Team USA écarte l’Espagne 82-76 : l’ogre est en finale, mais il n’est pas si monstrueux que ça
Le 19 août 2016 à 23:45 par Francois M
Les Espagnols se sont inclinés face aux Américains, mais ont montré que cette équipe de rêve n’est pas si dominante que ça. Au contact tout au long du match, il n’a manqué à l’équipe de Scariolo qu’une étincelle pour espérer renverser l’ogre du tournoi. Team USA s’est reposé principalement sur ses talents individuels, et vu les noms alignés, ça a encore suffit…
Les Espagnols entament le match par le bon bout en défense, avec la spéciale de la maison : une grosse pression sur les extérieurs, et une attention toute particulière aux lignes de passes. Les Ricains sont quant à eux assez nonchalants, et ont des difficultés à trouver des bonnes positions de tirs. Sauf que ces mecs-là peuvent tirer d’où ils veulent et que le bon vieux Dede Jordan massacre tout dans la raquette, tandis que côté ibérique, l’adresse n’y est pas. Les favoris prennent ainsi les devants après 5 minutes, 14 à 7. La second unit des U.S. a des allures de All-Defensive Team : Lowry – Butler – George – Green, bonjour le cadeau. Les joueurs de coach K prennent ainsi les devants à la fin du quart 26 – 17, sur un tir du parking du meneur des Raptors. Le match nous a alors déjà offert deux sympathiques highlights : K.D. qui perd ses chevilles face au futur Sixer Sergio Rodriguez, ainsi que notre bon pote Rudy Fernandez qui se fait exploser sur un écran de Cousins. Pau Gasol aligne déjà 12 points, mais son équipe se fait dominer au rebond.
Le second quart expose les limites de cette version 2016 de Team USA : le jeu est très brouillon, et se repose uniquement sur le talent individuel des joueurs. Une stratégie efficace vu les noms présents sur le parquet, mais qui rend un visuel dégueu quand la défense adverse est en place. Cette fois-ci c’est encore Klay Thompson qui a la main chaude, mais ses coéquipiers n’hésitent pas à salement arroser et heureusement qu’ils peuvent compter sur leur domination au rebond. Cependant à 4 minutes de la mi-temps, les champions d’Europe reviennent à -4, juste avant que Durant balance un bon airball des familles suivi d’une faute technique. D’ailleurs, en parlant de ces fautes techniques : elles ont plombé la premières mi-temps, les zébrés ayant le sifflet plutôt facile. Dans ce bazar, Mirotic affiche déjà 4 fautes, tandis que Durant et Cousins en sont déjà à 3… Les U.S. mènent 45-39 à la pause, et peuvent remercier les 17 points de Klay ainsi que leurs 13 rebonds offensifs. Les hommes de Scariolo ont de quoi nourrir des espoirs : si l’adresse revient, le match est prenable.
Au retour des vestiaires, les Ricains montent en pression physique. Leurs adversaires n’arrivent pas à poser leur jeu, et derrière un Ricky Rubio complètement à la masse, se font de nouveau distancer. Pourtant, Jordan et DMC nous font du Shaqtin’ A Fool de choix : le premier en faisant un magnifique marcher tout seul en contre-attaque, et le second en sortant pour une 5ème faute sur une poussette évidente au rebond. Les Espagnols sont toujours au contact, 66-57 à l’approche du clutch time. Rodriguez, Fernandez, Navarro essayent tour à tour d’emballer le match, mais c’est un jour sans adresse de loin pour les snipers… et comme Dede effraie tout le monde dans la raquette, l’Espagne est en manque de solution. Ces joueurs ont la capacité de prendre feu, et les voir rater les tirs les uns après les autres est décevant, car il semblait y avoir de la place pour passer les Américains ce soir. Maintenus autour des 10 points d’écart sans non plus se faire distancer, les vice-champions Olympiques n’arriveront pas à apporter le brin de folie nécessaire pour taper une telle équipe, et baisseront peu à peu les bras, avant de s’incliner 82 à 76.
La défense espagnole a donc fait douter Team USA, mais malheureusement l’attaque n’était pas au niveau et malgré des actions bien construites, les poignets n’étaient pas assez fluides. 8/26 à 3 points dans un tel match, c’est trop handicapant… Pau Gasol a pourtant une nouvelle fois sorti une performance de choix avec 23 points et 8 rebonds pour confirmer qu’il est toujours et encore le meilleur joueur européen. Vu le niveau de la Roja depuis 4 matchs, il faudra se défoncer pour lui arracher la médaille de bronze. Côté américain, la performance est assez décevante malgré la victoire. Leur absence de cohésion collective les limite par instants, et ils se réfugient dans le talent individuel de leur joueurs. Est-ce que cela suffit pour gagner ? Oui. Est-ce que la manière y est ? Clairement non. Ce cru du Team USA semble prenable, et est loin d’écraser tout sur son passage. Certes, l’Espagne ne les a pas poussé dans leurs derniers retranchements, mais ils semblent laisser assez d’espace pour espérer les renverser, pour peu d’avoir des shooteurs en forme. Klay Thompson s’est occupé de l’attaque, avec 22 points, 4 rebonds et 3 passes, mais le MVP du match est l’un des deux seuls non All-Star de l’équipe. DeAndre Jordan a imposé sa densité physique pour régner sur le rebond avec 16 prises ainsi qu’en défense où il a distribué 4 contres, et poussé les Espagnols hors de sa raquette. En attaque, le pivot ne sait peut-être que dunker, mais avec le nombre de créateurs autour de lui, sa présence au alley-oop est un sacré poids. Avec un Dede a ce niveau, la défense des USA est très difficile à manœuvrer.
Pas de miracle, mais des espoirs supplémentaires pour le vainqueur de la deuxième demi-finale. Cette Team USA n’est donc pas aussi dominatrice que ses deux derniers prédécesseurs. Il faudra tout de même un match exceptionnel, quasi-parfait, pour les renverser, mais la tâche ne semble plus impossible…
Source : francetvsports