Le speech signé Allen Iverson au Hall of Fame : un petit bijou d’émotion, d’humilité et de références
Le 10 sept. 2016 à 07:13 par Bastien Fontanieu
Attendu de pied ferme par de nombreux fans qui voulaient le voir monter les marches avec sa détermination habituelle, AI a retourné le public et ses auditeurs en délivrant un speech comme on pouvait s’y attendre : unique en son genre, mais tellement proche de la perfection.
Car s’il y a bien un reproche qu’on peut parfois faire après la cérémonie annuelle, même si le contexte pousse à la compréhension et à la réflexion, c’est cette sur-préparation des discours, rendant le moment plus mécanique et robotique que naturel, empêchant les fans de pouvoir profiter des réelles émotions ressenties par les athlètes. Seulement, Iverson le savait, et il a fait comme il a toujours su faire, c’est à dire à sa façon. Dès le départ, la gorge est nouée en remerciant les trois hommes qui l’accompagnent, Coach Thompson de Georgetown qui a littéralement sauvé sa vie, Larry Brown qui l’a aidé à devenir MVP, et Julius Erving dont l’impact sur sa carrière fût immense. Un trio qui poussait déjà Allen à devoir utiliser ses ressources pour ne pas craquer, dans son costard noir impeccable ponctué par des tresses magnifiquement dressées. Au fil du discours, les remerciements s’enchaînent et les dédicaces s’envolent. On rentre dans une toute autre dimension lorsqu’Iverson se met à remercier Biggie Smalls, Tupac, Michael Jackson, Redman et Jadakiss, des noms qui n’ont pas vraiment été mentionnés dans l’histoire du Naismith Hall of Fame, mais qui ont pourtant laissé une trace indéniable sur ces joueurs qui s’échauffaient en musique.
Par la suite, la famille a bien évidemment droit à son hommage, tout comme ses anciens coéquipiers et ses adversaires. Allen a peut-être du mal à enchaîner les phrases, car l’émotion le tord, mais c’est probablement ce qui rend cette demi-heure au podium si fabuleuse. Il y a quelque chose d’à la fois historique avec un joueur d’une telle magnitude s’exprimant sur son immense carrière, mais aussi la sensation de voir un homme du peuple sortir des mots vrais, des mots justes. On est loin des métaphores filées de David Robinson, la prose d’un Larry Bird ou la fluidité d’un Magic, mais on se sent presque dans le cercle intime de The Answer, et c’est ce qui rend le tout si beau. On essayera de vous traduire le tout d’ici quelques heures, le temps de se l’enfiler à plusieurs reprises et bien tout transcrire, mais les anglophones peuvent déjà se régaler.
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