Preview du Heat 2016 – 2017 : qui se souvient encore du Big Three ?
Le 03 oct. 2016 à 16:31 par David Carroz
Après une saison 2015 compliquée pour digérer le départ de LeBron James mais surtout marquée par de nombreux pépins physiques qui avaient grandement contribué à l’absence du Heat en Playoffs, les hommes de Spoelstra se sont refaits la cerise avec une troisième place à l’Est en saison régulière l’an passée, suivie de Playoffs en mode combattant, terminés lors du Game 7 de la demi-finale de Conférence face aux Raptors. Il faut dire qu’une fois de plus, il a fallu faire sans Chris Bosh en fin d’exercice mais aussi sans Hassan Whiteside pour boucler la dernière série.
Résumé des transferts de l’été
- Ils sont arrivés : Dion Waiters, James Johnson, Derrick Williams, Beno Udrih, Wayne Ellington, Luke Babbitt, Rodney McGruder, Stefan Jankovic, Willie Reed.
- Ils ont prolongé : Hassan Whiteside, Udonis Haslem, Tyler Johnson.
- Ils sont partis : Dwyane Wade, Luol Deng, James Ennis, Gerald Green, Joe Johnson, Amar’e Stoudemire, Chris Bosh, Dorrell Wright
L’été s’annonçait animé du côté de South Beach et il a été très chaud. Si le cas Hassan Whiteside a été rapidement réglé avec une grosse valise de billets verts, la bombe est venue du départ de Dwyane Wade, vexé par les propositions de Pat Riley et qui n’était pas prêt à poursuivre les sacrifices financiers pour faire plaisir à ses décideurs. Il a donc fallu ramer, surtout quand dans le même temps ce sont d’autres solutions sur les ailes qui se sont envolées, Luol Deng se barrant aux Lakers et Joe Johson se convertissant à la religion mormone. Alors il a fallu filer du blé à Tyler Johnson et faire venir d’autres mecs sur les postes 2 et 3. Journées portes ouvertes qui ont profité à Dion Waiters, James Johnson, Derrick Williams ou encore Wayne Ellington. Pas sûr qu’en additionnant le talent de ces 4 joueurs on n’approche de près ou de loin celui de D-Wade. Et on ne parle même pas du charisme… Pour couronner le tout, Chris Bosh est quant à lui poussé à la retraite à cause de ses soucis de santé. Bref, le bilan estival penche plutôt dans le négatif.
Effectif pour la saison 2016-2017
- Meneurs : Goran Dragic, Josh Richardson, Beno Udrih
- Arrières : Tyler Johnson, Dion Waiters, Wayne Ellington, Rodney McGruder
- Ailiers : Justise Winslow, Derrick Williams, James Johnson, Luke Babbitt
- Ailiers-forts : Josh McRoberts, Udonis Haslem, Willie Reed
- Pivots : Hassan Whiteside, Stefan Jankovic
Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.
Longtemps, on espérait revoir Chris Bosh sur un parquet et avec l’uniforme du Heat, histoire former une raquette solide et complémentaire avec Hassan Whiteside. Mais la sentence est tombée, le dernier rescapé du Big Three ne sera pas de la partie, les médecins ne souhaitant pas – à juste titre – jouer avec sa vie. On va donc partir sur Josh McRoberts titulaire, mais sans grande conviction (voir plus bas) et il y a fort à parier qu’un ailier hybride – type Derrick Williams – prenne sa place pour donner un 5 plus dynamique. Justise Winslow va monter en grade après de belles prestations en Playoffs, profitant du départ de Luol Deng et il en sera de même pour Tyler Johnson. Goran Dragic se verra confier la mène et probablement encore plus d’importance dans le jeu du Heat. Sur le banc, Dion Waiters et Josh Richardson devront dynamiter les défenses alors que Wayne Ellington sera chargé de gérer le parking.
Question de la saison : comment digérer le départ de Dwyane Wade ?
On se répète, mais le départ de “Flash” est vraiment la bombe de l’été du côté de South Beach. Deux ans après avoir vu le meilleur joueur du monde se casser pour rentrer à Cleveland, c’est le visage de la franchise, le mec le plus emblématique du Heat qui rentre chez lui, cette fois-ci à Chicago, laissant Pat Riley le bec dans l’eau. Alors certes, avec Dragic prolongé il y a douze mois et Whiteside qui en a fait de même lors de cette free agency, l’avenir n’est pas complètement sombre non plus. Surtout que les role players qui les entourent laissent présager d’un beau potentiel. Mais il faudra reprendre le flambeau de la figure médiatique de l’équipe, et le costume peut être lourd à porter. Surtout que le départ de Chris Bosh clôt définitivement le chapitre des Three Amigos, même si Miami commençait à avoir l’habitude de se passer des services de l’intérieur.
