Profil Draft 2016 : Deyonta Davis, un “one and done” surprise qui peut encore étonner

Le 12 juin 2016 à 17:34 par David Carroz

Malgré des stats qui n’ont rien d’exceptionnel et qui ne semblent pas correspondre à un mec fait pour le « one and done », Deyonta Davis pourrai semer un peu la zizanie dans les lottery picks alors qu’il était en dehors des radars avant la saison NCAA. Mais avec des qualités physiques qui plaisent en NBA et une impression de facilité, il a su changer la donne.

Profil

> Âge : 19 ans. Né un 2 décembre, comme Brandon Knight ou comme Sim Bhullar. Deux profils similaires en quelques sortes.

> Position : Intérieur. Pivot ou ailier fort pour ceux qui ne comprennent pas.

> Equipe : Michigan State. Le dernier bon lot en date ? Draymond Green.

> Taille : 2,08 mètres. Ça va.

> Poids : 108 kilos. Ça va encore, même s’il faudra prendre encore un peu de volume.

> Envergure : 219 cm. C’est bien.

> Statistiques 2016 : 7,5 points à 59,8%, 5,5 rebonds et 1,8 contre en 18,6 minutes.

> Comparaison : On me glisse Darrell Arthur à ma droite, Serge Ibaka à ma gauche. Et au fond on entend du Terrence Jones.

> Prévision TrashTalk : dans la fin des lottery picks, entre 10 et 14. Voire un poil plus loin, mais pas en dehors du top 20.

Qualités principales

#Profil physique

Son gabarit est bon pour un mec qui n’a qu’une année de fac, surtout qu’il a de la marge pour prendre du volume. Sa carrure le rend solide pour défendre, du moins lorsque l’adversaire se présente face à lui. De l’autre côté du parquet, il montre beaucoup de fluidité dans ses déplacement ce qui lui permet d’aller d’un cercle à l’autre quand il est motivé, décollant vite et finissant fort au cercle. Un tel profil est toujours bien vu pour chopper des lobs, mais aussi des passes dans la course car il possède de bonnes mains, bien coordonnées. Il est à l’aise sur pick and roll grâce à ses qualités, se montrant vif et attrapant bien la balle quand il la reçoit après avoir posé son écran.

#Défense

Avec son matos physique et athlétique, Deyonta Davis devrait pouvoir se coltiner les postes 4 et 5 en NBA, tout ayant la capacité de switcher sur les pick and roll. Bref, l’attirail de l’intérieur moderne qui court et qui se déplace bien tout en ayant du répondant physique dans la raquette. On voit d’ailleurs qu’il est déjà pas mal pour enquiquiner l’adversaire à mi-distance en fermant rapidement sur lui et en se baissant bien pour être à l’aise lorsqu’il se trouve en D au périmètre. Sa taille et son agilité lui offrent des possibilités de gêner les shooteurs extérieurs et avec plus de compréhension et de savoir – qui viendront avec l’expérience – il peut devenir un vrai protecteur de cercle. Il a déjà les cannes pour enchainer les sauts et la rapidité pour revenir sur les joueurs qui attaquent le cercle. Il gagnerait à être encore plus costaud pour défendre au poste mais il progresse déjà et emmerde les mecs lorsqu’ils tirs grâce à sa longueur et son excellent timing. Très agile, Deyonta Davis couvre bien le terrain en se montrant léger sur ses appuis. Si son instinct au contre est solide, ses 4,1 blocks en 40 minutes proviennent en majorité sur de la défense individuelle que sur des aides en seconde lame, ce qu’il devra développer.

#Potentiel au rebond

Le rebond est un autre secteur du jeu où Deyonta Davis se montre à son avantage avec 12,1 boards pour 40min. On retrouve ici ses bonnes mains et une portée intéressante grâce à sa taille et son allonge qui lui permettent donc de multiplier les prises. Long et bondissant, il laisse planer la menace d’une claquette offensive entraînant quelques posters en perspectives. En défense, sa capacité à enchaîner les sauts lui permet de gêner le tir adverse avant d’être présent ensuite pour se battre au rebond, où il montre une belle activité. Capable d’aller chercher les shoots manqués loin de sa zone, il n’en oublie pas pour autant de mettre son corps en opposition pour box out son adversaire.

