Carmelo Anthony contre Kevin Love : une rumeur de transfert aussi drôle que peu crédible…?
Le 26 janv. 2017 à 00:58 par Bastien Fontanieu
Séisme de magnitude 7 (ou 0,5 par ici) ce mercredi, en apprenant que les Knicks auraient discuté avec les Cavs autour d’un transfert incluant Carmelo Anthony et Kevin Love. Euh… discuté… vraiment ?
C’est Marc Stein d’ESPN qui est arrivé avec ses grosses bottes sur Twitter en pleine soirée et a mis tout le monde dans ses états. Melo d’un côté, Love de l’autre, deux cibles parfaites pour alimenter les rumeurs et deux franchises parfaites pour assaisonner la salade. Attention, qu’on soit d’accord. Si notre envie première est de s’esclaffer devant une telle rumeur, il convient tout de même de souligner la pertinence des annonces faites par le confrère d’ESPN et surtout la possibilité que ce deal puisse avoir lieu. Oui, dans un monde imaginaire qu’on a franchement du mal à dessiner, il existe un transfert qui permettrait à Melo de rejoindre son pote dans l’Ohio, et à Love de se faire caillasser dans Gotham. Mais voir ce dernier prendre place reviendrait à voir les arbitres enchaîner deux soirées de suite sans se faire pointer du doigt : c’est imaginable, mais difficilement réalisable. Maintenant, plus qu’une histoire de punchlines et de références à la con, penchons-nous sur les détails de cette rumeur, ce qui la fait et sa suite.
- LeBron est fâché
C’est la grosse actu de cette semaine. Avec des défaites à la con qui s’enchaînent en 2017 et une demande faite publiquement concernant l’acquisition d’un autre joueur capable de créer à côté de lui et Kyrie Irving, LeBron s’est un peu vénère et a donc fait trembler sa franchise. Les Cavs sont actifs sur le marché, il n’en fait aucun doute. Par conséquent, les inclure dans une rumeur a du sens. Maintenant, pas avec n’importe qui, et contre n’importe quoi.
- Les Knicks sont… les Knicks
Depuis l’arrivée de Phil Jackson, difficile de ne pas avoir un minimum de doutes sur les rumeurs qui circulent autour de Gotham, quand on voit le sentiment général des troupes et ceux des fans. Encore plus dernièrement, avec le fameux meeting entre Melo et son Zen Master, les murmures sont à la mode autour du numéro 7 et les résultats new-yorkais ne sont pas jojo. Honnêtement, un mois de janvier et de février sans rumeurs incluant Anthony, c’est quoi ? Un cheeseburger sans fromage ? Une saison des Kings sans espoir ? Un All-Star Game avec de la défense ?
- L’info en elle-même
C’est là qu’on rentre dans le plus intéressant. Car les propos rapportés par Marc Stein sont clairs : il s’agit des Knicks, qui sont allés voir les Cavs, et ont entamé les discussions autour de ce potentiel échange avant d’échouer dans leur tentative. On n’est donc pas dans un intérêt mutuel, avec deux franchises qui s’envoient des textos pendant plusieurs jours afin de trouver une solution. C’est bien un groupe, coincé comme on va le développer ci-dessous, qui en contacte un autre, actuellement anxieux.
- Le bel opportunisme du management new-yorkais
Car oui, là où le management des Knicks a eu raison d’agir, c’est en voyant que Cleveland commençait à chauffer et qu’il fallait en profiter avec un coup de téléphone. Quoi de plus logique, quand on veut transférer un de ses joueurs (en l’occurrence Melo), que de contacter une franchise obligée de s’activer sur le marché (en l’occurrence les Cavs). On va faire un dessin encore plus simple, pour ceux du fond qui galèrent : il est difficile de croire que New York est bombardé quotidiennement de demandes de transferts incluant Anthony. C’est la réalité qui chagrine de nombreux fans, il faut donc trouver d’autres moyens d’agir. Du coup, en voyant une franchise comme celle de Cleveland dans le feu, ça vaut le coup de la contacter pour essayer de s’en sortir…
- Phil Jackson est coincé
Et c’est probablement là que l’aspect le plus stratégique prend place. Comme on vient de l’écrire ci-dessus, le management des Knicks veut essayer de trouver une solution concernant le dossier Carmelo Anthony. L’ailier ne veut pas retirer sa clause, il souhaite gagner à New York et nulle part ailleurs… à moins que ce soit chez un bon pote, champion en titre et qui a déjà aidé deux new-yorkais à s’intégrer dans l’Ohio (J.R. Smith et Iman Shumpert) ? Par curiosité, Jackson a probablement dû demander à Melo ce qu’il pensait de lever sa clause s’il partait rejoindre LeBron. Réponse ou pas de l’intéressé, il fallait tout de même contacter les Cavs, voir si cela les intéressait.
- Aucun avantage pour les Cavs
L’intérêt, justement ? Quasi-nul, hormis le fait de voir LBJ galérer avec un copain. Sur tous les plans possibles et imaginables, le deal désavantagerait les Cavs, David Griffin le sait très bien et c’est du coup la conclusion de cette information rapportée par Marc Stein. Cleveland a besoin d’un autre créateur ? Pourquoi pas en Carmelo Anthony. Mais quand on sait que (1) ça ne règle pas le souci du remplaçant à la mène, (2) Melo coûte 3 à 5 millions de dollars de plus par an, (3) pour une franchise déjà embourbée dans la taxe, (4) qui a besoin de régler également des soucis défensifs, (5) en ayant gagné un premier titre en partie grâce à la cohésion du groupe, allons. L’image d’un trio Kyrie-LeBron-Melo est excitante, mais cela ne réglerait pas le problème de fond des Cavs tout en alourdissant sa taxe.
- Conclusion ?
Conclusion, cette rumeur est solide, compréhensible, mais dans un seul camp. Phil Jackson et ses sbires tentent probablement de se débarrasser de Carmelo Anthony, sauf que ce dernier ne bouge pas. David Griffin et son management tentent certainement d’améliorer leur effectif, sauf qu’un joueur encore plus cher et moins adapté au jeu de Tyronn Lue ne le fera pas. On va donc garder notre monde imaginaire dans lequel ce deal peut avoir lieu, et attendre gentiment que les Cavs trouvent un meneur remplaçant. Bien tenté Phil, bien tenté.
Source : ESPN