Kawhi Leonard, l’arme de destruction défensive devenue arme de perfection… offensive
Le 18 janv. 2017 à 07:53 par Bastien Fontanieu
Tranquillement, dans son coin, le monstre de San Antonio est en train de réaliser une saison tout simplement exceptionnelle. Car en plus d’avoir un bilan sérieux avec ses Spurs, Kawhi Leonard aligne des performances d’une rare propreté.
Hier soir, ce sont les Wolves qui ont pris tarif au AT&T Center. Ou plutôt, comme certains s’amusent à l’appeler, la salle de torture préférée du natif de Los Angeles. Certainement pas le genre d’adversaire qui va nous pousser à en étaler une couche pendant des heures, l’affiche de ce mardi réunissant les deux extrêmes de la Conférence Ouest. Cependant, avec une feuille personnelle remarquable d’efficacité, Kawhi a continué sur les standards de sa saison, qui méritent un peu plus d’attention. Une victoire en claquant 34 points, à 12/17 au tir, 2/3 de loin et 8/9 aux lancers tout en perdant un seul ballon ? Rien d’anormal pour l’ailier des Spurs, qui est passé – en l’espace de quelques mois – du statut de défenseur royal à celui d’attaquant infernal. Et donc de joueur complet infernal. Car l’évolution offensive de Leonard sous l’aile de Gregg Popovich est non seulement un témoignage de l’efficacité du système en place et de l’abnégation du joueur, mais c’est aussi un avertissement pour la concurrence qui est peut-être plus médiatisée et spectaculaire aujourd’hui, mais ne peut rivaliser avec la propreté du phénomène. Jugez plutôt, ci-dessous, les bases sur lesquelles Kawhi Leonard se situe actuellement.
Moyenne de Kawhi Leonard, saison 2016/17 :
- 24,8 points
- 48,9% au tir
- 41,6% de loin
- 90,6% aux lancers
- 1,8 balles perdues
Prenons notre respiration, et regardons ces chiffres de plus près. On parle ici d’un joueur, sur le point de nous faire une saison dans le 180 Club (50% au tir, 40% de loin et 90% aux lancers) en tapant les 25 points de moyenne par soir. Ils sont quelques uns à l’avoir fait, on pense notamment à Stephen Curry, Larry Bird et Kevin Durant, l’immense Dirk Nowitzki ayant frôlé cette barre avec 24,5 points de moyenne. Mais là où Leonard est à un niveau de propreté jamais vu à son poste, c’est dans sa gestion du ballon puisqu’aucun joueur, dans l’histoire, a pu craquer ces chiffres… en perdant moins de 2 ballons par match. C’est comme demander à Jose Calderon, Steve Nash, Mark Price et Steve Kerr – seuls joueurs qui ont tapé le 180 Club en gardant le cuir dans leurs mains, de nous planter 25 pions par soir en étant les joueurs défendus avec le plus d’attention par l’adversaire. Voilà l’excellence qu’est en train de produire Kawhi, dans l’ombre de stars qui attirent davantage l’oeil par leur style et leurs déclarations. Russell Westbrook, James Harden, Giannis Antetokounmpo, Isaiah Thomas, des clients qui font la une de cette saison 2016/17 mais ne peuvent que rêver d’atteindre de tels plateaux d’efficacité.
Et dans une course au titre de MVP qui voit la guerre des triple-doubles décider du futur classement, il convient de prendre quelques minutes pour réaliser ce que Kawhi Leonard est en train de faire en NBA. Deuxième meilleur bilan collectif de la Ligue, avec une campagne d’une propreté historique et sans dire le moindre mot : le meilleur défenseur du circuit est également en train de devenir… son meilleur attaquant. Terrifiant.