Ce jour où Giannis Antetokounmpo s’énervait contre Jason Kidd… avant de découvrir son CV sur Wiki

Le 05 janv. 2017 à 13:46 par Giovanni Marriette

Giannis Antetokounmpo bucks
Source : youtube

C’est l’histoire un peu psychédélique du jour, là où l’on se rend compte qu’avant d’être un incroyable humain, Giannis Antetokounmpo est d’abord un gamin sorti de nulle part il y a moins de trois ans. Un gamin… qui ne connaissait pas Jason Kidd.

L’histoire nous est relatée par Lee Jenkins de Sports Illustrated. Celle d’un jeune homme hésitant, ne parlant pas plus de trois mots d’anglais à son arrivée aux États-Unis après avoir été drafté par les Bucks en quinzième position de la cuvée 2013. Sauf que depuis, à peine le temps d’apprendre à épeler correctement son nom que le gamin saute les étapes unes à unes, jusqu’à devenir ce mutant indestructible qu’il est aujourd’hui, alors qu’il n’a – on le rappelle hein – que 22 ans… L’histoire remonte donc aux débuts de “Janice” avec les Bucks, époque pas vraiment dorée pour la franchise du Wisconsin puisque le combo “manque de swag / manque de victoires” était alors respecté à la lettre. Pas des cancres, pas des foudres de guerre non plus, mais juste ce qu’il faut pour squatter le ventre mou et ainsi passer au travers des gouttes de la hype. Tout le monde se fout des Bucks et personne ne s’intéresse encore à ce jeune phénomène en pleine mue que l’on ne tardera plus à identifier comme le Greek Freak, un surnom déjà connu à l’époque mais qui ne veut alors pas encore dire grand chose…

Première saison donc, et premier séjour un peu violent sur le banc, Jason Kidd souhaitant probablement apprendre la vie à son prospect suite à une sélection de tirs un peu douteuse. Pas content le Giannis, tellement pas content que dès la fin du match, il saisira son téléphone pour taper “Jason Kidd” dans la barre de recherche Google, histoire sûrement de pouvoir lui lancer le lendemain un sanglant “t’es qui toi pour me bencher ?”. Et là, gros bug, et c’est l’intéressé qui nous conte l’anecdote :

Je me suis dis : “voyons voir ce que ce mec a fait dans sa vie” … et là je vois Rookie de l’année, champion NBA, champion olympique, deuxième passeur all-time, cinquième all-time au nombre de 3-points rentrés, bla bla bla… Et là je me suis dit “doux Jésus, mais comment je vais pouvoir rivaliser avec ce genre de gars, je ferais mieux de passer à autre chose”…

Voilà le genre de gars qu’était Giannis Antetokounmpo à son arrivée dans la Grande Ligue. Une espèce de grande liane un peu trop innocente, trimballant un corps divin pas forcément prêt à encaisser le plat que la NBA allait lui servir, un mec à qui Jason Kidd mit le ballon dans les mains un soir de Summer League 2014 en lui disant “oui, tu peut être un meneur de jeu dans mon équipe”. Et n’en déplaise à Giannis, le mec savait effectivement de quoi il parlait cette fois encore. Raison de plus finalement pour louer le chemin parcouru jusqu’ici pour cet ado dont les parents débarquèrent en 1991 à Athènes pour fuir le Nigéria, mettant au monde trois ans plus tard un phénomène qui fait tout simplement partie aujourd’hui des dix meilleurs joueurs de la Ligue. Comme quoi la vie…

Avec 23,9 points, 9,1 rebonds, 5,9 passes, 2 contres et 1,9 steal par match depuis le début de saison, des statistiques couplées à des moves déjà anthologiques et même – depuis cette nuit – des game winners, Giannis Antetokounmpo sera selon toute vraisemblance le premier All-Star venu de Milwaukee depuis… 2004 et la sélection cette année-là de Michael Redd. Et pour un mec qui ne connaissait pas Jason Kidd il y a de çà trois ans, l’histoire est plutôt belle.

Source texte : Sports Illustrated


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