Preview des Lakers 2016 – 2017 : une page se tourne à Los Angeles, mais par où commencer ?

Le 26 sept. 2016 à 15:46 par Bastien Fontanieu

Brandon Ingram
Source image : OC Register

Après une saison bien évidemment marquée par le jubilé de Kobe, les Lakers ont réalisé un immense nettoyage qui sent bon la jeunesse et le coaching intelligent. Petite dédicace à Byron Scott, qui laisse donc sa place à Luke Walton, le fils de Bill ayant du temps et du talent pour créer le nouveau chapitre de la franchise aux 16 titres. Première saison aux commandes, regardons ce qu’elle pourrait donner et quelles attentes avoir dans la cité des anges.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils sont arrivés : Brandon Ingram, Ivica Zubac, une belle hype, Luol Deng, Timofey Mozgov, Jose Calderon, son déambulateur, Yi Jianlian.
  • Ils ont prolongé : Jordan Clarkson, Marcelo Huertas, Tarik Black
  • Ils sont partis : Kobe Bryant, entre 3000 et 4000 fans, Brandon Bass, Roy Hibbert, Robert Sacre

Des légendes sur le départ, avec donc Kobe et Robert Sacre en tête de chariot, mais des arrivées qui donnent forcément le sourire. Car après avoir pris D’Angelo Russell en… 2ème place de la Draft 2015, les Lakers ont décidé de miser sur Brandon Ingram en… 2ème place de la Draft 2016 ! L’ailier formé à Duke est attendu de pied ferme au Staples Center, mais aussi à la cantine de la franchise car il va falloir remplir cette immense carcasse. Le reste, c’est un recrutement assez intelligent signé Mitch Kupchak, avec du vétéran qui donne des claques (Deng, Rosé), de l’intérieur qui fait le sale boulot (Mozgov, Zubac via la Draft) et la prolongation assez rentable de Jojo Clarkson. Un effectif pas fantastique, mais pas honteux non plus, on regarde ça ci-dessous.

Effectif pour la saison 2015-2016

  • Meneurs : D’Angelo Russell, Marcelinho Huertas, Jose Calderon
  • Arrières : Jordan Clarkson, Lou Williams, Nick Young, Michael Frazier II, Jabari Brown
  • Ailiers : Luol Deng, Brandon Ingram, Anthony Brown
  • Ailiers-forts : Larry Nance Jr, Julius Randle, Yi Jianlian, Tarik Black
  • Pivots : Timofey Mozgov, Ivica Zubac

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

On ne connaît pas encore le type de coaching que Walton veut mettre en place, mais une sérieuse question sera posée sur ce camp d’entraînement. Ingram n’a pas été drafté aussi haut pour être sur le banc, mais son coach le jettera-t-il dans le feu à 19 ans ? Pour le moment, son coach a dit non, Brandon sera remplaçant. Mais sur le moyen-terme, c’est une question qui lie automatiquement le joueur à son probable mentor, Luol Deng. Le vétéran a été signé cet été après avoir montré de belles choses en tant qu’ailier-fort à Miami. Sauf énorme changement, on devrait donc avoir une Mozgov et Deng dans le cinq, pour tous nos amis américains. Derrière, la paire Russell-Clarkson fera le show à sa façon, mais c’est donc sur ce dernier poste qu’il faudra voir comment Luke agira. Randle et Nance à la bataille pour avoir du temps de jeu en 4 mobile, quelles meilleures combinaisons proposer ? Et quand intégrer Ingram dans le cinq ? Ce qu’on sait cependant, c’est que le banc aura une gueule royale face à la concurrence : bonjour le massacre…

Question de la saison : peut-on faire confiance à D’Angelo Russell ?

Après la pluie, vient le beau temps. Voilà comment pourrait-on décrire cette saison rookie offerte par le meneur formé à Ohio State, qui a d’abord galéré à comprendre les besoins de son entraîneur (faut avouer que c’est tendu avec Scott) avant de s’éclater en deuxième partie de campagne. En ayant bien bossé sur son jeu et continué à faire la une des journaux, Russell revient avec l’envie de s’imposer comme leader de cette jeune équipe. Sur le papier, pourquoi pas, et il y a de fortes chances pour que D’Angelo nous sorte une belle production statistique au quotidien. Mais entre son attitude générale, ses tentations, la page que les Lakers souhaitent tourner et la sélection d’un vrai bijou lors de la dernière Draft, on se demande vraiment ce que Luke Walton va décider de faire. Dans la tête de Russell, il n’y a qu’une route et c’est tout droit vers la gloire. Dans celle de son entraîneur, il faut du temps et des responsabilités à donner aux bonnes personnes. Il faut donc prendre une décision et s’y tenir, sous peine de voir un pétard ambulant intoxiquer la reconstruction californienne à base de faits divers. Beaucoup de talent, mais autant d’instabilité.

