Andre Roberson, le cadenas : sa défense sur James Harden était un petit chef d’oeuvre

Le 17 nov. 2016 à 09:15 par Bastien Fontanieu

Source image : InsideThunder

Dans la victoire du Thunder ce mercredi face aux Rockets, nombreux sont les éléments qui pourraient être mis en avant afin d’expliquer ce succès. Mais lequel d’entre eux serait aussi important que la défense de Roberson sur Harden ?

Le poster de Russell Westbrook, le gros match d’Oladipo en bras-droit du meneur, le scoring en chute-libre dans le dernier quart-temps alors que les bases étaient extrêmement élevées. On pourrait parler pendant des heures de ces trois axes et retomber sur nos pattes, sur nos conclusions fréquentes. Sauf que, pour une fois, nous souhaitons changer en rendant hommage à un col bleu qui était en feu hier soir. Oui, en feu, mais dans sa spécialité, la défense. Andre Roberson n’est pas l’attaquant le plus fin de la planète, et ça on l’a tous bien compris depuis ses premiers pas dans la Chesapeake Arena. Maladroit balle en main, aléatoire avec son tir et parfois brouillon dans les airs, l’ailier est un joueur offensif aussi régulier qu’Andre Drummond sur la ligne des lancers, ce qui a aussi bien pu sublimer le Thunder que l’enfoncer lors de certaines parties antécédentes. C’est comme ça, et quelque part il n’y a pas grand chose à faire puisque son potentiel est limité. Seulement, cette saison plus qu’aucune autre auparavant, Roberson a décidé de se focaliser encore plus son travail défensif, ce qui a permis à OKC de verrouiller certains gros calibres sur ce début de saison. Et en recevant l’arme la plus infernale de la Ligue hier soir, aussi bien en création pour autrui que pour lui, Andre n’a pas tremblé la moindre seconde. Mieux, il a carrément rasé la barbe de Houston.

James Harden l’avouait à sa façon, presque timidement, en sortie de défaite. Comme quoi il avait simplement loupé ses tirs et ça arrive. Oui, en effet, ça arrive. Sauf que depuis trois semaines et la reprise de la compétition, personne n’avait véritablement réussi à arrêter le gaucher. Il y avait certes eu le beau travail de Wesley Matthews (Harden à 8/23 au tir et 8 balles perdues), celui de Danny Green (7/18 au tir et 7 balles perdues), mais les entraîneurs affrontant Houston restaient dépités car le constat restait le même : soit James a des lancers, soit des passes décisives, soit des points, soit les trois à la fois. Et ce qu’a réussi Roberson hier soir était de l’ordre de l’exception, puisqu’il a réussi à rayer deux des trois options offertes au All-Star. Seulement 13 points, 7 lancers tentés, 6 balles perdues et un terrible 4/16 au tir ? Depuis la reprise, personne n’avait maintenu Harden sous la barre des 20 points, encore moins celle des 15. Et encore plus impressionnant, personne n’avait forcé Harden à louper 12 tirs, tout en prenant moins de 10 lancers. Grâce à ses bras immenses, son envie de courir tout-terrain et son appréciation pour le challenge physique, Roberson a passé sa soirée dans le short de James en l’orientant vers des positions moins aisées : c’est là, aussi, toute l’excellence offensive d’Andre, lui qui n’a pas impérativement cherché le contre ou l’interception. Discipliné, méthodique, l’ailier s’est focalisé sur un job des plus crevants, celui de rendre la vie d’Harden la moins plaisante possible. Et dans un dernier quart qui vit notamment le Thunder prendre l’avantage, Roberson était au coeur des actions, frustrant le gaucher sur la moindre de ses pénétrations.

Les couvertures et interviews télévisées reviendront certainement aux stars de l’équipe, aux Steven Adams, Russell Westbrook et Victor Oladipo de son vestiaire. Mais qu’on ne s’y trompe pas, si OKC a pu s’offrir une belle victoire hier soir, c’est en très grande partie grâce à l’abnégation défensive de son meilleur cadenas. Une performance à apprendre dans toutes les écoles.