Mike Conley aurait kiffé être All-Star au moins une fois : dommage, ça ne s’achète pas
Le 23 nov. 2016 à 13:44 par Benoît Carlier
Si le salaire est un indicateur du niveau d’un joueur, il ne veut clairement pas tout dire. Dernier exemple en date avec Mike Conley, plus grosse fiche de paie de la Ligue mais jamais convié au match des étoiles.
On n’est pas prêts d’oublier ce contrat à 153 millions de dollars signé par le meneur des Grizzlies cet été. Même s’il sera sûrement largement battu dans les années à venir, il restera toujours comme le premier chèque surréaliste qui a suivi l’augmentation du salary cap en 2016. Memphis vous le justifiera par un apport défensif considérable pour stopper la puce d’en face, une combativité largement supérieure à la moyenne et une belle vision du jeu en attaque avec des passes inspirées pour ses intérieurs. Mais malgré ces qualités unanimement reconnues, Mike Conley n’a jamais eu la chance de porter un jour le maillot de la sélection Ouest au All-Star Game. Un regret chez le joueur si jamais la situation devait en rester là jusqu’à la fin de sa carrière selon ses confidences à Jerry Zgoda du Minneapolis Star Tribune.
“C’est très frustrant mais je sais que mon équipe me considère comme tel, j’ai aussi l’impression que je suis un joueur du calibre All-Star. Je dois juste continuer de jouer comme ça et devenir meilleur chaque année. […] Au début je n’y pensais même pas et je me suis amélioré chaque saison et j’ai commencé à penser que je le méritais un peu plus. Je n’ai jamais eu ce genre de projecteurs sur moi et c’est plutôt normal parce qu’il y a énormément de bons meneurs à l’Ouest.”
La concurrence, il est là le problème. Pour participer à la grande fête annuelle de la NBA, il faut au moins prétendre faire partie des cinq ou six meilleurs joueurs sur les positions extérieures, chose que n’a jamais réussi à faire Mike Conley jusqu’à présent. L’année dernière, Russell Westbrook, Stephen Curry, Chris Paul, James Harden, Klay Thompson et Kobe Bryant (bien que considéré comme ailier dans les votes) avaient été retenus pour représenter la Côte Pacifique du pays à Toronto. Le point guard de Memphis ne faisait même pas partie des dix premiers noms dans les résultats des votes des fans pour les joueurs du backcourt de sa Conférence. La faute, en partie, à un jeu souvent trop basé sur la défense et donc moins évident à faire valoir grâce aux statistiques. Mais les progrès récents en la matière du futur trentenaire pourraient faire bouger les choses alors qu’il offre pour l’instant ses meilleurs moyennes en points et en adresse depuis le début de la saison pour des rebonds et des assists stables par rapport à la saison dernière (19,2 points, 5,6 passes, 3,5 prises et 1,5 interception à 45% au tir dont 49% du parking). Le bilan collectif des Grizzlies à mi-parcours sera donc déterminant pour finir de convaincre les entraîneurs qu’il mérite son étoile aussi. Une donnée qui pourrait jouer en sa faveur face à Damian Lillard par exemple, si les tendances du début de saison se confirmaient. En attendant, le meneur préfère ne pas se prendre la tête et continue de faire son boulot comme il l’a toujours fait. Et tant pis si son salaire a presque été multiplié par trois cet été.
“Je fais tout mon possible pour l’équipe. Sous-estimé, surestimé, peu importe comme vous voulez appeler ça, je fais ce que je fais pour l’équipe et je vais continuer ainsi. En fin de compte nous sommes tous surpayés. Je prends le fait d’être tout en haut de cette échelle comme un honneur.”
Dans l’anonymat du Tennessee, Mike Conley continue son petit bonhomme de chemin sans soulever les foules. Pourtant, le salaire offert par Memphis et la campagne de communication pour le convaincre de rester montrent combien c’est un joueur précieux que tous les entraîneurs rêveraient d’avoir dans leur roster. Malheureusement, il en faut un peu plus pour se la jouer VIP pendant le deuxième ou troisième week-end de février en NBA. Rendez-vous à NOLA ?
Source : Minneapolis Star Tribune