Preview des Rockets 2016-2017 : Mike D’Antoni aux commandes, pour quels résultats ?

Le 16 oct. 2016 à 17:07 par Alexandre Martin

Rockets Mike D'Antoni
Source : Youtube / ClutchfansDotNet

Après une saison 2014-2015 de très bonne facture avec une deuxième place à l’Ouest en régulière suivie d’une Finale de Conférence, les Rockets étaient attendus au tournant l’an dernier. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ont très mal négocié ce virage. Un changement de coach en cours de saison, pas de fond de jeu, pas de leadership, pas d’envie… Les Fusées n’ont jamais décollé tant elles furent à vomir. Mais le temps d’un été, Daryl Morey a fait bouger les choses histoire d’attaquer cet exercice 2016-2017 le mieux possible et surtout, pied au plancher…

Résumé des transferts de l’été

  • Ils sont arrivés : Ryan Anderson, Eric Gordon, Tyler Ennis, Nene Hilario, Gary Payton II, Pablo Prigioni, Chinanu Onuaku, Mike D’Antoni (coach).
  • Ils ont prolongé :
  • Ils sont partis : Dwight Howard, Terrence Jones, Jason Terry, Andrew Goudelock, J.B. Bickerstaff (animateur soirées).

En bon général manager qui vient de prendre une claque avec une saison ratée dans les grandes largeurs, Daryl Morey a fait ce qu’il fallait faire : changer des pièces, de manière logique dans le but de tout de suite relancer la machine. Dehors J.B. Bickerstaff et bienvenue Mike D’Antoni qui, s’il a ses défauts, est au moins un vrai coach avec une philosophie de jeu qui colle à la NBA actuelle et au développement d’un projet autour de James Harden. Ensuite, ce bon Daryl s’est appliqué à faire signer des gars qui, sur le papier, vont bien se sentir dans le système D’Antoni ce qui est évidemment le cas de Ryan Anderson mais aussi d’Eric Gordon, de P.J. Hairston voire de Tyler Ennis. Côté départ, Dwight ne comptait pas rester de toutes façons mais il n’a pas été vraiment remplacé à l’inverse T-Jones et du Jet. Pas mal ce boulot Monsieur Morey !

Effectif pour la saison 2016-2017

  • Meneurs : Patrick Beverley, Pablo Prigioni, Tyler Ennis, Gary Payton II.
  • Arrières : James Harden, Eric Gordon, P.J. Hairston, K.J. McDaniels.
  • Ailiers : Trevor Ariza, Corey Brewer.
  • Ailiers-forts : Ryan Anderson, Sam Dekker, Montrezl Harrell, Chinanu Onuaku.
  • Pivots : Clint Capela, Nene Hilario.

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Le 5 majeur est très solide, complémentaire entre talent, expérience, qualité de shoot et défense (oui Beverley, Ariza, Capela ça peut défendre un minimum). Tout cela est évidemment articulé autour de James Harden offensivement. Le Barbu est entouré de manière idéale au niveau des starters. Ryan Anderson est attendu avec un gros volume de tirs et la grosse réussite derrière l’arc qui doit être la sienne dans le jeu que vont pratiquer les Rockets cette saison. Clint Capela récupère le poste laissé vacat par Dwight Howard et va devoir montrer qu’il peut hisser son niveau de jeu à celui d’un titulaire éboueur au poste 5 en NBA. Nene Hilario sera son remplaçant en espérant pour Houston que le Brésilien se bouge un peu plus que ces derniers temps chez les Wizards. On verra certainement du Montrezl Harrell ou du Onuaku au pivot car on imagine bien Mike D’Antoni proposer du small ball régulièrement en cours de match. Sur les extérieurs, Beverley et Ariza feront le taf autour d’Harden. Il faudra voir ce que donneront les suppléants et c’est là un des défis de D’Antoni : réussir à créer une alchimie, à faire adhérer tout le groupe à sa philosophie de jeu, réussir à proposer de bonnes choses avec du K.J. McDaniels, du Eric Gordon, du Hairston, du Brewer et du Ennis quand le Barbu se repose sur le banc. Pas gagné mais pas impossible.

Question de la saison : Harden-dépendance ? 

L’ami James sera le chef d’orchestre de cette escouade texane. Il en a les capacités. Soyons clairs, quand Mike D’Antoni parle de la faire jouer meneur, il s’agit bien de lui donner une tonne de ballons en main en attaque mais Beverley sera toujours dans le coin, sur la plupart des séquences ne serait-ce que pour s’occuper du poste 1 adverse de l’autre côté du terrain. Mais, comme évoqué précédemment, si on attend un Harden dominant et très souvent balle en mains pour scorer et créer, on attend aussi de voir comment ces Rockets se comporteront quand leur arrière au numéro 13 aura besoin de souffler. Ils seront moins performants, c’est sûr. Mais à quel point ? Trouveront-ils quelques solutions ? Combleront-ils par une défense plus dure amenant des phases de transitions plus simples ? Toutes ces questions forment en quelque sorte la question de la saison pour la bande à Mike D car l’état d’esprit et le niveau de jeu des remplaçants sera une des clés de la saison de Houston, incontestablement.

