Stephen Curry pète un plomb : match horrible au pire moment, le MVP est porté disparu

Le 25 mai 2016 à 07:57 par Bastien Fontanieu

Stephen Curry

Alors que sa franchise et de nombreux fans l’attendaient au taquet pour égaliser dans la série, le meneur des Warriors a finalement atteint des profondeurs abyssales au pire moment : pas vraiment la définition d’un double-MVP en titre tout ça…

Les erreurs étaient si nombreuses, et si flagrantes, qu’on se penchait immédiatement sur la question médicale. Un peu comme un réflexe logique, un mécanisme ancré en nous et qui consisterait à justifier quelconque maladresse par un problème physique. Sauf que non seulement cette excuse semblait déjà flinguée à la base, mais le joueur lui-même assurait que tout allait bien en sortie de défaite. Une douce façon de potentiellement cacher un souci au genou ou ailleurs, car il est évident que le meneur ne va pas balancer un grinçant I’m hurt en plein milieu de série, juste après avoir pris deux claques consécutives. Un peu comme le daron de la famille qui ne doit pas montrer aux enfants qu’en fait c’est la merde, Steph a joué la carte de l’image solide afin d’aborder le Game 5 sans distraction médiatique. Seulement, qu’il le veuille ou non, il y aura bien une armée de micros, caméras et flèches pointées sur lui ce jeudi, lorsque les Warriors rentreront à la maison afin de prolonger la série. Pourquoi ça ? Pour tant de raisons, à la fois évidentes et plus subtiles, qu’on aurait besoin d’un nouveau site rien que pour les lister. Il y a cette saison, forcément, historique et ponctuée par de nombreux records, qui ne peut s’arrêter à un tel stade de la compétition. Il y a le blabla, aussi, et les humiliations, nombreuses depuis des mois, qui forment une vague de type tsunami au moment où ces lignes sont écrites. Mais surtout, il y a cette série et ce dernier match, totalement foiré par un joueur qu’on attendait pourtant plus actif et concentré que jamais.

Des tirs loupés, cela arrive à tout le monde, surtout pour un sniper aussi gourmand que Stephen, lui qui prend une brouette de shoots plus difficiles les uns que les autres au quotidien. Mais ça, à la limite, on s’en tape royalement. Non, ce qu’il y a d’inquiétant et avait d’inquiétant, c’est cette hésitation permanente, ce manque de concentration et cette nonchalance insupportable qui n’aurait jamais dû avoir lieu. Soyons honnêtes, quelques secondes, et regardons les choses avec transparence : si LeBron avait réalisé un match similaire, son nom serait au bout de chaque baïonnette, sans la moindre hésitation. Et pour un tas de raisons différentes, évidemment. Pour un historique, une attitude et des décisions différentes, cela ne fait aucun doute. Mais quand on souhaite atteindre un niveau aussi exceptionnel que celui des légendes auprès desquelles Curry est cité ? Le niveau d’attente est lui aussi rehaussé par conséquent. Les erreurs doivent devenir rarissimes, les performances incroyables doivent se traduire de façon routinière, un match comme celui d’hier soir ne doit jamais avoir lieu. Des lay-ups manqués tout seul ? Des isolations sans pouvoir se défaire de son défenseur ? Des passes molles permettant au Thunder de se régaler en contre-attaque ? Il convient de rendre à César ce qui lui appartient : les aboyeurs d’OKC réalisent un boulot fantastique sur le bonhomme depuis dix jours. Mais comme mentionné plus haut, les excuses ne vont pas, ne vont plus, quand on dirige un bateau aussi énorme que celui des Warriors, quand on souhaite offrir la meilleure saison de l’histoire en devenant MVP unanime, bilan de régulière unanime et Playoffs unanimes. Hier soir, Stephen Curry a chié comme rarement et a totalement laissé ses copains en galère. Ce n’était pas voulu, c’était probablement physique, mais on en a probablement rien à foutre. Car un joueur de la trempe du numéro 30 est attendu quelles que soient les situations, et lui en premier ne proposera pas d’explications.

Il y aura un Game 5 pour se rattraper, et une grosse journée avant ça pour tenter de trouver une solution. Débordé par la vitesse et les qualités athlétiques du Thunder, Westbrook en premier, Curry est aujourd’hui à un carrefour de sa saison : il peut serrer les dents comme les autres légendes ont réussi à le faire par le passé, ou rentrer dans l’histoire par une méchante porte. Celle d’avoir été MVP unanime, mais de s’être écroulé quand l’adversité a pointé son nez. La balle est dans son camp.

Source image : NBA League Pass


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