Un énorme Rudy Gobert terrasse Marc Gasol et les Grizzlies : Gobzilla a encore frappé
Le 19 déc. 2016 à 06:16 par Bastien Fontanieu
Encore une victoire, encore un gros match individuel, et encore une matchup totalement dominée face à un poids lourd de la NBA : en ce moment, jouer Rudy Gobert représente une torture sans nom pour tout pivot évoluant sur le circuit.
Il va peut-être falloir commencer à dessiner un tableau de chasse, mine de rien, si la tour de contrôle tricolore continue sur son rythme infernal. Après avoir déjà accueilli DeMarcus Cousins à sa façon il y a dix jours, fait la bise à Hassan Whiteside à deux reprises cette saison et mis tout son poids sur Karl-Anthony Towns fin-novembre, Gobert se rendait cette fois dans le Tennessee pour y affronter un copain de longue-date. Enfin, copain, clin d’oeil oblige, puisqu’il s’agissait de Marc Gasol. France, Espagne, vous situez ? Certes, les maillots ne montraient pas de véritable opposition entre rouge et bleu, et les coéquipiers des deux intérieurs ne parlaient pas tous la langue de Molière ou de Cervantes, mais le contexte était là. Et c’est probablement, en partie, ce qui motivait Rudy à nous sortir une énième grande performance, celle-ci encore plus liée à son label de terroriste défensif. Car c’est bien dans le domaine de la terreur que le compatriote a excellé une nouvelle fois, plongeant chaque membre des Grizzlies et Marco en premier dans une spirale offensive infernale. C’est simple, monter sur Gobert était déjà tendu, c’est devenu une mission niveau légendaire, avec les jauges boostées au max. Et en voyant chaque extérieur de Memphis changer son initiative offensive ce dimanche dès que le numéro 27 apparaissait, ce sentiment de véritable terrorisme était plus fort et pertinent que jamais auparavant.
Quand vous réussissez à perturber un Gasol dans son jeu, et que votre domination est suffisamment grande pour dérégler une machine aussi bien ficelée, vous savez que vous êtes un barbare exceptionnel. Ce genre de guerrier intraitable, qui pousse Marc à finir à 4/22 au tir sans tenter le moindre lancer-franc (!), alors qu’on parle ici d’un des si ce n’est le meilleurs pivots au monde. Mais s’il ne s’agissait que de son adversaire direct ou de pourcentages, ce serait limite un manque de respect envers le travail global de Gobert, qui se disciplinait avec confiance face aux pénétrations adverses. Se dresser, ne pas prendre de faute, lever les bras et du coup perturber l’opposition. Faire la bonne rotation, communiquer, puis mener les siens vers la victoire, dans une foutue bataille de tranchées. Car c’était bien une guerre, que Jazz et Grizzlies partageaient hier soir, Memphis manquant 65 de ses 93 tirs pour finir sa soirée à 73 unités. Seulement 30% de réussite au tir, 9% à distance et un seul quart-temps terminé au-delà des 19 points, le boulot collectif de Utah était remarquable et montrait aussi toute la sérénité des joueurs de Quin Snyder ainsi que leur confiance envers le système mis en place. Mais Gobert rayonnait et terrorisait plus que jamais, son abattage défensif étant, en plus, ponctué par une soirée divine en attaque, Rudy terminant son match à 21 points et 9/9 au tir. Du coup, quand vous êtes le meilleur marqueur, meilleur défenseur et tout simplement meilleur joueur d’une rencontre face à un des meilleurs pivots au monde… on peut se poser quelques belles questions.
Comme celle que certains susurrent déjà, autour d’un match étoilé au mois de février. Il restera encore suffisamment de temps pour parler de tout ça avec sérieux et en comparant chaque dossier, mais actuellement les faits sont ceux-ci : Utah est en grande forme, sa défense est intraitable, et son pivot titulaire tabasse ses opposants soirs après soirs. Si ça c’est pas un début de définition pour un All-Star…