Candidat sérieux au transfert : Nick Young

On ne va même pas vous mentir, cette photo aurait pu être utilisée sur l’article concernant la preview des Lakers… de l’année dernière. C’est dire la saison de merde vécue par Swaggy, lui qui a combiné galères sportives et emmerdes conjugales. Le malaise est tel qu’on se demande si lui et D’Angelo vont pouvoir passer plus d’un mois sur le même banc, ce qu’on a du mal à imaginer sachant que la nitroglycérine coule dans leurs veines. Nick tourne à 5 millions l’année et possède une player option l’été prochain, mais on sait aussi qu’une nouvelle ère est en construction à Los Angeles et il faut du vrai matos pour que les fondations tiennent. On adore notre Swaggy d’amour, mais en terme de ciment on le liera plus aux bâtons UHU qui séchaient au bout de deux utilisations quand on était gosses.

Candidat sérieux pour la surprise : Ivica Zubac

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Déjà, le garçon nous plaît de base en ayant un jeu de bûcheron avec un cerveau et une belle mobilité. Mais à ça, on va ajouter plusieurs éléments. Le fait que Kupchak sélectionne toujours de bonnes affaires au second tour. Ensuite, le fait qu’il soit Croate et donc un badass dans l’âme. Et enfin, le fait que seul Timofey Mozgov lui fera de l’ombre, ce qui ne représente pas la concurrence la plus incroyable quand on connaît les limites du géant russe. La raquette des Lakers possède peu de protecteurs de cercles, et Vicky est plutôt du genre à n’en avoir rien à foutre de son adversaire quand il veut marquer sur lui : une manchette, un regard, merci et au revoir. On va donc attendre sagement les débuts du pivot au Staples Center, mais on voit d’ici le public se lever lorsque Zubac entrera en jeu.

Meilleur et pire scénario possible

  • Pourquoi vouloir draguer Kevin Durant, quand tu as sa nouvelle version à la maison ? Alors qu’on le pensait trop maigre et trop vert pour s’imposer d’entrée en NBA, Brandon Ingram retourne la compétition en offrant une saison royale à ses Lakers. La hype est telle qu’on oublierait presque le fait que Luke Walton vient d’offrir plus de bonheur aux fans en 5 mois que Byron Scott en 2 ans. Non, le total de victoires n’est pas jubilatoire, mais Los Angeles parvient à redevenir ce qu’elle a toujours été : une destination rêvée pour les agents libres. Finies les punchlines dans les médias, les rendez-vous avec des All-Stars qui ne durent que 15 minutes, les soirées passées en pleurant dans un maillot du Mamba. La saison des Lakers est un succès qui ouvre des perspectives fabuleuses, et tout le monde est amoureux du duo Ingram – Walton. Bonus ? Jack Nicholson rempile pour 15 ans en voyant le talent du gamin.
  • Trop léger pour la Ligue, Ingram se blesse malheureusement et doit du coup assister au Full Russell Show. Si certains soirs sont fabuleux grâce à un game winner ou deux crossovers, d’autres nous font de la peine en voyant les Lakers mener la Ligue dans les faits divers. Quand ce n’est pas D’Angelo qui veut sortir avec une Karadashian, c’est Swaggy qu’on retrouve au poste, ou Randle qui demande publiquement un transfert. Pire encore, on pensait que Walton serait un fin tacticien mélangé à un pédagogue précieux, mais l’ex-bras-droit de Steve Kerr est en fait à des années lumières de pouvoir tenir une équipe, décidant de reconstruire la gloire des Lakers sur le talent du duo Russell-Clarkson. Conclusion hardcore, après les 17 victoires de la saison dernière, la franchise termine son exercice avec le même bilan.

Pronostic de la rédaction : 21 victoires – 61 défaites

Derniers de la Conférence Ouest, oui on voit bien les Lakers garder ce siège précieux. Maintenant, il y a manière et manière. On peut assister à une saison dégueulasse façon Byron Scott qui flingue tout le monde, ou bien vivre une saison prometteuse façon Luke Walton qui encourage tout le monde. Il sera difficile de faire pire que l’année dernière, mais tout autant de faire mieux car la profondeur de cet effectif est aussi beau qu’un coucher de soleil observé quand on est enfermé dans une cave. On croise donc les doigts, mais il va falloir être patient.

Le simple départ de Kobe est un élément suffisamment marquant pour rendre cette saison excitante et originale pour les fans des Lakers. Mais s’il n’y avait que ça, on se ferait bien chier. Non, il y a également les débuts de Luke Walton, ceux de Brandon Ingram, l’évolution de D’Angelo Russell et un vrai show à ramener dans le Staples Center. Pour tourner une page et en créer une nouvelle, il faut du beau papier, le stylo qui va avec et un peu de patience. Dans cette liste de courses, les deux premières cases sont déjà cochées, il ne manque plus que la troisième. Sit back, relax, and enjoy the show.


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