Montrezl Harrell au rapport : félicitations cher soldat, vous avez assuré à la place de Clint Capela
Le 17 janv. 2017 à 18:24 par Clément Hénot
Sous la houlette de Mike D’Antoni et de son chef d’orchestre James Harden, les Rockets pratiquent un basket-ball de grands malades et canardent à tout va… pour l’instant, ça marche du tonnerre ! Et si mis à part le Barbu, tout simplement infernal cette saison, les lieutenants artificiers comme Eric Gordon ou encore Ryan Anderson sont souvent mentionnés dans la réussite des Fusées, les hommes de l’ombre comme Montrezl Harrell sont bien moins souvent mis au cœur du succès de leur team. Avec le retour annoncé de Clint Capela ce soir après un mois d’absence, Sanka mérite aujourd’hui quelques louanges.
2 mètres 03 et 109 kilos sous la toise, un blase chelou, une gueule à en casser d’autres dans des ghettos californiens même s’il est originaire de Caroline du Nord et une coiffure à faire de la luge (salut Raymond) dans Rasta Rockett. Au premier abord, Montrezl Harrell fait un peu flipper, il est vrai. Mais sur le terrain c’est autre chose… Drafté en début de second tour, en 32ème position de la Draft 2015 à sa sortie de Louisville, Harrell est barré par à peu près tout le secteur intérieur des Rockets lors de sa saison rookie. Sanka aura sa chance mais ira plutôt faire ses gammes en D-League, sous les couleurs des Vipers de Rio Grande Valley, ou il pond même des belles moyennes de 24.2 points à 53% aux tirs, 9.2 rebonds, 3.3 passes, 1 interception et 2.4 contres par match.
Sauf que lors d’un match de D-League contre le Jam de Bakersfield, un incident va venir contrecarrer cette bonne dynamique et envoyer un sérieux coup de chevrotine à sa réputation pourtant toute récente dans la grande ligue. Cet affrontement contre Bakersfield est perdu de justesse 119 à 115 par les Vipers, mais le match continue peu après le coup de sifflet final entre Montrezl Harrell et Derek Cooke Jr, un adversaire venu lui chatouiller les côtes d’un peu trop près sur l’ultime rebond. Un front contre front et un rassemblement plus tard, un attroupement se créé autour des deux joueurs, joueurs comme arbitres. Sauf que justement, c’est l’un de ces derniers que Harrell va envoyer au tapis dans un excès de rage. Et forcément, quand on accuse le gabarit du marsupial, il est tout de suite plus aisé d’envoyer valser une personne qui a pour le coup, un physique plus proche du commun des mortels. Résultat des courses, 5 matches de suspension pour ce geste. Celui qui était à l’époque rookie chez les Rockets a quand même vu sa réputation prendre un sacré coup, et il aurait pu s’enfoncer comme beaucoup de joueurs l’ont fait avant lui. Mais malgré ça, il a eu une réaction bien plus intelligente et a emprunté un chemin bien différent de certains grands espoirs devenus des randoms.
Aujourd’hui, Montrezl Harrell est un membre à part entière de la rotation du Mr Pringles qui a tombé la moustache pour cette nouvelle saison placée sous le signe du run and gun. D’abord en tant que remplaçant censé apporter de la combativité sous les panneaux, de la hargne en défense et quand même un ou deux tomars envoyés bien souvent par les mains bienveillantes de James Harden. Harrell a été propulsé titulaire depuis la blessure de l’essentiel Clint Capela, depuis le 17 décembre dernier. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’animal a rendu des copies très propres, tant défensivement qu’offensivement, un domaine ou il était encore censé être frustre. Jugez plutôt : 17 points à 8/11, 10 rebonds et 3 contres au Madison Square Garden ? Check. 16 points à 7/11 et 8 rebonds à Memphis sur la tronche de Marc Gasol ? Check. 29 points à 10/14 et 9/11 aux lancers sur la musette de DeAndre Jordan ? Check. 28 points à 12/13 aux tirs contre les Raptors ? Check. Pas mal pour un type dont beaucoup se faisaient l’idée d’un joueur sans cerveau et avec des mains crochues. Lorsqu’il a du temps de jeu, Harrell sait l’utiliser, pour le plus grand bonheur des Rockets qui de ce fait, ont moins galéré que prévu en l’absence de leur pivot Suisse de retour ce soir. Certes, le sophomore joue également les éboueurs de luxe sous les panneaux, mais apporte également en attaque. Exactement ce qu’il fallait à Mike D’Antoni pour déployer son jeu.
En clair, Montrezl Harrell s’est redressé comme il se doit et est parvenu à jouer un rôle plus qu’important dans la réussite de Houston cette saison. Grâce à ses performances, il semble déjà se défaire de cette étiquette de « type qui a poussé un arbitre » encore cousue sur son front. Certes, à 22 ans, il fera peut-être d’autres conneries par la suite, mais s’il montre une telle capacité de réaction, et s’il continue de s’impliquer avec autant d’envie des deux côtés du terrain, nul doute qu’il pourrait bien vite être l’un de ces joueurs frissons qui écument les parquets de la ligue. En tout cas, avec le retour de Clint ce soir, les Rockets peuvent remercier Sanka pour son excellent travail.