Candidat sérieux au transfert : Josh McRoberts
Après une première saison en Floride gâchée par les blessures, on attendait le transfuge de Charlotte de pied ferme, en misant gros sur sa capacité à shooter de loin, à donner de bons ballons et à taffer défensivement. En gros, un intérieur parfait pour compléter la rotation avec Chris Bosh et Hassan Whiteside en mode role player qui laisse la lumière et fait son travail sans broncher. Mais l’an dernier n’a pas permis à Josh McRoberts de se rattraper. S’il a disputé plus de matchs, il n’a pas non squatté les parquets avec assiduité et son impact n’a rien eu d’impressionnant. Avec la tendance small ball qui se dégage et la possibilité de faire glisser Justise Winslow, Derrick Williams ou James Johnson poste 4 tout en ayant le vieux grognard Udonis Haslem pour faire le sale boulot si besoin, on a du mal à voir quelle est la place de “McBob” dans le puzzle. Si ce n’est sur la liste des transferts. À moins que les soucis de Chris Bosh ne lui ouvrent la voie.
Candidat sérieux pour la surprise : Justise Winslow
Pourra-ton vraiment parler de surprise si le sophomore envoie du lourd dès cette saison ? Un peu tout de même, car même s’il a montré de belles dispositions et de la maturité lors de la saison dernière, il n’a pas non plus cartonné, avec un rôle limité du fait des ambitions du Heat et de la qualité du roster. Des choses qui ont changé cet été. Alors qu’on envisageait de le voir jouer les doublures de D-Wade et éventuellement Luol Deng durant une ou deux saisons supplémentaires afin de prendre la bouteille et apprendre au contact de deux super pros, Justise Winslow va se retrouver sur le devant de la scène plus tôt que prévu. S’il se montre à la hauteur du potentiel qu’on lui prête, cela mettra du baume au cœur des fans du Heat. On fait confiance à Spoelstra pour guider au mieux son poulain.
Meilleur et pire scénario possible
- Un traitement miracle permet de mettre fin aux ennuis de santé de Chris Bosh qui revient donc à Miami. Hassan Whiteside assume son nouveau statut. Goran Dragic redevient le perforateur de défense qu’il était aux Suns. Les jeunes progressent. Ca joue vite et bien, mais surtout très dur en défense. Miami domine d’ailleurs la Conférence dans ce secteur du jeu et avec son duo intérieur qui propose en cumulé 35 points et 20 rebonds, ça déménage. Troisième à l’Est, le Heat a tout pour jouer les poils à gratter en Playoffs. Pas suffisant pour se farcir les Cavs au troisième tour, mais assez pour se dire que Pat Riley a peut-être fait le bon choix en laissant filer Wade. Non on déconne, ça leur laisse encore plus de regrets, avec lui, ils allaient au bout. Ils en sont persuadés.
- Trop vite, l’infirmerie affiche de nouveau complet. Dion Waiters et Hassan Whiteside font un concours du joueur le moins mature de la Ligue et Spoelstra devient fou devant un tel gâchis, surtout que leur attitude plombe l’ambiance du vestiaire et fait que les jeunes se replient sur eux-mêmes et manquent de confiance sur le parquet. En dehors de Goran Dragic qui assure 20-8 tous les soirs, tout le monde est en dessous du niveau espéré, et malgré un rush lors des dernières semaines, le Heat est trop court. Une neuvième place à une victoire de la huitième qui permet aux Bulls d’accrochés les Playoffs. Et le regret d’avoir vu Dwyane Wade quitter South Beach.
Pronostic de la rédaction : 38-44
Le Heat peut-il faire aussi bien que l’an dernier ? Compliqué, l’effectif étant moins talentueux alors que la Conférence Est est plus dense en tête de classement. Alors on ne va pas enterrer Miami tout de suite, mais le dénouement du dossier Chris Bosh n’a rien de rassurant pour les fans. Mais dans ce marasme, Erik Spoelstra fait grandir les jeunes et calme un minimum la plèbe qui ne manquera pas de rappeler cet été manqué à Pat Riley en fin de saison régulière, qui sera d’ailleurs la fin de l’exercice pour le Heat.
Le simple fait de penser à la période entre 2011 et 2014 risque de plonger les fans du Heat dans un état de dépression pendant quelques temps encore. Pas de Playoffs cette saison, mais de la masse salariale qui se libère et des jeunes qui progressent pour former un noyau dur autour de Hassan Whiteside et Goran Dragic. Ensuite, il faudra compter sur Pat Riley pour nous proposer mieux lors des étés à venir pour remettre en place une machine de guerre capable de viser plus haut.