Le dernier Game 7 de LeBron James : masterpiece face aux Spurs, 37 de fièvre à South Beach
Le 19 juin 2016 à 21:45 par Bastien Fontanieu
On oublie souvent cette performance, au profit du Game 6 de 2012 à Boston. Pourtant ? Peu de rencontres aussi importantes ont été aussi bien gérées par LeBron, lui qui écoeura les Spurs après un coup de massue historique quelques jours plus tôt.
Le Post-Ray Allen Miracle, comme on l’appelle dans les bars de Miami. Car en ce 20 juin 2013 historique pour le Heat, les souvenirs de la flèche plantée par Jesus sont encore vifs. James réalise un fabuleux dernier quart-temps afin de sauver les siens et prolonger la série, mais c’est bien Allen qui fait la couverture des journaux et devient le cauchemar numéro 1 à San Antonio, en plantant le tir de la décennie, ni plus ni moins. La suite, on la connaît : trophée rangé, champagne congelé, prolongations et public déjà rentré. Un match que Miami remportera afin de forcer ce Game 7 épique, ce rendez-vous au sommet du Mont Clutch, en compagnie de Spurs encore abasourdis par les événements du 18. Comment avoir pu laisser le titre glisser entre leurs doigts ? Comment ne pas avoir boxé ce rebond sur le tir de James ? Des questions qui prendront encore plus de poids avec un G7 de toute beauté, plus serré que jamais alors que bon nombre d’équipes auraient craqué sous l’émotion de la rencontre précédente. San Antonio tient, San Antonio pousse, San Antonio mène, mais l’époque du LBJ qui tremble des mains est révolue, symbolisée par ce 5/10 de loin qui fera payer la défense disciplinée des Spurs. Laissez-le tirer, qu’ils disaient. Ce soir-là, LeBron enchaînera les filoches comme Shane Battier en chaussons, la canaille du Heat ajoutant un 6/8 fabuleux en sortie de banc.
Et dans le plus grand calme, sans laisser la pression du moment le surmener ou la possibilité de perdre affecter sa concentration, James offrira une partition aussi polyvalente qu’intense, aussi complète que dense : 37 points à 12/23 au tir, 12 rebonds, 4 passes et 2 interceptions, seulement 2 balles perdues et 8/8 aux lancers, la mise à mort des Spurs sur le plancher de l’American Airlines Arena. Pendant que Norris Cole célèbre en sautant à trois mètres de haut sur chaque tir, le public exulte dans une communion indescriptible, ces trois jours de folie en Floride servant encore de drogue dans le sang de chacun. Au milieu de ce bordel ambiant ? LeBron, qui enchaîne les séquences clutch les unes après les autres. C’est une passe décisive pour Battier dans le corner, une isolation sur Duncan pour donner 6 points d’avance, une séquence similaire quelques secondes plus tard, un autre caviar pour Shane puis la cerise sur le gâteau qui feront de ce quatrième quart un petit chef d’oeuvre de contrôle pour James : 30 secondes à jouer, deux points d’avance, un jumper après une petite hésitation et le retour vers le banc sans jouer au guignol. Le cyborg sait que tout peut changer en une séquence ou deux, il mettra les bougies sur le gâteau de son équipe avec une interception et deux lancers impeccables derrière. Tout le monde avec moi, direction la planète du back-to-back.
Et ce soir, c’est justement un… back-to-back, que LeBron essaiera de contrer, les Warriors ayant une dernière balle dans leur flingue. Le dernier Game 7 de l’animal était de toute beauté, que nous réservera-t-il cette fois, dans une ambiance nettement plus hostile ?
Source image : ESPN