Les Grizzlies choquent, les Clippers chokent : Marc Gasol rentre le panier de la gagne
Le 17 nov. 2016 à 08:41 par Bastien Fontanieu
Une rivalité qui existe depuis des années, un premier affrontement perdu à la maison et un second joué hier soir en Californie : que pouvait-il y avoir de mieux pour les Grizzlies, que de s’imposer chez les Clippers ?
Une victoire à Utah, une victoire au Staples Center, voilà qui commence à faire beau sur le CV de cette équipe remplie de sacrés roublards mais qui en ont encore dans le réservoir. Et ce mercredi, c’était plus vrai que jamais, en voyant notamment Vince Carter et Zach Randolph booster une fois de plus leur banc grâce à leur savoir-faire et leur expérience, les deux anciens tenant parfaitement la baraque lorsque les cadres avaient besoin de repos. Car les cadres en avaient bien besoin, de repos. Jouer les Clippers chez eux, un sacré bordel dont seul le Thunder s’était sorti indemne, chaque équipe tombant sous la puissance physique et technique des hommes de Doc Rivers. Sauf que cette fois-ci, les rôles étaient inversés et en tête de liste se trouvait Mike Conley. Constamment bombardé pour son contrat-record signé cet été et sa place dans la hiérarchie du meneur, le stratège du Tennessee a littéralement écrasé Chris Paul des deux côtés du terrain, rendant une feuille impeccable tout en étouffant la star des Clippers et ses copains. En termes de gestion du match, de contrôle du rythme et de propreté, David Fizdale ne pouvait demander plus à son meneur qui termina la partie avec 30 points, 5 rebonds et 8 passes, tout en rentrant 80% de ses tirs. Impressionnant.
Mais même avec cette performance individuelle remarquable et l’extinction de CP3, la machine californienne restait en vie et il fallait lui donner un coup de grâce. Pendant la majeure partie de la rencontre, Memphis dominait au score sans trop trembler mais le dernier quart voyait Paul et Redick notamment entamer une remontée fantastique, réussie d’ailleurs puisque les Clippers reprenaient l’avantage. On se disait du coup que la logique allait être respectée, que les Grizzlies allaient se rendre sur un pull-up de Chris à mi-distance ou une claquette de DeAndre Jordan… mais non. Une balle qui glisse des mains de J.J au moment de dégainer, une faute en retard du meneur en toute fin de possession, une couverture défensive aléatoire de Jordan et tout à coup, Memphis retrouvait un peu d’air. Du moins assez pour tenter le one-shot ultime, celui de l’emporter à l’extérieur grâce à une prière envoyée en l’air. Et telle une messe du dimanche, qui de plus pratiquant que Marc Gasol, qui de plus fiable, de plus régulier dans le money-time ? Parfaitement calé dans le corner sur la dernière possession de son équipe, le géant voit Mike Conley pénétrer et ce choix force DeAndre à venir rapidement en aile. Une hésitation qui permettra au meneur de nourrir son barbu, dont le poignet ne tremble pas : bombe à trois-points qui climatise la salle, swish. Malgré une célébration en mode octopus qu’on ne rangera pas dans nos préférées (loin derrière sa air guitar du début de saison), Gasol rentre le plus gros tir de la soirée et les Clippers ne s’en remettront pas. Un point d’avance qui s’envole, deux points de retard qui s’enfoncent, Conley ne fait que son job derrière et signe la feuille du match avec deux lancers.
Passionnant, envoûtant, toujours aussi engagé et intense, ce nouvel épisode de la série Grit and Shine était à la hauteur de nos espérances. Chaque printemps, on prie pour que 7 matchs regroupent Grizzlies et Clippers en mai, autant vous dire qu’on sera encore au confessionnal dans 5 mois…