Profil Draft 2016 : Dragan Bender, un an plus tard, déjà un nouveau Kristaps Porzingis
Le 20 juin 2016 à 15:43 par David Carroz
Malgré un temps de jeu réduit cette saison au Maccabi Tel Aviv, le dossier des scouts NBA au sujet de Dragan Bender est bien chargé, car déjà entre l’Eurocamp de 2013, le championnat européen U18 de 2014 et sa performance lors du Basketball Withut Border de 2015, l’ami né en Bosnie a déjà fait salivé la Ligue. Le tout a seulement 18 ans.
Profil
> Âge : 18 ans. Né un 17 novembre, comme un ancien first pick, Elvin Hayes
> Position : Ailier fort.
> Equipe : Maccabi Tel Aviv. Aviv l’Europe.
> Taille : 2 mètres 13. Bien pour jouer dans la raquette.
> Poids : 98 kilos. Pas bien pour jouer dans la raquette.
> Envergure : 218 cm. Bien pour jouer dans la raquette.
> Statistiques 2016 : 4,5 points à 43,1% dont 38,5% du parking, 2,2 rebonds, 0,6 passe et 0,7 contre en 12,1 minutes
> Comparaison : si on parle de nouveau Kristaps Porzingis, c’est qu’il y a une raison. Mais on pourrait avoir un mix de Taureau comprenant Nikola Mirotic et Jooks pour le top, Jonas Jerbko pour le flop.
> Prévision TrashTalk : dans une Draft qui parait encore légère, le Top 5 est dans ses cordes lui qui a déjà fait des workouts pour Boston (3ème), Phoenix (4ème) et Minny (5ème).
Qualités principales
#Matos physique
2m13, une envergure de 2m18, le tout avec de la mobilité, Dragan Bender propose un combo souvent gagnant en NBA. Très fluide dans ses déplace et rapide sur ses pieds, il se déplace comme un ailier en faisant la taille d’un intérieur. Alors certes, il ne pèse que 100 kg tout mouillé, a tout juste 18 ans il peut s’épaissir et sa carrure semble indiquer qu’il le fera. Une fois à maturité physique, on vous laisse imaginer la bête, surtout au rebond où taille + allonge + fluidité + bondissant = bonjour les dégâts.
#Potentiel défensif
Grâce à cette combinaison de taille et de mobilité, Dragan Bender peut défendre sur plusieurs position. Capable de couvrir du terrain, très actif, son point fort devrait se trouver de ce côté du parquet à l’avenir. Il défend déjà régulièrement sur des arrières/ailiers lors des switch sur pick and roll et il le fait plutôt bien puisqu’il se déplace avec légèreté, qu’il couvre du terrain et qu’il est capable de se retourner rapidement ce qui lui permet d’aller gêner l’adversaire avec ses longs segments lorsque celui-ci pense avoir pris le dessus. Par contre, il demeure encore léger pour être un gros défenseur au poste, mais avec le volume, cela viendra, surtout qu’il se bat déjà même lorsqu’il rend des dizaines de kilos à l’intérieur qui l’attaque. Bender complète sa panoplie défensive par des belles aptitudes au contre (2,4 en 40 minutes) alors qu’il défend la plupart du temps au large. Il décolle vite, possède un bon timing mais surtout il comprend très bien le positionnement et le déplacement des uns et des autres. Case QI basket en défense cochée. 2 fois.
#Polyvalence offensive
Offensivement, Dragan Bender a moyen de peser de différentes façon dans le jeu de son équipe, surtout depuis qu’il a progressé au shoot du parking. S’il reste encore plus efficace quand il est assis dans un fauteuil avec personne à proximité de lui pour dégainer, il sanctionnera quasiment à chaque fois qu’il sera libre derrière l’arc. Il peut également attaquer le cercle, secteur où il gagnera en efficacité lorsqu’il aura pris du muscle. Mais comme en défense, il fait preuve d’un excellent QI, comprenant très bien le jeu et coupant intelligemment. Enfin, il dispose de grandes qualités de playmaker, même si on ne l’a pas toujours vu au Maccabi à cause de son temps de jeu réduit. Il joue simple et collectif, de quoi ravir les coachs.
