Sergio Rodriguez a réussi sa pré-saison : et si… c’était lui la très bonne surprise de ces new Sixers ?
Le 23 oct. 2016 à 08:52 par Giovanni Marriette
Alors celle-là on ne l’avait pas vraiment vue venir. Non pas car on avait délibérément décidé de zapper le talent du meneur espagnol… mais plutôt car la hype grandissante autour des Embiid, Simmons et autre Saric agissait un peu comme une œillère. Sauf qu’à deux jours de la reprise et du premier match des Sixers face au Thunder, c’est bien Chacho qui fait partie des grosses satisfactions de la pré-saison.
Un premier passage en NBA de 2006 à 2010 à voyager entre Portland, Sacramento et New York. Des stats pas vilaines de 4,3 points et 2,9 passes (7,4 et 3,4 avec les Knicks) mais un rôle qu’il aurait probablement voulu plus important dans la Grande Ligue. Mais Chacho ne se démonte pas et retourne à ses premières amours, la Liga ACB, se laisse pousser la barbe pour une sombre histoire de culte voué à Sébastien Chabal et devient tout simplement MVP de l’Euroleague en 2014 alors qu’il avait commencé la saison comme… 6ème homme du Real. On vous passe les souvenirs douloureux de Londres, Villeneuve D’Ascq ou Rio mais le meneur de la Roja continue également son ascension en équipe nationale jusqu’à en devenir l’un des indéboulonnables leaders. Puis le revoilà donc en NBA, signé par les Sixers pour un an et quasi 7 millions de billets. Un paquet de rasoirs potentiels chez Gillette mais surtout la preuve par les chiffres que le barbu a désormais acquis une certaine réputation dans le milieu.
Une réputation qui lui offre pour l’instant le spot de meneur titulaire dans une franchise NBA, qu’il se disputera sans doute avec Jerryd Bayless au retour de blessure de ce dernier. Starter, déjà parfaitement intégré au roster et relai intéressant de Brett Brown sur le terrain, Rodriguez est beaucoup plus habile balle en main que ses frères incarnés par Elie Semoun et a déjà montré de jolies choses en octobre… Des choses que l’on connaissait évidemment chez lui mais qu’il fallait encore réussir à emmener de l’autre côté de l’Atlantique. Une facilité à dégainer du parking à tout moment (8/32 en pré-saison, attention au syndrome Gérard), des no-look pass et une vision de jeu chan-més à faire sourire les fans de J-Will, une relation intéressante avec ses intérieurs, notamment Richaun Holmes, bref tout le package qu’il faut pour s’imposer à Philly à un poste pas franchement flippant niveau concurrence, avec tout le respect qu’on peut avoir pour T.J. McConnell. Autour des 6 points et 6 passes de moyenne sur cette pré-saison, ce sont évidemment les promesses et la manière avec laquelle on peut se projeter qui font tilter quand on pense à Chacho sous le maillot de Philly. Un jeu à risques certes, mais toutes les cases cochées pour offrir aux pauvres fans des Sixers une raison supplémentaire de sourire.
Un rôle de vétéran malgré sa petite expérience en NBA, un objectif de victoires peut-être moins important que le développement des baby-stars de la franchise, une maturité certaine car le garçon est clairement dans son prime et les moyens de s’asseoir sur le poste même après le retour de Bayless, voilà donc autant de raisons qui peuvent nous faire penser que le cerveau de la Roja pourrait bien nous offrir un bel opus 2016/17. La cote est élevée mais le pari est beau. Vamos.