Le Thunder n’a pas à rougir : la sortie est triste, mais la campagne de Playoffs reste historique
Le 31 mai 2016 à 08:01 par Bastien Fontanieu
Ils ont perdu leur série alors qu’ils menaient 3-1. Ils sont rentrés dans l’histoire en s’effondrant aussi inexplicablement. Ils sont désormais en vacances et auront de nombreux regrets, mais le Thunder ne peut oublier une chose : leur mois de mai fût probablement le plus beau de leur histoire.
Et pas beau dans le sens esthétique ou numérique, avec des succès qui se comparent, qui se calculent et s’enchaînent. Non, on vous parle de beau comme quand on voit deux phénomènes arrivés gamins, qui s’en prennent plein la tronche pendant des saisons et arrivent à maturité sous nos yeux. On vous parle de cols bleus qui s’en prennent plein les couilles mais ne bronchent pas, et apportent une dimension old-school magique à cette équipe. On vous parle d’un entraîneur qui nous a gavé d’octobre à avril, avant de fermer les bouches par cabines de 16 en 30 jours. Oui, ce Thunder a été beau à voir, exceptionnel, à vous faire perdre vos mots. Pendant plusieurs jours, on a eu la chance de contempler un des duos offensifs les plus performants de toute l’histoire, touchant le sommet de leur art sur ces semaines d’exception. Ils étaient là, prêts, c’était devant eux. Ils étaient prêts à rentrer dans les bouquins de légendes, à l’emporter face aux Warriors quel que soit le score final et ainsi mettre à terre la meilleur équipe de saison régulière de l’histoire, d’un point de vue victoires. Les Finales tendaient leurs mains et il fallait faire le dernier effort afin de s’accrocher au poignet, plutôt que de tenir par le bout des doigts. C’est cette beauté dont on parle, celle de voir un groupe se dépasser et finalement échouer, mais avec le sentiment du meilleur devoir accompli.
Il est évident que ni Russell Westbrook, ni Kevin Durant, ni aucun autre membre de la franchise n’acceptera ce type d’affirmation. Le sentiment de quoi ? Sentiment d’avoir chié ouais, on a chié comme jamais et on est désormais en vacances comme des blaireaux. Et en effet, ce sentiment est bien là. Mais il ne doit pas effacer ou gribouillé tout ce qui s’est passé, s’est construit ces dernières semaines, un mois marquant dans l’histoire d’Oklahoma City et un des plus gratifiants. Car l’espace de quelques jours, c’est bien le Thunder qui était considéré comme l’arme indestructible en NBA. C’est le Thunder qui écrasait San Antonio par toute sa puissance et sa densité athlétique, avant de mener Golden State 3 à 1 dans la finale de conférence. Oui, c’est peut-être une maigre consolation, et les compétiteurs d’OKC n’en auront rien à foutre, mais avant de voir ces Finales les hommes de Billy Donovan pourront repartir avec un mini-cadeau : celui d’avoir été l’équipe à avoir fait le plus transpirer un carrosse de légendes. Les Warriors en ont chié, les Warriors en ont bavé, les Warriors ont survécu mais ont sué comme jamais ces deux dernières années. Une série épique, des défaites marquantes, ajouter celles-ci à celles des Spurs et on tombe sur un groupe qui pouvait clairement aller chercher le titre, mais manquait une nouvelle fois de ce petit plus. De cet extra-machin qui fait la différence et vous permet de l’emporter dans l’arène hostile d’hier soir. Tout ça, Sam Presti aura le temps d’y réfléchir, en tant de persuader KD que sa maison est ici. Mais honnêtement ? Difficile de pouvoir quitter une telle équipe, quand on voit le plafond qu’elle a enfin réussi à toucher l’espace de quelques soirées. Une campagne de Playoffs marquante, historique, pas autant couronnée que prévu mais qui pourrait annoncer du vénère pour l’an prochain.
Est-ce que Kevin restera, est-ce qu’il partira, est-ce que Donovan aurait dû faire ceci et Westbrook arrêter de faire cela. Les questions jaillissent comme d’habitude par dizaines lorsque le Thunder quitte la compétition, mais cette fois-ci le sentiment est différent. OKC a peut-être chié sa fin de Playoffs, mais elle a plus fait chier deux équipes historiques que quiconque pendant quatre semaines. Et ça, titre ou pas, cela ne s’oublie pas : il faut continuer à construire derrière.
Source image : @Thunder