#Intangibles
Dragan Bender est le plus jeune joueur qui se présente à cette Draft puisqu’il soufflera ses 19 bougies qu’en novembre. De quoi se dire qu’il a donc plus de temps pour mûrir et façonner aussi bien son jeu et son corps pour cartonner par la suite. Surtout que le gamin est bosseur, mais aussi solide mentalement et mature pour son âge. Avec de telles qualités ajoutées à son QI basket et son physique plus le fait qu’il soit un gros compétiteur, on a déjà un minimum d’assurer en terme de seuil à atteindre. En gros, si la catégorie superstar n’est pas assurée, celle de joueur solide ne pose pas trop de questions.
Défauts majeurs
#Capacités de scoreur
Si Dragan Bender possède une vraie polyvalence en attaque, il n’a pas le profil d’un scoreur ou d’un go-to-guy. Il sera plus dans le registre du role player qui facilite le jeu et contribue en complément offensivement. Il faut dire qu’il n’est pas constant dans son shoot et qu’il a de la difficulté à se créer des espaces sous la pression, ce qui le rend faible sur pull-up. D’un point de vue des déplacements, même s’il est mobile, ses enjambées ne sont pas grandes pour sa taille et les changement de rythme/direction ne sont pas dans son registre, ce qui peut le gêner pour aller finir au cercle. Tout comme son manque d’explosivité ou de muscle, qui limitent aussi son jeu au poste. Il mise sur la finesse plus que sur la force – de toute façon il n’a pas trop le choix – et il craint le contact dans la raquette. Bref, il va falloir prendre du volume et développer un arsenal de moves offensifs plus important, car un mec de 2m13 sans jump hook fiable, c’est moche.
#Rebond défensif
Quand on a une allonge de 2m18 et qu’on se déplace avec aisance sur un parquet, on doit gober du rebond et faire la loi du côté défensif de ce secteur de jeu. Sauf quand on est une grande tige qui manque de qualités physiques, surtout de muscle, et dont l’explosivité sur les sauts est moyenne. Dragan Bender n’est pas assez agressif et plus fort sur ses cannes pour avoir plus de prises et ne plus laisser la position préférentielle trop facilement à l’adversaire.
#Défense intérieure
Des soucis physiques qui se retrouvent également dans la défense intérieure de Dragan Bender. Certes il va se battre mais sa stature pose des limites pour défendre au poste actuellement où il se fait molester, recule souvent et commet de nombreuses fautes. Il a de quoi emmagasiner du muscle mais actuellement, il est trop fin du haut comme du bas du corps. Son manque d’explosivité fait qu’il n’est pas non plus un gros protecteur de cercle, surtout quand on ajoute son faible volume musculaire et son manque de force qui n’en font pas une présence dissuasive.
#Pas du tout prêt pour la NBA
L’an dernier, personne n’attendait que Kristaps Porzingis soit capable de contribuer rapidement en NBA. Il a fermé des bouches. En sera-t-il de même pour Dragan Bender ? On en doute, il y a fort à parier qu’il faudra attendre deux ans avant qu’il puisse avoir un véritable impact. Miser sur lui est donc un pari sur le futur avec de nombreux axes à bosser, à commencer par le passage par la salle de muscu. Jeune, on sent qu’il manque d’expérience, en particulier défensivement où il ne joue pas la sécurité, vient trop en aide et laisse donc pénétrations ou des tirs faciles à l’adversaire. Quand il n’est pas empêtré dans un écran qu’il galère pour éviter et encaisse très mal.
Conclusion
Avec une cuvée 2016 qui ne soulève pas l’enthousiasme des foules, Dragan Bender devrait faire son chemin dans le Top 5 de la Draft grâce à son potentiel, surtout que le risque, étant donné les qualités dont il dispose déjà, n’est pas très élevé. Par contre, on attendra de voir comment il se développe pour miser sur plus qu’un excellent role player dans le futur. Mais c’est déjà pas mal, pas sûr que beaucoup de prospects de la promotion fassent aussi bien.
Source image : noamgalai/Shutterstock