Guerschon Yabusele ne “se voyait pas refuser” l’offre de Shanghai : des yuans d’abord, des dollars plus tard
Le 30 juil. 2016 à 19:47 par Alexandre Martin
Après avoir été drafté en 16ème position par les Celtics et avoir effectué une bonne Summer League, Guerschon Yabusele a donc choisi de signer en Chinese Basketball Association chez les Shanghai Sharks. Interviewé par L’Equipe, il est revenu sur ce choix qu’il assume et espère très positif pour la suite de sa carrière en NBA.
Le Français était convoité par plusieurs clubs en Europe dont l’ASVEL en Pro A après que les Celtics aient expliqué vouloir le laisser s’aguerrir à l’étranger avant de l’intégrer à leur roster. Il n’a encore que 20 ans et son profil de combo-forward puissant et véloce finira par trouver sa place dans la Grande Ligue, on n’en doute pas une seconde. Et quand il lui est demandé pourquoi il a choisi la Chine, il répond sans ambiguité :
Ce qui m’a convaincu, c’est le projet. La saison dure cinq mois (octobre-février, mars si play-offs). Ça signifie avoir ensuite la chance de revenir à Boston et de rester avec l’équipe. J’ai regardé un peu, il y a pas mal de bons joueurs. Emmanuel Mudiay (Denver) y est passé. C’est un bon championnat, ça peut être intéressant pour moi. J’aimais ce challenge d’arriver dans une équipe et d’être l’étranger. Tout va changer, ce ne sera pas comme en France. J’ai hâte de commencer, de découvrir l’Asie et la Chine. Je ne connais pas Shanghai. J’en ai simplement entendu parler, ça a l’air joli. Je pense que je vais apprécier cette nouveauté.
Il est vrai qu’avoir l’opportunité de jouer à un bon niveau pendant cinq mois et peut-être pourquoi pas de rejoindre la NBA ensuite ont clairement pesé dans la prise de décision de Yabusele. Le très bon salaire proposé a également joué et c’est bien compréhensible :
L’aspect financier n’a pas compté plus que ça. Moi, c’est le basket avant tout. Je vais avoir un entraîneur et un préparateur physique à disposition rien que pour moi. Déjà, au niveau du projet, c’était intéressant. Après, je ne vais pas vous mentir. J’ai zéro diplôme et on me propose de gagner en cinq mois ce que certains ne gagnent pas en dix ans de carrière. Je ne me voyais pas refuser, que ce soit par rapport à moi ou ma famille. Depuis quelques mois, mon ambition était de rendre à ma mère tout ce qu’elle a fait pour nous. Qu’elle arrête de travailler.
Yabusele touchait environ 4 000€ pas mois à Rouen et s’est vu proposé entre 1,2 et 1,3 million pour la saison avec les Sharks. Le calcul a en effet dû être vite fait. A lui maintenant de tout casser en Chine pour montrer qu’il peut venir rapidement compléter un effectif NBA où ses premiers pas se sont donc bien passés mais où Guerschon a aussi découvert un basket très différent de ce qu’il a pu connaître avant :
J’ai été surpris. Le jeu est beaucoup plus rapide (qu’en Pro A). Ça joue vraiment direct, ça drive un peu de partout. C’est vraiment agressif en attaque. Tout le monde essaie de te jouer. On peut faire quatre ou cinq aller-retours de suite, sans que ça ne s’arrête. Ça court beaucoup. Il faut que tu suives les attaques et que tu sois présent sur le retour aussi. Ce que j’ai appris ? Qu’il fallait toujours être prêt et vigilant, ne jamais baisser les bras. Même quand tu as l’impression que ce n’est rien, sur une petite aide par exemple. Mon intégration s’est plutôt pas mal passée. Je répète souvent que je suis quelqu’un de simple. J’aime bien m’amuser, rigoler avec mes coéquipiers sur le terrain ou en dehors. Je me suis entendu avec tout le monde, j’ai discuté avec tous les gars. J’ai eu l’impression d’être accepté.
Et oui, la NBA c’est clairement une autre planète mais le frenchie a tout ce qu’il faut pour s’y adapter. Pourquoi pas dès le mois de février prochain après la saison chinoise ? Et puis ensuite, pourquoi pas venir apprendre encore autre chose en équipe de France ? Bref, l’avenir de Guerschon Yabusele se présente bien et semble plein de très belles opportunités !
Source : L’Equipe
Source image : NBA League Pass