Latrell Sprewell, toujours en finesse : “Je détestais Reggie Miller car c’était un flopper”

Le 04 août 2016 à 02:38 par Bastien Fontanieu

Les bonnes rivalités de la fin des années 90, c’est toujours bon à ressortir. Et peu ont été aussi intenses que celle entre Pacers et Knicks, avant même que Sprewell ne débarque et qui a ensuite continué à dynamiter l’Est une fois que l’ailier était sous le maillot new-yorkais.

C’est dans le podcast de Michael Rapaport qu’on a eu des nouvelles de l’ancien, celui qui avait notamment besoin d’un gros contrat chez les Wolves car il fallait bien ‘nourrir sa famille’. Allez, un jour on lâchera Spree sur cette citation fabuleuse, sachant qu’on préfère se souvenir de lui pour ses patates à deux mains, son talent hors-norme et son blabla incessant. D’ailleurs, en parlant de grandes bouches, c’est sur un autre client que l’intéressé s’est lâché, lorsque les beaux affrontements entre les années 1999 et 2003 furent déroulés sur la table. En effet, on se souvient encore de la fabuleuse série de 99 avec le tir miraculeux de Larry Johnson à quatre points, c’était déjà bien intense. On a également de nombreux souvenirs autour du duel l’année suivante en finale de conférence, de quoi épicer une rivalité que Reggie Miller lui-même saupoudrait d’animosité avec ses banderilles assassines au milieu des années 90. Du coup, un des pires gestes à réaliser consiste à mettre un micro devant un vétéran qui n’a pas souvent la possibilité d’en lâcher une à un ancien adversaire. Et aujourd’hui ? C’est Reggie qui trinque.

Reggie a une grande bouche. Mais je le détestais car c’était un flopper, il faisait son truc et je lui disais d’arrêter. Vous ne pouviez pas le toucher, il était constamment sur la ligne des lancers. Mais il faut respecter Reggie, il n’arrêtait pas de courir derrière chaque écran, et si vous le laissiez ouvert, il rentrait ses tirs. Il fallait juste faire très attention à la façon dont vous défendiez sur lui, car si vous le touchiez il allait forcément agir comme s’il venait de se faire catapulter comme un boulet de canon.”

Un peu de respect pour cacher l’animosité ambiante, rien de mieux pour faire passer la pilule avec un joli gâteau. Il n’empêche qu’à l’époque, c’est bien ce style de jeu qui rendait Miller aussi superbe qu’insupportable, sa science sur le terrain comme sa connaissance des arbitres. Avec une musculature bien légère et des capacités athlétiques assez limitées, le sniper savait comment chercher un avantage et cela passait notamment par le flop. Il y avait évidemment le trashtalking de la première à la dernière minute, mais tout cela représentait une vaste opération de destruction mentale de l’adversaire, ce qui marchait assez bien puisque Sprewell en parle encore aujourd’hui, plus de quinze ans après. Le plus fort ? C’est qu’aujourd’hui, Reggie est commentateur à la téloche et qu’il s’insurge dès qu’un joueur agit comme s’il se prenait une balle de sniper derrière un écran un peu appuyé. Alors que pourtant, dans ce département, peu de monde faisait aussi bien que lui (et Vlade Divac, intouchable). Mais c’est aussi ça, la carrière de Miller. Un des meilleurs tireurs de l’histoire, qui a forcé la Ligue à créer une faute en son nom lorsqu’un joueur tend ses jambes après un tir afin de mimer un homicide volontaire, et qui est aujourd’hui adoré ou détesté.

Avec une série remportée par les Knicks en 99 puis une gagnée par les Pacers l’année suivante, il y a une égalité qui pourrait convenir à chaque camp. Mais certainement pas pour Latrell, qui vient de renvoyer la balle dans le camp du Hall of Famer : on attend la réponse avec impatience…

Source : Michael Rapaport Podcast

Source image : Getty


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