Stephen Curry n’a pas assumé son statut pour le Game 7 : un match qui va le poursuivre longtemps

Le 20 juin 2016 à 08:37 par Bastien Fontanieu

Il avait dit qu’il devait jouer son meilleur match de sa saison, et peut-être même le meilleur match de sa carrière. Résultat ? Le meneur a perdu à la maison, et s’est pris une gentille petite claque de la part du meneur adverse : pas top, le MVP unanime.

Pas d’excuses, en conférence de presse. Un peu brouillon, le sourire rangé dans un coin pour une fois, mais aucune excuse envoyée par Steph afin de justifier cette Finale perdue, ce Game 7 manqué alors que… beaucoup l’attendaient. Même Marreese Speights, qui prenait un joli risque pour le coup, annonçait la veille que son chef allait cuisiner un sacré plat pour le dernier match de la saison. Au final, c’est de la cuisine plutôt avariée qui a été offerte alors que le contexte demandait une recette divine, ce qui a plongé les Warriors dans une terrible situation. Et à la limite, si on avait encore droit à des tirs manqués mais bien pris, cela ‘irait’. Sauf que non seulement Curry a continué ses passes dans le dos en plein money-time, de quoi perdre un ballon précieux à un moment demandé la plus grande discipline, mais le numéro 30 a carrément pris le tir de la gagne sur la gueule. Remettons les points sur les i, les barres sur les t et le joueur à sa place : Steph n’a pas été le meilleur joueur de son équipe sur ses Finales, et il n’a même pas été le meilleur meneur. Car pendant que Draymond Green était au four et au moulin afin de récupérer les tirs violemment ratés par ses potes, Kyrie Irving se baladait en s’offrant une série fabuleuse pour un joueur plus jeune de 4 ans par rapport à Curry. Non pas qu’on veuille impérativement ranger les joueurs dans des cases en fonction de leur âge, simplement pour un double-MVP en titre, cela fait beaucoup.

Et comme mentionné en tout début d’article, l’égérie d’Oakland avait été très clair pendant les heures et les jours précédant cette rencontre. S’il fallait bien qu’un garçon retrousse ses manches et offre enfin une rencontre de toute beauté, c’était lui. Incisif au Game 4 en plantant 38 points, solide par la suite avec des sorties à 25 et 30 points mais malheureusement soldées par des défaites, Steph n’avait pas d’autres choix que de se défoncer devant son public, quitte à y laisser son corps pour le dernier match de la saison. Il tentait d’ailleurs de pénétrer en début de match, mais par la suite la défense de Cleveland transformera ce 19 juin 2016 en date terrifiante pour le meneur, forçant Curry à terminer avec seulement 17 points (4/14 de loin) dans le match le plus important de la saison. Unanime, sérieux ? Voilà ce qu’on pouvait lire, de toute évidence, en sortie de défaite. Car avec ce titre de MVP élu pour la première fois avec le maximum de votes, le sniper savait qu’il aurait une pression supplémentaire sur ses épaules. Seulement, même s’il avait été élu sans l’unanimité, on aurait quand même sorti le même lance-flammes. Pour une simple et bonne raison, le fait que Kyrie Irving a dominé la matchup sur cette série, un constat extrêmement dur à avaler pour un joueur comme Stephen. Même dans le money-time, qui est pourtant une spécialité locale lorsque les Warriors jouent à l’Oracle, c’est le numéro 2 des Cavs qui a pris le rôle principal devant les caméras du monde entier, Drew plantant le tir de la gagne sur Curry alors que ce dernier échouait dans sa tentative d’égalisation sur un Kevin Love bien actif. Point d’exclamation assez nauséabond, sur une rencontre à vite oublier.

Le problème, c’est que celle-ci pourrait le suivre pendant longtemps. Car après avoir eu droit aux plus grandes fleurs médiatiques pendant la saison régulière, Stephen a véritablement chié ses Finales, récupérant par la même occasion le plus de coups de fouets. Oui, Klay Thompson a aussi vendangé à mort, mais la règle reste la même : au MVP les fleurs, au MVP le fouet. 

Source image : CBS Sports


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