Sam Jones : 12 saisons, 10 bagues et une sortie légendaire

Le 24 juin 2016 à 16:11 par Alexandre Martin

Sam Jones

Forum d’Inglewood – Los Angeles. Un dernier quart du match 7 des Finales NBA entre Lakers et Celtics se joue. Les hommes en vert semblent tenir bon leur 11ème titre en 13 ans puisqu’ils mènent 101 à 89. Jerry West monte la balle et la donne au poste à Wilt Chamberlain qui la lui ressort très vite au niveau de la ligne de lancers. Le Logo a Sam Jones face à lui. Il feinte, l’arrière celte se jette et touche son vis-à-vis. C’est sa sixième faute et il est donc expulsé du match…

Il file s’asseoir sur le banc mais le public se lève et ovationne celui qui vient pourtant de contribuer largement – 24 points – à la défaite qui s’anonncent pour les Angelinos. Un Celtic qui se reçoit une standing ovation (certes timide mais tout de même !) dans le mythique Forum d’Inglewood voilà qui n’est clairement pas banal. Il faut dire qu’en ce 5 mai 1969, ce game 7 – que les Celtics vont finir par gagner – fut la dernière sortie de Sam Jones sur un parquet NBA. Finir sa carrière professionnelle sur une rencontre où vous êtes expulsé pour 6 fautes n’est pas forcément ce dont un joueur rêve mais finir sur un titre obtenu au match 7 sur le terrain de la franchise rivale dont le public salue avec un grand respect votre sortie… Là, dit de cette manière, ça a tout de suite un peu plus d’allure non ?

Cette bague fut la dixième glanée par Jones des 12 saisons qu’il a passées dans la Grande Ligue. Dix bagues ! Pas mal pour un gars qui est arrivé discrètement en NBA en 1957 directement chez des Celtcis qui venaient d’être champions dans le sillage du duo Bob Cousy – Bill Russell et avec la paire Bill Sharman – Frank Ramsey sur les extérieurs. Pas évident de se faire une place dans une équipe aussi dense. C’est pourtant ce que Jones va réussir à faire au fil des années. Il ne jouera que 10 minutes par match lors de saison de rookie à la fin de laquelle Boston ne sera pas titré pour avoir perdu en Finales contre les Hawks de Saint-Louis. Puis, petit à petit, il va grappiller les minutes et faire augmenter ses statistiques en conséquence pour devenir un titulaire indiscutable à partir de l’exercice 1961-1962 au sein de Celtics qui enchaînent les campagnes victorieuses.

Il faurt dire qu’avec ses belles qualités athlétiques, sa vitesse, sa capacité à aller chercher du rebond en masse pour joueur extérieur et son shoot à la mécanique soyeuse, ce bon Sam avait de quoi faire des ravages sur un parquet. Red Auerbach ne s’y est donc pas trompé et l’a naturellement fait jouer de plus en plus. Le garçon passe d’abord à un petite vingtaine de points de moyenne sur plusieurs saisons d’affilée avant de tout casser en 1964-65 avec presque 26 unités par soir toujours accompagnées des goodies habituels à savoir les 5 rebonds et les 3 passes décisives. A cette époque, Cousy, Sharman et Ramsey ne sont plus là. Un certain John Havlicek est arrivé dans le Massachussets mais il est encore jeune (sophomore) et l’ami Jones est donc le leader offensif d’une équipe de Boston qui continue de dominer. Il envoie du lourd en régulière et ne faillit pas en Playoffs où il élève toujours son niveau de jeu histoire d’assurer le remplissage de son armoire à trophées.

En fait, Sam Jones fait partie de ces joueurs que personne n’arrive à défendre efficacement, ces joueurs dont le style fluide et maîtrisé fait d’exu de véritable machine à scorer. Oui, à son apogée, Sam Jones a joué dans ce club plutôt fermé. Bien évidemment, il ne s’agit pas de le comparer avec d’autres scoreur fabueux passés après lui en NBA. Jones a joué en converse All-Star dans une Ligue composée de moins de 10 franchises. On peut le dire sans trembler, ce n’était pas le même sport.

Pour autant, le monsieur a 10 bagues. Le monsieur a joué 9 Finales de suite. Il a été All-Star 5 fois, fut convié par la NBA parmi les 50 meilleurs joueurs de l’histoire en 1997. Son jersey au numéro 24 trône au plafond du Garden bostonien aux côtés de 20 autres maillots de légendes comme Bill Russell, Larry Bird, John Havlicek ou encore Robert Parish. On aurait dû le surnommer “Oncle Sam” mais c’était déjà pris…

Source image : Globe File Photo


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