James Harden joue la carte du centre-aéré : bien s’entendre avec ses copains, bien jouer sur le terrain
Le 21 sept. 2016 à 07:17 par Bastien Fontanieu
Longtemps célébré pour ses qualités individuelles, son look et sa technique, le barbu des Rockets sait qu’il doit passer un cap cette saison. Statistiquement ? Non. Collectivement ? Oui.
C’est un des aspects les plus oubliés mais pourtant les plus fondamentaux, lorsqu’on évoque la grandeur d’un joueur. Machin est le plus dominant, l’autre est le plus athlétique, un monstre numérique ici ou un bonhomme spectaculaire là, tous les profils sont dans la nature et la NBA nous apporte de nouvelles personnalités chaque année. Seulement, être un leader et rendre les autres meilleurs est une tâche particulièrement compliquée, et qui peut vite devenir infaisable si on ne s’est jamais penché dessus. Et même si James Harden a déjà montré qu’il était porté vers le collectif lors de ses années universitaires ou au Thunder, ce dernier a davantage poussé sa propre caravane plutôt que celle des Rockets depuis son arrivée à Houston, ce qui lui a cousu une étiquette assez individualiste au fil des années. Seulement, le gaucher en est conscient et il tient à changer cela. Comme à Paris lorsqu’il le mentionnait cet été, quand on lui avait demandé sur quel aspect du jeu global avait-il le plus bossé, Harden est revenu auprès du Houston Chronicle sur ce détail devenu bien plus grand au fil des mois : celui d’être un leader, et de créer une dynamique de groupe plutôt que de bosser puis cartonner seul dans son coin. Zoom sur le nouvel état d’esprit de James, qui pourrait enfin le faire passer au level supérieur.
Tout au long de l’été, je n’ai fait que repenser à notre dernière fin de saison, et le goût horrible que ça avait laissé dans ma bouche. Je voulais vite revenir, et rassembler les gars. Je voulais les réunir, à Las Vegas en juillet et à Miami en août, juste pour traîner ensemble. Je pense que plus on s’entend en dehors des terrains, mieux on joue une fois qu’on est dessus. J’ai donc bossé cet été avec eux, on a assisté à un concert ensemble, on a dîné ensemble. Cela va se traduire sur les parquets, ces deux mois ont vraiment été axés sur la cohésion au sein de l’équipe. […] C’est le jour et la nuit (concernant l’état d’esprit de cette année, comparé à l’an passé). On est en train de faire quelque chose qu’on n’a jamais vraiment tenté ici à Houston. Changer les choses, faire en sorte qu’on se connaisse sur comme en dehors du terrain. Dans n’importe quelle équipe, n’importe quel sport, si votre équipe n’est pas sur la même longueur d’onde, vous ne pourrez aller loin. Et c’est ce qu’on veut construire ici, on a quelques nouveaux gars et on souhaite qu’ils sentent la cohésion au sein du groupe, ce qu’on essaye de faire collectivement. […] On est excités d’être ce weekend et de commencer à bosser tous ensemble. Un camp d’entraînement, c’est long et fatigant, surtout quand ça fait 8 ans que vous jouez en NBA. Mais il faut regarder plus loin que ça et faire en sorte que tout le monde soit sur la même partition : en fait, j’ai l’impression d’être un rookie.”
Et c’est vrai qu’il y aura quelque chose de neuf, de vraiment nouveau, dans cette saison dirigée par James Harden chez les Rockets. Car la production statistique ? Entre ses habitudes et l’arrivée de Mike D’Antoni, il n’y a aucun doute sur le fait que ce sera particulièrement violent, certains se mettant déjà à pronostiquer qu’il sera meilleur marqueur ou meilleur passeur de la NBA, voire les deux tant qu’on y est. Mais c’est dans l’attitude et les actions que le All-Star sera surveillé, lui qu’on voyait souvent célébrer seul ses actions d’éclat dans le Texas. Un vrai leader fait en sorte que ses gars soient au taquet au quotidien, il peut être à l’écoute et doit apprendre à alterner entre la caresse et le coup de fouet. Il y aura donc des hauts comme des bas dans ce processus de découverte pour le gaucher, mais l’intention est là et cela doit donner le sourire aux fans des Rockets. Car même si cet effectif est loin de faire trembler le reste de la Ligue, il ne suffit de pas grand chose pour qu’une saison moyenne à première vue devienne exceptionnelle. Les clés du camion sont entre les mains de James, à lui de mener sa franchise le plus loin possible. Et pas mener uniquement statistiquement, moralement aussi.
Il a fallu du temps à de nombreux joueurs, pour comprendre l’importance qu’a une cohésion d’équipe dans la réussite d’une saison (coucou Kobe). C’est au tour de James Harden de se lancer, les bases sont déjà bien plantées.
Source : Houston Chronicle
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