Richard Jefferson s’en va comme un champion : avec une bague, et une belle déclaration d’amour

Le 22 juin 2016 à 04:39 par Bastien Fontanieu

Richard Jefferson

S’il fallait choisir un timing parfait, le vétéran des Cavs n’aurait pu trouver mieux. Dans la célébration fabuleuse des joueurs de Tyronn Lue suivant le titre remporté chez les Warriors, RJ a annoncé qu’il allait officiellement dire au revoir à la NBA.

C’est une info qui était tombée rapidement après le Game 7, un énorme bazar qui nous maintenait dans cette sorte d’ivresse collective. Ivresse au sens propre pour Gérard, figuré de notre côté, le dernier match de la saison servant d’apothéose pour des Finales historiques. En observant chaque membre de la franchise de Cleveland vivre ce succès exceptionnel, chacun y allait à sa façon et réagissait d’une façon très personnelle. LeBron en larmes, Kyrie avec un sourire XXL, Channing Frye torse-poil et bière à la main, Timofey Mozgov enchaînant les selfies, Tristan Thompson magnifiquement décoré par ses lunettes de ski ou Iman Shumpert allumant un cigare imbibé de champagne, la scène était à la fois incompréhensible et ravissante, comme souvent lors de ces victoires durement gagnées. Mais dans son coin, assis et maintenant son regard dans le vide, Richard Jefferson répondait une dernière fois aux questions de Fox Sports Ohio, avec qui il avait déconné toute l’année. Cette fois, l’occasion était trop belle pour la laisser passer : après 15 saisons professionnelles et 7 maillots différents portés, l’heure était parfaite pour s’en aller. Ce que le vétéran a fait, en ajoutant un peu plus tard une déclaration pleine d’humilité et d’amour. Les petits points sur le bras, ce sont des frissons.

Je vais vous raconter une petite histoire, là maintenant. J’ai perdu le match pour le titre national face à Duke, lorsque je jouais à Arizona. J’ai perdu deux Finales NBA de suite avec les Nets, mes deux premières saisons. L’année suivante, j’ai perdu contre Detroit alors qu’on menait la série 3-2, et ils ont remporté le titre. Puis j’ai perdu contre Miami, et ils ont remporté le titre. Et pour couronner le tout, j’ai fait les Jeux Olympiques et nous avons été la pire équipe américaine de l’histoire. Toute ma carrière, j’ai été tellement proche, tellement proche… Puis j’ai eu une période durant laquelle j’ai traîné pendant 6 ou 7 saisons de suite. De pouvoir intégrer une équipe et rejoindre un homme qui dit qu’il va tout faire pour vous emmener jusqu’au bout cette fois-ci… Je lui dois tout, tous les tirs, toutes les actions, tout ce que j’ai fait à cet homme.”

Inutile de vous préciser que l’homme en question est James Jones, comme vous l’aurez bien évidemment compris. LeBron a été non seulement applaudi par l’état entier de l’Ohio et tous les fans qui voulaient le voir triompher, mais ce sont surtout ses coéquipiers qui lui ont rendu des hommages vibrants depuis dimanche soir, en témoignant de sa détermination alors que les critiques tombaient du soir au matin. Pour Jefferson, difficile de raccrocher les pompes quand on sait qu’il a très sérieusement contribué au succès de son équipe et qu’il aurait probablement encore beaucoup de bonnes minutes à filer, mais que demander de plus qu’une retraite sur un titre, quand vous venez de marquer l’histoire et que vous avez passé 15 ans à essayer de remporter cette bague ? Ce finish, c’est celui dont beaucoup de joueurs rêvent. Et rares sont ceux qui ont pu justement quitter le jeu sous une douche de champagne, on pense notamment à Shawn Marion qui était coéquipier de Kyrie et compagnie l’an dernier. Certes, ce dernier avait déjà un bijou au doigt en ayant sué pour les Mavs de 2011, mais on voit souvent des anciens jouer l’année de trop et finalement partir sur une défaite, ce qui est loin d’être grave mais peut changer les plans dessinés quand ils avaient 15-16 ans. David Robinson, Bill Russell, des légendes du jeu bien plus marquantes que Jefferson mais qui ont pu partir en atteignant le paradis de la balle orange, voilà le luxe que s’est permis Richard, lui qui va désormais pouvoir profiter de sa retraite pleinement.

Une carrière sans All-Star Game, probablement sans maillot retiré, mais avec près de 15,000 points au compteur et un professionnalisme remarquable lors de ses dernières années : ils sont beaucoup à vouloir échanger leur CV avec celui-ci, ce qui rend la décision de RJ encore plus compréhensible. Surtout quand on remporte un des titres les plus marquants de l’histoire…

Source : NBC Sports

Source image : FoxSports


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