#Eclat en attaque

Les joueurs du profil rebondeur/défenseur équivalent à Deyonta Davis n’ont pas toujours – voire rarement – des qualités développées en attaque. Il offre pour sa part plus de possibilités et de potentiel. Au poste, il dispose d’une bonne extension et d’un toucher sympa sur ses jump hooks qu’il sait prendre avec patience, en s’appuyant sur sa main droite qui est la plus forte, quelque soit le côté dont il se tourne. À mi-distance, il a déjà montré qu’il pouvait prendre des tirs sans trop réfléchir avec une mécanique bien installée, même s’il va devoir bosser pour être régulier à ce niveau en allongeant potentiellement la distance au delà de 5-6 mètres.

Défauts majeurs

#Jeu offensif à polir

Si Deyonta Davis possède du toucher en attaque, il doit encore travailler son jeu. Avec seulement 16,5 points sur 40 minutes, il est loin d’être une menace. Il manque de moves au poste et il se fait sortir de sa position par moment, ne sachant plus comment agir alors. Les axes de progression sont trouvés : apprendre à se servir de sa main gauche, développer un second mouvement pour tromper l’adversaire lorsqu’il anticipe sur son jump hook et se souvenir qu’il faut garder la balle plus haute pour éviter les steals. On le disait juste au-dessus, mais Deyonta Davis a encore du boulot à mi-distance pour être une arme fiable, car il n’a pas un volume de tir important (5/13 à mi distance cette année), ce qui fait qu’il n’est pas réglé. Quand on voit ses 60,5% aux lancers-francs, on peut donc avoir quelques doutes. Au final, on reste sur un profil de pivot en attaque, qui ne réagit pas très bien à la défense qui lui est proposé, en particulier sur les prises à deux où sa faiblesse aux passes est flagrante. Il doit faire plus que jouer dans la peinture et des progrès sont attendus face au cercle.

#Manque de fondamentaux en défense

On l’a dit, Deyonta Davis a les armes pour devenir un excellent défenseur dans le futur mais il doit prendre de la bouteille. Les aides défensives ? Connait pas, ou peu. On a là un bon contreur certes, mais en tant que premier défenseur et il doit mieux comprendre le jeu pour venir en deuxième rideau protéger son cercle. Il se montre trop indolent par moment, ne faisant pas les petites choses pour être un défenseur d’élite, comme lorsqu’il s’agit de vraiment se baisser face à son joueur au périmètre, preuve de son manque de fondamentaux sur pick and roll. On peut remarquer également un souci de concentration qui lui fait perdre son joueur lorsque ce dernier n’est pas le porteur du ballon et il ne semble pas toujours suffisamment concerné. Attention, on ne parle pas de James Harden non plus, mais sur les intérieurs fuyants, il a tendance à ne pas toujours les suivre, ce qui l’oblige à faire des efforts par la suite et à commettre des fautes, surtout qu’il mord facilement aux feintes. Au poste, il doit gagner en dureté physique, car il lui sera interdit de se faire enfoncer ou de reculer comme cela lui arrive actuellement, surtout qu’il peut le faire.

#Constance et consistence

Cette dureté, Deyonta Davis devra la développer au niveau supérieur, surtout qu’on sent qu’il en a en réserve et qu’il peut passer la seconde dans ce secteur. Comme de nombreux big men en “one and done”, il a encore des hauts et des bas et on attend plus de régularité de sa part, chose qu’il doit pouvoir améliorer en se montrant moins endormi comme cela peut lui arriver des deux côtés du parquet.

Conclusion

Contrairement à un Skal Labissière qui a vu sa cote baisser au fur et à mesure de la saison, Deyonta Davis a pour sa part commencé à intéresser plus de monde et à voir son nom grimper dans les mocks Draft alors qu’il n’apparaissait pas comme un lottery pick potentiel il y a quelques mois. Aujourd’hui, il pourrait même être appelé avant l’Haïtien. Mais est-il un pari moins risqué pour autant ?

Source image : Michael Hickey / Getty Images Sport


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