Kyrie Irving reconnait que les dernières Finales l’ont fait changer de dimension : “Ma vie a changé”

Le 26 sept. 2016 à 22:22 par Tarik

Kyrie Irving
Source image : NBA TV

Le come back sans précédent des Cavs qui sont parvenus à décrocher la galette royale après avoir été menés 1-3 sera longtemps résumé par cette action : Game 7, 89 partout, balle aux Cavs, une minute à jouer. Kyrie Irving, coté droit, laisse couler quelques secondes avant de dégainer, sur la tête du double MVP en titre, un shoot à trois points synonyme de victoire finale. Cleveland est champion. Et Kyrie change de dimension.

“Ma vie a changé de façon drastique” l’intéressé reconnait lui-même que ce shoot sur Steph Curry (qui avait très bien défendu sur l’action) l’a propulsé vers de nouveaux horizons. Même si le numéro un de la Draft 2011 s’est montré digne des plus grands dès ses premières pas dans la ligue, il aura fallu quelques tours de Playoffs pour être sûr de son pedigree. En deux campagnes de PO, Uncle Drew a mis tout le monde d’accord. L’année dernière, sa blessure en finale, ajoutée à celle de Kevin Love, avait été fatale pour Cleveland mais avait poussé les fans des Cavs à scander que leur équipe (au complet) était à la hauteur de ces insolents Warriors. De retour en Finales face à Golden State pour une revanche épique, Kyrie se savait attendu. Et il n’aura pas déçu : 27 points de moyenne, 40,5 % à trois points et 2,1 interceptions par match en 39 minutes de jeu. Mise à part un Game 2 conclu à 10 points avec un vilain 5/14 aux shoots, le joueur de 24 ans aura proposé six matches de toute beauté, dont un crucial Game 5 conclu à 41 points avec un flippant 17/24 aux tirs. Des perfs décisives pour son équipe mais qui n’ont pas surpris l’arrière formé à Duke, qui raconte : 

Vous attendez la validation de tout le monde, je suppose, d’être considéré comme l’un des meilleurs joueurs de la ligue au plus haut niveau (…) Je voulais simplement essayer de gagner le respect de tout le monde, autant que je pouvais. Je n’ai jamais pensé que je serais champion NBA à 24 ans. Je venais de redémarrer, de revenir (de blessure) et je voulais m’accomplir en tant que joueur et aussi en tant que coéquipier.

Lui, qui a souvent été critiqué (à la fois dans l’Ohio et en dehors) pour un égoïsme incompatible avec son poste de meneur, a une faculté hors norme pour scorer. À l’instar d’un Iverson en son temps, Kyrie est davantage un arrière au sens large qu’un meneur distributeur. Ce qui avait notamment amené Lebron durant les deux dernières saisons à critiquer sa gestion du jeu, tout en reconnaissant ensuite que le môme pouvait “faire quelques chose de très spécial dans la ligue” allant jusqu’à prédire qu’il “pourrait être un jour MVP”. En plus d’un handle affolant, sans doute le meilleur de la ligue, Kyrie a une faculté à scorer avec des mauvais appuis, ce qui s’avère très déroutant pour l’adversaire. Appui pied gauche, lay-up main gauche. Appui pied droit, lay-up main droite. Pire ou mieux encore, ficelle avec appuis de step-back inversé. Comme son fameux trois points lors du Game 7 des dernière finales. Le soir du sacre, alors que tous les joueurs ont embarqué en direction de Las Vegas pour fêter leur victoire, Jim Chones, un ancien joueur des Cavs aujourd’hui consultant radio, était à l’aéroport avec le père de Kyrie, lui-même ancien pro en Australie, voici ce qu’il rapporte :

Son père m’a dit “Tu sais qu’il a tiré du mauvais pied”. Il l’a fait, il a tiré derrière l’arc du mauvais pied. Step-back trois points alors que deux points suffisaient. C’est l’état d’esprit du gamin. Il peut gérer la pression (…) Je pense qu’il a pris (ce shoot) parce que c’est un jeune joueur, préoccupé par ce que les gens pensent de lui. Il a un talent exceptionnel. Vous ne pouvez pas nommer d’autres joueurs comme lui, sauf peut-être Klay (Thompson), Curry et (James) Harden. Ces gars peuvent marquer facilement. Personne d’autre ne peut faire cela. Ce gamin sera MVP car il peut gérer la pression.

Kyrie s’était mieux en mode “Revenge” pendant ces Fianles et on peut considérer qu’il a accompli sa mission. Après cette saison historique, Irving s’est rendu aux JO de Rio pour remporter la médaille d’or avec Team USA et devenir au passage le quatrième joueur de l’histoire à enchaîner un titre NBA et un titre olympique. Les trois autres étant : Lebron James…. Scottie Pippen et Michael Jordan. Cela vous classe un homme… et un duo.

En cinq saisons pro, Kyrie Irving s’est imposé avec classe dans le haut du panier. Le Rookie of the Year 2012 tourne en carrière à 20,8 points par match tout en donnant l’impression de ne jamais forcer. Dès sa deuxième saison NBA, Cleveland s’est assuré de sa présence en lui offrant une prolongation qui en dit long sur la qualité du gamin : 94 millions de dollars sur cinq ans. De quoi poser les bases d’une (probable) dynastie…


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