon fût-il, joue soudainement 34 minutes en ayant obtenu… zéro minutes sur les trois premiers matchs ? Et comment un pivot comme Robin Lopez, sans problème de faute ni pépin physique, soit limité à 22 minutes, alors qu’il dominait les raquettes sur ce début de série ? Certes, Rolo n’était pas au top de sa forme ce dimanche, mais son absence est tout ce dont les Celtics pouvaient espérer, eux qui tenaient tête aux Bulls au rebond alors que cet aspect du jeu restait clairement en faveur de Chicago depuis une semaine. Michael Carter-Williams envoyé au bûcher pendant que Denzel Valentine se bouffe les ongles en voyant ses meneurs-coéquipiers se faire dominer, Paul Zipser gardé sur le banc, Bobby Portis qui doit s’adapter chaque soir sans savoir quel sera son temps de jeu, le capharnaüm était complet hier au United Center. Et quand bien même on pensait que la défaite serait suffisante pour son CV, Fred Hoiberg déboulait en conférence de presse pour affirmer qu’Isaiah Thomas était favorisé par les arbitres sur les porter de balle… Timing foireux, panique évidente et utilisation bancale des médias pour reprendre un semblant d’avantage, c’est peu dire si le coach des Bulls semblait perdu cette nuit. Un sentiment bien connu dans l’Illinois, masqué par deux victoires surprenantes à Boston en tout début de série.
Fred Hoiberg pourra-t-il se reprendre en déplacement ? Aura-t-il un plan de jeu un peu cohérent à proposer dans un TD Garden bouillant ? C’est limite si on prie pour que Rajon Rondo revienne, quand on voit le bordel géré par le coach des Bulls depuis son absence.