Russell Westbrook est au sommet : 36 points, 11 rebonds, 11 passes, Curry totalement étouffé !
Le 25 mai 2016 à 07:10 par Bastien Fontanieu
Et s’il existait un pic d’intensité sur l’échelle du meneur d’OKC ? Hier soir en tout cas, dans la large victoire des siens à la maison, Russell a défoncé sa propre jauge pour offrir une performance aussi historique qu’importante : cet homme ne vient pas de chez nous.
Un peu de maturité, d’expérience, de frustration aussi et un contexte idéal. Voilà peut-être ce qu’il fallait pour que le meneur le plus athlétique de l’histoire -arrêtez de réfléchir tout de suite, ce n’est pas un débat- touche les étoiles sur la plus médiatisée des scènes, celle des Finales de Conférences. Depuis le début de la série, on savait que le simple fait de pouvoir affronter le MVP en titre et catalogué meilleur joueur à son poste serait suffisant pour le voir boire un gallon de plus de Redbull au petit-dej, mais au point de tout écraser comme ce mardi…? Non, difficile à croire et à imaginer, surtout qu’au Game 1, l’animal fermait déjà un paquet de gueules en réalisant un match exceptionnel. Exceptionnel, fabuleux, remarquable, tout ce qui peut être jeté aujourd’hui quand on voit la partition et l’effort offerts sur son terrain hier soir, les Warriors ne trouvant aucune solution face à un telle tornade. Dans la distribution, l’agressivité, la défense, les rebonds et même ses célébrations, tout était boosté à 8000 sur son tableau de bord. Une version déjà difficile à jouer lorsqu’elle est normale, mais qui devient tout simplement injouable lorsqu’elle atteint un niveau aussi rare de détermination.
Au-delà des chiffres, qui sont déjà classés dans la royauté des Playoffs puisqu’aucun autre joueur n’a réalisé de triple-double en Playoffs face au champion en titre depuis un certain Charles Barkley en 93, sans même parler de sa moyenne sur ces Playoffs puisqu’il est le premier copain à tourner à plus de 25 points et 10 passes de moyenne depuis 84, c’est dans cette rage de vaincre habituelle que le monstre formé à UCLA a une nouvelle fois écoeuré la concurrence. Et en premier ? Stephen Curry, en mission défensive sur le numéro 0 et donc forcément cramé pour tenter de répondre en attaque. Tenir le regard avec Westbrok sur un marathon est un challenge qui ne peut être accepté que par quelques êtres humains tout sport confondu, et ce n’est certainement pas le chef des Warriors qui rejoindra ce groupe VIP. En défense, Russell harcelait son opposant afin de lui faire perdre balle sur balle : des risques qu’on punit habituellement, sauf quand le reste de l’équipe le rejoint sur son rythme et empêche ainsi Golden State de respirer une seule seconde. C’est bien simple, quand un rebond n’était pas arraché par-dessus deux géants, le meneur se tapait un coast-to-coast dévastateur, qui forçait Steve Kerr à sécher ses larmes. Comme un symbole, en début de deuxième mi-temps, lorsque Klay Thompson prenait feu et Kevin Durant s’asseyait sur le banc, qui a mis tout le monde sur son dos et relancé l’écart ? Bibi de la planète Pluton. Un effort remarquable et décisif, puisqu’il a permis au Thunder de se rapprocher un peu plus des Finales, celles que le meneur n’a plus vues depuis 2012.
Avec 36 points, 11 rebonds, 11 passes, 4 interceptions et 41 minutes d’effort maximum, Russell Westbrook n’a pas seulement assuré son boulot pour son équipe, il a aussi démoralisé le jeu de ses adversaires en les invitant à tenir son rythme. Ce qui, entre nous, est strictement impossible. Non seulement on le sait, mais les Warriors sont douloureusement en train de le découvrir.
Source image : NewsOK