Eric Bledsoe a fondu cet été mais envoie du lourd depuis la reprise : la bonne balance, assurément
Le 12 nov. 2016 à 21:32 par Alexandre Martin
Mercredi, à l’entrée du dernier quart de leur match contre les Pistons, les Suns menaient de 5 points (81-76) dans leur salle. Les hommes de Detroit ont alors mis un coup de pression pour passer un 11-0 à leurs hôtes avant qu’Eric Bledsoe ne permette enfin à son équipe de scorer (87-83). Puis, Dédé Drummond a marqué pour redonner 6 points d’avance aux siens (89-83). Il restait, à ce moment-là, un peu plus de 8 minutes à jouer. La rencontre perdue la veille à Portland – au bout d’une grosse bataille – semblait peser lourd dans les jambes de Cactus qui se dirigeaient tout droit vers leur septième défaite de la saison. Mais le Bledshow commença…
Car si l’ami Rico a fini la rencontre au bord du triple-double avec 21 points (à 8/15 au tir), 11 prises sous les cercles et 8 offrandes à ses coéquipiers, c’est bien quand le match est devenu tendu qu’il n’a pas hésité à prendre les choses en mains pour porter Phoenix vers la victoire. Le run de 13 à 1 que les Suns vont passer aux Pistons en quatre minutes sera essentiellement construit autour du “Mini-LeBron” qui va gratter des rebonds, accélérer le jeu, être agressif vers le cercle et planter 8 points qui vont faire tellement mal aux gars de Stan Van Gundy. Pénétrations, finitions propres, floaters, tirs à mi-distance bien pris derrière les écrans… Bled’ a fait la totale aux Pistons dans ces dernières 12 minutes avec 14 points qui ont porté les Suns vers une victoire qui récompense un groupe de jeunes qui bossent mais dont l’apprentissage se fait surtout à coup de défaites en ce début de saison. Car il ne faudrait pas oublier que si beaucoup de regards sont concentrés sur Devin Booker après son excellente année de rookie et son non moins excellent début d’exercice 2016-2017, si T.J. Warren est également en train d’exploser gentiment, Eric Bledsoe n’en reste pas moins le boss des Suns. Il est celui qui gère le tempo, qui distribue les ballons, celui qui annonce la couleur en défense, celui qui prend les plus grosses responsabilités en fin de rencontre.
Le minot qu’est D-Book et son pote de l’aile T.J. prennent de plus en plus de place alors qu’ils ne sont encore que sophomore et troisième année. Ils ont les deux plus gros temps de jeu de l’effectif avec environ 36 minutes chacun. Ce bon Eric n’est pas bien loin derrière avec 34 minutes mais c’est clairement une volonté de coach Watson de faire en sorte de ne pas trop tirer sur le physique de son meneur. Rappelons que Bledsoe n’a joué que 31 matchs l’an dernier. Il fut stoppé net – peu après la mi-décembre – par une nouvelle blessure au genou. Il tournait alors à plus de 20 points de moyenne, accompagnés de 4 rebonds, 6 passes décisives et 2 interceptions. Et il évitait presqu’à lui seul aux Suns de couler complètement. Aujourd’hui, après neuf matchs, Bled’ envoie 19,3 points à 48% au tir, 6,1 rebonds, 4,9 passes décisives et 1 interception par soir. Il s’applique dans ses choix, va sur la ligne des lancers plus de six fois par match. Seul bémol : à peine plus de 25% de réussite derrière l’arc, ce n’est pas assez… Il est un peu moins souvent à la création car il laisse pas mal d’actions à Devin Booker et le ballon à Brandon Knight lorsqu’il sort du banc mais c’est également un choix de son coach qui tient absolument à avoir plusieurs armes créatrices dans son équipe et si possible en permanence deux sur le parquet. Et dans cette configuration, Bled’ est toujours sur le terrain en fin de rencontre. C’est lui qui fait les choix qui comptent. Il a tué les Blazers au buzzer, il n’a pas hésité à s’appuyer sur un Booker en feu pour réussir à battre les Pelicans et mercredi donc, il a tout simplement pris le match à son compte pour en finir avec les Pistons.
Il est bien. Bien dans son jeu et surtout bien dans son corps. Sur ce point, on sait qu’Earl Watson et le staff médical de Phoenix ont poussé Bledsoe à perdre du poids pendant l’été, après avoir bien récupéré de son opération du genou. Car, on ne le surnomme pas “Mini-LeBron” pour rien. Le garçon est un véritable petit tank. Il n’est haut que de 185 centimètres mais ses épaules sont flippantes et sa détente est impressionnante tout comme sa vitesse ou la puissance qu’il dégage. Pour autant, les spécialistes des Suns ont tenu à ce qu’il perde quelques kilos. Rico est passé de 92 ou 93 voire 94 kilos à plutôt environ 88 kilos. C’est juste ce qu’il faut pour garder le naturel de son physique tout en limitant les risques de rechute au niveau du genou même si, avec les ligaments, on ne peut jamais être sûr de rien. Du coup, c’est un Bledsoe très affûté que nous voyons sur les planches depuis le début de saison. Il est moins lourd mais il envoie toujours aussi lourd en somme. Et puis, on sent qu’il a profité de sa période de convalescence pour prendre du recul sur le jeu, étudier et mûrir. Le bonhomme va avoir 27 ans en décembre prochain, il est donc dans le pic de sa carrière au niveau de l’équilibre entre ses capacités athlétiques, son expérience et son développement technico-tactique. Il semble prêt à réaliser son potentiel dès cette saison et sur les prochaines.
Il ne reste plus qu’à espérer pour lui que les blessures vont le laisser tranquille et si le potentiel des jeunots qui peuplent le groupe Suns est aussi bon que ce qui se dit, cette escouade avec Eric Bledsoe à sa tête va en saouler plus d’un. Mais pour le moment, il s’agit de recevoir les valeureux Nets dans quelques heures. L’idée est d’enfiler une autre victoire avant d’aller à Golden State, demain, pour le premier de six matchsd’affilée à l’extérieur. L’ami Rico sera, une fois de plus, essentiel pour ne pas ressortir fanny de ce back-to-back et pour engranger quelques wins lors du road-trip.