Des Wolves un poil trop jeune : 3 starters de moins de 22 ans, ça peut aller jusqu’où ?
Le 23 oct. 2016 à 20:02 par Bastien Fontanieu
Avec une saison qui approche à grands pas… de loups et une franchise plus hypée que jamais, un challenge massif attend Tom Thibodeau pour sa première année : cartonner avec des minots.
Ce n’est pas le talent qui manque, dans le Minnesota. Une phrase qui doit faire doucement rire les fans, eux qui n’ont pas connu les Playoffs depuis 2004 et se voyaient bien asseoir leur présence dans les hauteurs de la Conférence Ouest. Douce époque, celle des danses de Sam Cassell et des frigos remplis de Latrell Sprewell. Dieu sait s’il s’en est passé, du temps, depuis cette dernière bataille printanière offerte par Kevin Garnett et consorts, à une époque où LeBron ne pouvait pas encore commander une bière dans un bar local. Et c’est justement cette notion de jeunesse, de naïveté presque, qui devrait être remise sur le devant de la scène lorsque la nouvelle saison des Wolves démarrera la semaine prochaine. Car s’il y a bien une équipe dont les phénomènes présents ont décuplé l’excitation auprès des fans de la planète basket, c’est celle du Minnesota. On va faire simple : depuis la signature de Tom Thibodeau en avril dernier, le bandwagon à fourrure s’est en fait transformé en véritable gare métropolitaine, tant les curieux ont déménagé en masse vers Minneapolis. Les prouesses aériennes de Zach LaVine, la fabuleuse saison rookie de Karl-Anthony Towns, les progrès d’Andrew Wiggins et un grand Kris Dunn sélectionné à la Draft ? Comment ne pas se laisser tenter par une telle équipe, elle qui pourrait devenir la darling numéro 1 de toute la Ligue (sorry KD) ?
C’est justement sur ce point précis qu’il faudra être patient et bienveillant, envers ce groupe qui possède une chose rare après 12 années de suite sans Playoffs : du temps. Oui, les pronostics les plus fous ont déjà été réalisés concernant les Wolves cette année, entre retour aux phases finales et Towns élu MVP de la saison, entre notes maximales sur 2K17 et Kris Dunn nommé meilleur rookie de sa section. Mais s’il y a bien un chiffre qui ne mentira pas, quels que soient les systèmes et les évolutions, c’est celui-ci : 22. Trois des cinq membres du starting lineup n’auront même pas soufflé leurs 22 bougies lors de la reprise du business, ce qui représente une perspective aussi rassurante qu’excitante. Un potentiel ? Enorme. Mais des gamelles à venir ? Évidentes. Pour se donner une idée du succès que peut avoir une équipe osant installer autant de jeunes dans sa rotation principale, savez-vous quelle est la dernière équipe qui a été capable de rejoindre les Playoffs en proposant un profil similaire ? Bonjour le Thunder de 2011, Kevin Durant, Russell Westbrook et Serge Ibaka ayant même un an de plus que Kat, Wiggo et Zach. Maintenant, rien n’est figé chez l’Oncle Sam. Et comme on a pu le voir l’année dernière avec un Tyronn Lue champion en n’étant coach qu’une demi-saison ou deux équipes s’inclinant après avoir mené leur série 3-1, la NBA n’est pas une Ligue à science fixe. Des armées bourrées de talent sont capables de renverser les principes établis, et redessiner ce qu’on considérait comme normal jusqu’ici.
Mais voilà le standard que Thibodeau et ses poulains doivent accepter contre leur gré, celui – notamment – d’une troupe d’Oklahoma City qui possédait en Kevin Durant et Russell Westbrook deux des futurs meilleurs joueurs de leur histoire à leur poste. Est-ce que Towns se dirige dans la même direction, après seulement une petite saison ? On peut se permettre de l’affirmer, tant le talent et la sérénité du chaton sont hors-normes. Mais qui sera le second, celui qui pourra élever suffisamment son niveau de jeu à un si jeune âge, pour devenir cet autre monstre capable de dominer à son poste, telle est la plus grande des questions. Car si Wiggins et LaVine ont montré qu’ils en avaient dans les mollets, qu’en est-il de leur plafond ? On a vu plus d’agressivité, de muscles, de reconnaissance du jeu, une maturité glanée en traversant deux campagnes complètes en NBA, le genre d’expérience qui vous apprend la vie en un rien de temps. Cependant, cette interrogation réside dans le cas des deux kangourous, et il est clair et net que les Wolves ne pourront être aussi bons qu’annoncés, que dans le cas où Andrew et Zach feront leur part du boulot. Ce qui, mine de rien, n’est pas une mission des plus faciles à gérer, lorsqu’on n’a que 21 balais.
La simple présence de Thibodeau à la tête du groupe sera suffisamment précieuse pour assister à une évolution saine de chaque phénomène chez les Wolves. Mais doit-on forcément s’attendre à une saison canon dans le Minnesota ? Pas sûr. Car comme le dirait Tom en premier : rien ne sert de mettre la charrue avant les boeufs, surtout quand les gamins en place savent à peine conduire.