Les Celtics ont été mis à poil par les Cavs : affiche de leurs points faibles, comment les régler ?
Le 06 avr. 2017 à 08:42 par Anthony Gony
On croyait assister à un choc pour la première place au sommet de la Conférence Est entre les Boston Celtics et les Cleveland Cavaliers, mais on a assisté à une balade des champions en titre (114-91). Une démonstration riche en enseignements pour les verts.
Les Celtics n’auront fait illusion qu’un seul quart-temps, juste le temps que les Cavaliers se chauffent. Après cela, on n’a vu qu’une seule équipe sur le parquet. Les Cavaliers ont tout simplement déroulé leur basket, dans le sillage d’un LeBron James inarrêtable, compilant 36 points (à 14/22 au tir), 10 rebonds, 6 assists et 2 blocks. Le King a fait du TD Garden son jardin hier soir. Et c’est bien le premier problème rencontré par les Celtics : personne n’a été capable de limiter le meilleur joueur du monde. On croyait Jae Crowder un poil capable de le faire, il s’est fait martyriser. Marcus Smart et Avery Bradley ont eux aussi essayé par séquences, mais LeBron leur a opposé sa puissance, sans parler du pauvre Kelly Olynyk qui n’a rien pu faire à chaque fois qu’il switchait et devait défendre sur James. En bref, sur le périmètre, personne n’a été en mesure de contenir LeBron James. Attention cependant, il ne faut pas pour autant tirer de conclusions trop hâtives. Les Celtics ont de très bons défenseurs extérieurs et leurs qualités ne se sont pas envolées subitement, ils ont juste été dominés par plus fort qu’eux sur ce simple match. Qui plus est, Crowder et Bradley étaient diminués physiquement : gageons qu’en cas d’affrontement avec les Cavaliers en Playoffs, ils sauront élever leur niveau d’intensité.
Et il le faudra, car les Celtics ne peuvent pas se permettre d’ouvrir les pénétrations à leurs adversaires, sans véritable joueur dissuasif à l’intérieur. C’est là que le bas blesse vraiment en défense, Amir Johnson et Al Horford, ce n’est pas ce qu’il y a de plus intimidant. Les Celtics sont d’ailleurs la 24ème équipe de la Ligue au contre, avec 4,2 blocks par match seulement. LeBron a ainsi pu pénétrer toute la soirée sans être gêné outre mesure. Pas d’intimidation donc… et pas de sécurisation du rebond non plus. Les Cavaliers ont largement dominé les Celtics dans ce secteur, avec 51 prises (dont 16 pour le seul Kevin Love) contre 38. Sur la saison, Boston est la 27ème équipe de la Ligue au rebond. Jusqu’ici, Stevens avait pourtant réussi à bricoler une solution fiable avec Crowder et Bradley qui comblaient le déficit de rebondeurs intérieurs. Mais cette nuit, la principale faiblesse des Celtics a resurgi. Ce sera aux joueurs de s’y remettre collectivement pour pallier ce manque, sous peine de se faire sévèrement punir lors des prochaines rencontres comme en Playoffs.
Connue de longue date, la faiblesse des Celtics à l’intérieur s’est d’abord faite sentir défensivement, mais offensivement également puisque les hommes en verts ont affiché quelques limites hier soir. Leur jeu peut parfois manquer d’alternance, et aucun joueur ne constitue une fixation intérieure digne de ce nom. Ainsi, les Celtics se sont montrés tout bonnement incapables de profiter d’une des rares faiblesses des Cavaliers : la défense intérieure (notamment en l’absence exceptionnelle de Tristan Thomspon). Certes, Al Horford est capable de jouer poste bas par moments, on l’a vu à l’œuvre en première période face à Kevin Love puis Channing Frye, mais ce n’est clairement pas sa tasse de thé. Et c’est surtout le seul joueur capable de le faire plus ou moins régulièrement et efficacement, sans parler de sa capacité à étirer l’attaque ! Pour le reste, seul Marcus Smart demande quelques ballons dos au panier pour profiter de sa force face aux autres arrières, mais avec deux options aléatoires, c’est beaucoup trop limité à ce niveau-là. C’est pourquoi, logiquement, les Celtics jouent beaucoup sur les extérieurs : Boston est 4ème de la Ligue au nombre de tirs à trois-points inscrits et se classe à la 28ème place, avant-dernier, au nombre de 2-points inscrits.
Au rayon des satisfactions, Isaiah Thomas a encore fait étalage de son talent et a surnagé dans le marasme collectif (26 points, 6 assists, 4 rebonds), malgré des difficultés à trois-points (1/8 du parking). Il peut créer son shoot H24, il a un premier pas ravageur que personne ne peut contenir et crée ainsi des décalages, cela s’est encore vu hier soir. Mais sans lui, c’est tout de suite beaucoup plus compliqué, et face aux Cavaliers, c’était même le néant absolu. Il n’y a aucun autre slasher (Jaylen Brown est encore un peu tendre) ou playmaker (Marcus Smart reste assez limite) de haut niveau dans cette équipe, derrière IT. Du coup, quand ça ne tombe pas dedans à trois-points (7/33 du parking face aux Cavaliers), les Celtics se retrouvent en grande difficulté. Evidemment, les hommes verts n’auront pas que des nuits pareilles. En particulier, Avery Bradley ne vivra pas que des soirées à 1/8 au tir, il va retrouver du rythme et de nouveau planter ses shoots si précieux à trois-points comme à mi-distance. Mais tout de même, cette incapacité globale à slasher efficacement reste problématique, les Celtics étant trop dépendants de leur adresse extérieure. Dans l’optique des Playoffs, il faudra certainement que Marcus Smart et Avery Bradley step up dans ce registre, afin de soulager Isaiah Thomas du poids de la création du jeu et du jeu en pénétration, qui repose entièrement sur ses épaules à l’heure actuelle.
Les Celtics sont tombés sur une grande équipe de Cleveland. Aucune autre équipe à l’Est ne peut proposer une telle opposition. Cependant, cette lourde défaite ne doit pas tout remettre en cause, loin de là même. Tout ce que Boston a construit jusque là demeure, mais ce revers a mis en lumière les axes de travail sur lesquels il faudra insister en vue des Playoffs, a fortiori dans l’optique d’une série face aux Cavaliers.