Dos au mur, les Cavs sortent le tractopelle et explosent les Warriors : 120-90, on a une série !
Le 09 juin 2016 à 06:08 par Bastien Fontanieu
Dans une situation compliquée car poussés à devoir l’emporter ce mercredi, les hommes de Tyronn Lue ont offert une partition complète et n’ont laissé aucun espoir aux visiteurs. Un score final qui traduit bien l’écart entre ces deux équipes la nuit dernière.
Il fallait réagir, immédiatement. Ne pas montrer le moindre doute, la moindre chance ou fenêtre de tir pour des Warriors qui savaient quel type d’équipe ils allaient affronter dans la Quicken Loans Arena. Un hymne national chanté a capella, comme un symbole avant la rencontre, car ce ne sont pas que les joueurs qui étaient prêts à bouffer le champion en titre hier soir, le public aussi avait les canines aiguisées. Et dès l’entre-deux, le ton était donné. Kyrie Irving agressif, Richard Jefferson intégré au cinq en l’absence de Kevin Love, rapidement l’écart se creusait et quelque part, on pouvait s’y attendre. Forcément ! Menés 2-0 dans la série, les soldats de l’Ohio étaient conscients qu’il fallait tout donner sur le parquet, tout lâcher jusqu’aux tripes, avec pour espoir que l’adversaire ne pourrait tenir face à cette pression aussi bien physique que mentale. Une tentative de retour entamée dès le second quart-temps, après une correction de près de 20 points infligée dans les douze premières minutes, mais au final rien de bien grave. Ou disons, rien de bien alarmant pour ces Cavs, qui ont tout simplement dominé la rencontre, de la première à la dernière minute. Il n’y a pas eu un seul moment durant lequel les arrières de GS ou le banc a pu construire un semblant de run, sans qu’une réponse automatique soit envoyée par les hôtes. Quand ce n’était pas Irving, c’était Gérard. Et quand ce n’était pas Gérard, c’était Tristan. Et bien évidemment, quand ce n’était pas Tristan… c’était LeBron.
Discret en première période, laissant d’ailleurs Kyrie faire la totale avec 19 points dont 16 rien que dans le premier quart, le numéro 23 réalisera une sortie de vestiaire remarquable avec une variation intérieure-extérieure impeccable, de quoi garder les deux pieds sur la pédale d’accélération et ne surtout pas faire croire aux Warriors qu’une narine pouvait sortir de l’eau. Non, ce mercredi, il fallait prouver au champion en titre que cette série ne serait pas expéditive, qu’il y aurait bien un Game 4 de la plus haute importance vendredi, et qu’il allait falloir retrousser ses manches pour quitter l’Ohio avec une troisième victoire dans ces Finales. Car pour répondre aux Cavs ? Hormis l’excellent match d’Harrison Barnes et l’apport habituel d’Iguodala, ce fût bien pauvre. Klay Thompson gêné rapidement à la cuisse, Draymond Green incapable de sanctionner de loin malgré son activité défensive, la crème de la crème revenait à Stephen Curry, qui réalisait un match catastrophique avant de réaliser un petit solo des plus insignifiants sur quelques minutes de la seconde période. Quelques 19 points selon la feuille de match ? Un semi-mensonge, compte-tenu de son impact sur la rencontre, son manque d’activité défensive et l’indiscipline de ses passes. Et pendant que certains se mettaient à évoquer des pépins physiques ou une fatigue morale, d’autres – plus concentrés et ils avaient bien raison – continuaient à foncer tout droit, afin de rejoindre l’autoroute de la victoire. Garbage time de qualité pour un public qui se régalait devant le score final, de quoi les rassurer et nous aussi. Car même s’il ne s’agit que d’un match, les Cavs ont envoyé un message clair et net aux hommes de Steve Kerr : il faudra se ramener avec autre chose que des pieds qui traînent ce vendredi, sous peine de rentrer à Oakland à égalité.
On attend désormais l’accusé de réception, notamment chez les cadres de GS qui ont chié dans la colle. Mais pour l’heure ? Félicitations aux hôtes, qui ont montré du coeur, de la concentration collective, et n’ont jamais laissé un grain d’espoir aux adversaires. Une vraie victoire comme on aurait aimé voir dans ces Finales, elles qui monteront de quelques degrés dans deux jours. Can’t wait !
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