Candidat sérieux au transfert : Montrezl Harrell

Stanley Johnson

Il a peu joué lors de sa saison de rookie (moins de 10 minutes par rencontre). Et, vu son profil, il n’est vraiment pas sûr que Mike D’Antoni ait l’intention de l’intégrer durablement à son plan de jeu. Car Harrell n’a clairement pas les aptitudes techniques que son coach aime au poste 4. Sauf qu’il va tout de même être assez peu évident de l’utiliser en pivot étant donné son manque de taille. L’ami Montrezl ne mesure “que” 2m03 ce qui est aujourd’hui déjà pas si grand pour un ailier-fort mais carrément petit pour un poste 5. Il a montré qu’il était prêt à combler ce manque grâce à ses longs bras et une énergie de tous les instants mais si Nene fournit des minutes honnêtes et que Onuaku le rookie (un peu plus grand) semble prometteur, Harrell pourrait rapidement se retrouver dans un échange.

Candidat sérieux à la surprise : Clint Capela

Clint Capela

Sophomore l’an dernier, il a envoyé 7 points, 6,4 rebonds et 1,2 contre de moyenne en un peu moins de 20 minutes par match et en ne démarrant que 35 des 72 auxquels il a participé. Cette saison, l’ami Clint va avoir un tout autre rôle. Son temps de jeu devrait atteindre les 30 minutes et ce sera donc à lui de faire augmenter ses stats en conséquence. Il en a les moyens. Il se déplace bien, a d’assez bonnes mains près du cercle et semble avoir la mentalité qu’il faut pour progresser. A lui de faire attention notamment aux fautes mais ne soyez pas étonnés si vous les retrouvez dans la course au titre de MIP avec des chiffres autour des 12 points, 12 rebonds et 2 contres par soir.

Meilleur et pire scénario possible

  • Le système D’Antoni est, sans surprise, tout de suite intégré par les joueurs qui développent une attaque absolument terrifiante autour d’Harden. Le Barbu pose 29 points et 10 passes décisives tous les soirs pendant que Ryan Anderson shoote à plus de 40% derrière l’arc et que Trevor Ariza et Beverley font le job. Clint Capela est solide. Le banc joue le jeu et la balle circule bien au sein d’une second unit qui voit Eric Gordon renaître, Corey Brewer courir tel Bip Bip le Coyote et K.J. McDaniels s’affirmer comme une pitbull de première catégorie sur les extérieurs. Les victoires s’enchaînent, ça dépasse les 50 en régulière (53 par exemple) et ça tape le Top 4 de l’Ouest sans souci pour même fumer les Mavs (4-3) au premier tour de Playoffs avant d’essuyer un revers en Demi-Finales de Conférence. Mais la ferveur est de retour à Houston.
  • L’attaque fonctionne bien, Harden cartonne, Anderson aussi. Mais, au bout de 10 matchs, l’ailier-fort se blesse à l’épaule et rejoint son copain Eric Gordon qui, pour ne rien changer à ses habitudes, squatte déjà un lit – son lit – à l’infirmerie texane. Manquant de solutions, D’Antoni n’a d’autres choix que de déséquilibrer son 5 et son banc en passant Trevor Ariza régulièrement au poste 4. Offensivement, cela reste très dangereux mais c’est court en termes de profondeur et ça ne gagne que 41 matchs – comme la saison dernière – mais ça ne suffit pas à arracher les Playoffs car Mavs, Blazers, Grizzlies et Thunder ont fait le job notamment.

Pronostic de la rédaction : 48 victoires – 34 défaites

Même si les pronostics sont parfois un peu éloignés (de 44 à 50 victoires), toute la rédaction est donc assez unanime sur le fait que la méthode Mike D’Antoni peut fonctionner à Houston cette saison et permettre de gagner des matchs en pratiquant un basket offensif et rapide. Pour ce qui des Playoffs, on verra plus tard en revanche…

Ces Rockets ont au moins le mérite de s’être bougés depuis la fin de la dernière saison. Le projet vaut ce qu’il vaut et nous verrons ce que ça donne sur le parquet mais, sur le papier, c’est cohérent d’un point de vue sportif. Si une belle alchimie se développe autour de Mike D’Antoni et James Harden, cette escouade va non seulement être sympa à voir jouer mais elle sera, en plus, difficile et fatigante à affronter. 


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