Le Thunder retombe dans ses travers au pire moment : un money-time qui mérite la taule
Le 29 mai 2016 à 08:16 par Benoît Carlier
La terrible gestion des quatrième quart-temps et plus particulièrement du money time était l’une des principales craintes des fans du Thunder avant ces Playoffs et on peinait à vraiment les prendre au sérieux pour la même raison. Les soldats bleus d’Oklahoma City nous avaient d’abord fait taire pendant plus d’un mois et puis il y a eu ce Game 6. Rédhibitoire pour espérer aller plus loin face à un tel adversaire.
C’est un bien mauvais moment pour faire machine arrière. Pourtant les regards des disciples de Billy Donovan dans les derniers instants de ce match décisif ne trompaient pas. Après avoir fait la course en tête pendant la majorité des 46 premières minutes, les locaux se sont complètement écroulés sous la pression des Warriors qui n’ont jamais baissé les bras malgré un contexte compliqué. Ainsi, OKC restera muet à partir de l’égalisation d’Andre Iguodala à 126 secondes du buzzer final, laissant finalement échapper une victoire qui leur aurait immédiatement octroyé un passeport pour les deuxièmes Finales NBA de leur histoire. Au lieu de ça, Kevin Durant et ses copains devront reprendre la route dès lundi pour espérer renverser les champions en titre dans leur antre comme ils l’avaient fait au Game 1. Une tâche pas complètement impossible mais dont tout le monde se serait bien passé dans le camp du Thunder qui menait encore 3-1 dans cette série il y a quelques jours. Et si Golden State est à féliciter pour son abnégation tout au long de la rencontre, le comportement des maillots blancs dans le money time est au moins tout aussi coupable du résultat final.
On ne va pas tourner autour du pot plus longtemps, c’est surtout notre ami Russell Westbrook qui a chié dans la colle au moment où on l’attendait le plus. Monstrueux depuis le début des Playoffs dans un style qu’il ne partage avec personne, le numéro 0 était pourtant en forme ce samedi puisqu’il est passé à un rebond de son sixième triple-double de post-saison en carrière (28 points, 11 passes et 9 rebonds). Seulement c’est sur la colonne des turnovers que l’on va être obligé de s’arrêter pour tenter d’expliquer cette énorme gamelle d’OKC qui a concédé un run de 9-0 pour terminer la rencontre. Il y a bien sûr eu ce tir raté de Kevin Durant depuis le parking, bien contesté par un “Iggy” absolument partout en défense. Mais comment ne pas évoquer les quatre dernières pertes de balles du meneur du Thunder sur cette même période ? Là aussi, la pression constante mise par le MVP des dernières Finales et ses coéquipiers y est pour beaucoup mais Russell Westbrook a surtout donné l’impression qu’il ne contrôlait plus ses mouvements sous le poids de l’enjeu. En pénétration, en contre-attaque et même sur remise en jeu, Oklahoma City ne va donc jamais vraiment avoir l’occasion de revenir dans le match avec un seul tir pris dans ces fameuses deux dernières minutes. La dernière interception des Warriors dans les mains de Kevin Durant n’était même pas nécessaire mais symbolisait parfaitement cette triste réalité. Celle d’une équipe extrêmement talentueuse mais qui a trop souvent manqué d’instinct de tueur cette saison. Une vieille habitude qui avait été perdue en route pendant ces Playoffs mais qui est revenue au galop au pire moment, dans un match qualificatif pour les Finales NBA.
Auteur du hold-up au Game 1, le Thunder s’était ensuite évité tout problème de ce type à la maison en s’octroyant 12 minutes de garbage lors des deux blowouts des matchs 3 et 4. Mais OKC n’aura pas survécu à la pression de ce match couperet dans lequel les Warriors ont eu le mérite de ne jamais se laisser distancer pour finalement achever leurs adversaires dans le money time. On pensait que les gars de l’Oklahoma avaient changé dans ces Playoffs, ils auront maintenant 48 minutes pour le prouver. Et on scrutera particulièrement attentivement leur attitude dans les derniers instants de la partie si l’écart se compte avec les doigts d’une seule main.
Source image : Twitter @espn