Al Horford est appelé à la barre : dominé par les Bulls, l’intérieur est en train de se faire exposer
Le 19 avr. 2017 à 06:57 par Bastien Fontanieu
Signé cet été à un prix fort pour aider Boston à passer au level supérieur, Al Horford est en train de vivre un début de série cauchemardesque face aux Bulls : c’est l’heure de se réveiller pour le vétéran.
Al Horford est un joueur particulier, pas vraiment comme les autres. Car ce qu’il apporte au quotidien n’est pas forcément facile à identifier. C’est une présence, une voix, un professionnalisme et une façon de se tenir qui donnent l’exemple. C’est aussi un joueur fabuleux, contribuant dans tous les petits domaines de chaque match, ceux qu’on ne peut forcément inscrire sur une ligne statistique mais souligneraient pourtant l’intelligence de l’intérieur. Une rotation bien effectuée, une application soignée, de bons choix en attaque et cette capacité à pouvoir offrir différents profils des deux côtés du terrain. Pour tout ça, et bien d’autres choses, Al Horford vaut ses 113 millions sur 4 ans, signés l’été dernier aux côtés de Danny Ainge. C’est un tronc d’arbre sur lequel Brad Stevens peut se reposer, un soldat qui ne se plaindra jamais et défendra ses coéquipiers jusqu’au bout, un apport indéniable dans n’importe quelle équipe, comme peut en témoigner le bilan de Boston, 1er de la Conférence Est pour la première fois depuis 2008. Malheureusement pour lui, le produit formé à Florida a aussi bien des défauts, qui sont en train d’être affichés par Chicago.
Al Horford n’aime pas le contact et n’est pas un véritable franchise player.
Ce n’est pas le fan des Hawks se cachant derrière le clavier qui se met à soudainement pointer du doigt son ancien intérieur, mais plutôt un supporter de la franchise d’Atlanta qui a appris à adorer puis être frustré devant cet homme. Un joueur capable de vous rendre amoureux par sa capacité quotidienne à s’ajuster, puis de vous donner des envies d’homicide par ce côté un peu trop nice guy, un qui l’empêche de dominer réellement alors qu’il en a tellement les moyens. Depuis quelques années ? Horford est devenu une punchline face aux pivots physiquement dominants de la Ligue. Si Atlanta a souhaité ne pas le prolonger pour finalement prendre une barbaque comme Dwight Howard, ce n’est pas pour rien. Il était question de jeu plus physique, plus autoritaire, un manque de nasty qui jouait des tours aux Hawks lorsqu’il fallait retrousser ses manches. Quand Boston a récupéré le trentenaire, on apportait les mêmes interrogations que celles entourant son ancienne franchise, lorsqu’il était question de Playoffs. Les Celtics vont-ils pouvoir tenir dans la raquette ? Horford peut-il répondre aux besoins de la maison verte en tant qu’intérieur respecté du circuit ? Face à ces deux questions, la réponse est assez évidente sur ce début de série : non, en deux petits matchs, Al n’a pas fait la différence, celle que son chèque réclame en partie.
Est-il le seul responsable de la débâcle des Celtics jusqu’ici ? Non, évidemment. Les rotations de Brad Stevens, le manque d’options offensives, une défense moyenne et un jeu collectif moins léché sont autant d’axes à explorer pour retourner cette série côté Boston. Simplement, on ne peut s’empêcher de regarder les Game 1 et 2 et soupirer en voyant Horford sur le terrain. Robin Lopez ? Wilt Chamberlain plutôt, quand on voit son chantier jusqu’ici (16 points et 9,5 rebonds de moyenne). Les rebonds ? Mis en avant par Stevens, et laissés par les Celtics, en premier Big Al (31 rebonds offensifs pour Chicago en deux matchs). Mais pire encore, si ce n’était que ça, l’intérieur a montré qu’il était tout bonnement incapable de se défaire de ses adversaires directs, notamment hier soir lorsque défendu par Nikola Mirotic – connu pour son excellence défensive – Al parvenait à peine à en profiter. Au poste, sur un drive, Horford malmené par un Espagnol qui comme par hasard jouait… physique. Quatre joueurs de Boston qui prennent plus de tirs que lui ce mardi, Kelly Olynyk qui en prend autant (!), comment ne pas être frustré devant une telle réalité ? Maintenant que son équipe est dans un sacré pétrin, Al n’aura plus le choix. Il devra assumer son statut, retrousser ses manches et s’occuper de ce qu’il n’aime pas faire naturellement : jouer dur.
Les Celtics ont bien des choses à régler pour que cette série se retourne et termine entre leurs mains, mais s’il y a un joueur qui doit se regarder dans la glace en premier, c’est Al Horford. Dominé dans la raquette, incapable d’aider Isaiah Thomas en attaque en tant que seconde option solide, le vétéran a plutôt intérêt à assurer dans l’Illinois… sous peine de recevoir un traitement encore plus physique.