Chris Mullin : ce jour où le G.I. était trop chaud, même pour les Lakers d’un grand Magic

Le 30 juil. 2016 à 19:08 par Alexandre Martin

Chris Mullin

En 1990/1991, les fans des Warriors et de NBA ont eu le plaisir de voir évoluer ensemble – et pour une saison bien complète – la triplette composée de Tim Hardaway, Mitch Richmond et Chris Mullin, le fameux Run TMC. Le côté très spectaculaire de Tim “Killer Crossover” ou de Mitch “The Rock” a souvent fait de l’ombre à Mullin. Il faut reconnaître qu’avec sa coupe de bidasse, sa démarche un peu bancale et sa trogne de pilier au bar PMU du village, ce bon Chris est l’exemple type du basketteur qui ne paie pas de mine. Et pourtant, il est un client plus que sérieux, un inlassable scoreur, un sniper des plus dangereux…

Et en ce soir du 8 mai 1991, il va le montrer une fois encore et de manière bien cinglante. Il s’agit du match 2 des Demi-Finales de Conférence Ouest. Les Lakers accueillent donc les Warriors. Côté Angelinos, on est clairement sur la fin de la période Show Time mais avec Magic, James Worthy, Bryon Scott, Vlade Divac ou encore A.C. Green, l’escouade de la Cité des Anges a très fière allure et est favorite de la série. Les Warriors eux, sont coachés par Don Nelson qui prône plus que jamais ses valeurs de jeu rapide à travers ce Run TMC qui a porté ses joueurs jusqu’en Playoffs où ils ont assez tranquillement sorti les Spurs de l’Amiral Robinson grâce notamment à un Chris Mullin déjà bien chaud avec plus de 25 points, presque 8 rebonds et 4 passes décisives de moyenne sur ce premier tour.

Mais ce n’était rien comparé à ce qu’il réservait aux Lakers pour ce Game 2 du deuxième tour. Sûrement frustré de n’avoir pu participer au match 1 – perdu par les siens – à cause d’une petite blessure, “Mully” s’est ramené au Forum avec une grosse envie, une envie de victoire. Les Warriors ne voulaient pas se retrouver menés 2-0 avant de rentrer chez eux. Tim Hardaway a été monstrueux ce soir-là avec 28 points, 14 passes décisives et 8 interceptions. Mitch Richmond a fait un bon job avec 22 points mais c’est bien Mister Chris Mullin qui va faire complètement pencher la balance en faveur de Golden State. Le sniper à la coupe en brosse et au nez un peu rouge va tout simplement enfiler 41 points. Et à 16/21 au tir s’il vous plait tout en accompagnant cette orgie de 4 rebonds, 5 passes décisives et 2 rebonds en 47 minutes. Oui, Don Nelson n’a quasiment pas fait souffler son swingman et, bien lui en a pris car les Warriors vont s’imposer d’un tout petit point (125 – 124) malgré un immense Magic Johnson qui posera 44 points, 12 rebonds et 9 offrandes sur la feuille de match…

Mais Mullin aura tout fait à ses adversaires : ses déplacements sans ballon enchaînés de catch-and-shoot sont des modèles du genre. Même chose pour ses tirs en première intention quand il arrive en trailer derrière Hardaway qui remontait toujours très vite la balle. Quelques pénétrations bien senties, quelques finitions faciles en contre-attaque, un 4/4 derrière l’arc, un 5/6 sur la ligne des lancers… Le tour était joué pour Mullin et sa papatte gauche de velours. C’était un bien bel exploit réalisé ici par les Guerriers de la baie d’Oakland. Un exploit inutile, puisque les trois matchs suivants seront remportés par les Lakers et Golden State en restera au stade des Demi-Finales dans ces Playoffs.

Quand on parle du Run TMC, on oublie trop souvent de préciser que Chris Mullin était le meilleur scoreur de cette triplette à 72,5 points de moyenne par match sur l’exercice 1990-1991. On oublie trop souvent que Chris Mullin est un double Hall of Famer. On oublie trop souvent que derrière cette face de G.I. dans un corps finalement assez banal, voire chétif en NBA, se cache un sniper fabuleux tournant à plus de 18 unités par soir en 16 ans de carrière. Le tout à presque 51% au tir…

Source image : YouTube / NBA Greatest Games


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