Dwyane Wade dans le rôle de mentor pour Kevin Durant, l’amour du jeu au profit du rôle de vilain
Le 08 nov. 2016 à 16:44 par Tom Crance
Le triple champion avec le Heat a parlé, donc on sort le cahier et on prend des notes. La situation des Golden State Warriors version 2016-2017, qui de mieux pour en parler qu’un certain Flash ?
Des guibolles en plastique mais une parole en or. Après la nette victoire des Chicago Bulls sur le Magic d’Orlando ce lundi (112 à 80), Dwyane Wade profite de son jour de repos pour conseiller son adversaire lors des finales 2012 avec le Thunder, Kevin Durant. En 2010, c’est toute la franchise du Miami Heat qui avait été chamboulée par l’arrivée de LeBron James et Chris Bosh, donnant ainsi naissance à LA “superteam” au sein de la NBA. Cependant, les problèmes étaient arrivés aussi vite que les victoires dans ce genre de situation, où les ajustements et la gestion des égos prennent du temps. C’était El Heat contre le reste de la Ligue. Par conséquent, l’état d’esprit à adopter dans ce cas de figure peut paraître flou et désordonné, et c’est justement là que Wade intervient en apportant de précieux conseils au “Slim Reaper” : on a connu moins bon prof. Selon Wade, dans une interview donnée à Moke Hamilton de Basketball Insiders, l’amour du jeu doit primer face au coté bad boy. Jouer le rôle du méchant apparaît tout de suite normal tant les autres équipes se liguent contre vous, cependant selon l’arrière des Bulls cela ne résoudra pas les problèmes, bien au contraire. Ce genre d’attitude contraste avec ce pourquoi chaque joueur entre dans la grande ligue : tâter le cuir, prendre du plaisir et gagner avec ses teammates.
“Tout le monde voulait nous battre, donc tout le monde jouait le plus durement possible contre nous. Cela nous a pris du temps, pour atteindre le niveau de jeu qu’on souhaitait… […] Je pense que ces gars savent les sacrifices qu’il faut réaliser. Ce qu’il y a de plus d’important et que j’essaye de dire, c’est qu’il faut prendre du plaisir. Une chose qu’on a vraiment loupé notre toute première année, c’est d’avoir joué le rôle des vilains car les gens n’aimaient pas qu’on se rassemble et on a voulu jouer ce rôle-là. Et ce n’est pas pour ça qu’on a commencé le basket, on l’a fait étant plus petit parce qu’on prenait du plaisir et qu’on aimait ça.”
Se travestir dans un rôle de méchant ne fera qu’augmenter les soucis dans la baie d’Oakland, l’objectif étant de rester soi-même, focus sur le Larry O’Brien au risque de voir une troupe menée par “King James” ou autre rafler la mise sous le nez de Warriors plus que jamais ambitieux et revanchards. L’homme aux trois bagues parle en connaissance de cause, la franchise floridienne a connu les mêmes difficultés lors de la première saison du trio magique, et tout le monde se souvient de la fin : une défaite 95-105 lors d’un Game 6 électrique, et une bagouze pour le grand J.J. Barea avec ses Mavs. Aujourd’hui, le début de saison des Warriors n’est pas idéal. Avec 2 défaites en 7 matchs, force est de constater que l’équipe apparaît plus talentueuse mais moins cohérente et homogène que l’année dernière. La maîtrise et l’assurance qui les caractérisaient lors de l’édition 2015-2016 laisse place à quelques maladresses et un fond de jeu tiré par les cheveux, au sein duquel le résultat final dépend de l’adresse du parking. Cependant, il convient de relativiser cette entame poussive, notamment car le Heat de 2011 avait démarré également son aventure de manière poussive. La franchise dirigée par Bob Myers doit simplement prendre le temps de créer une alchimie et une cohésion de groupe, d’ou l’arrivée de JaVale McGee pour pimenter les discours d’avant match. Attention tout de même, Durant reste un joueur intelligent, et le moins que l’on puisse dire c’est que le garçon a su noircir ses feuilles de matchs : 29 points, 7,3 rebonds, 3,5 assists. Des statistiques proches de celles enregistrés par Lance Stephenson l’année dernière, sur 2K16.
On se doit d’être optimiste quant à l’avenir des Warriors. Le coach comme les joueurs sont assez mûrs pour mettre de côté leurs égos au profit d’un collectif bien huilé. On espère vite que la mayonnaise prendra et qu’elle n’aura pas le même gout que celle du kebab à 3 euros en bas de chez toi. Prenez plaisir à jouer ensemble et donnez-nous envie d’être devant un mauvais streaming à 4h30 du matin, parce qu’une équipe aussi talentueuse, qui ne joue pas aux vilains, qui chasse ses démons et joue pour l’amour du basket-ball, c’est 2 titres en 4 ans. N’est-ce pas, Dwyane ?
Source : Basketball Insiders