Profil Draft 2016 : Juan Hernangomez, la nouvelle pépite espagnole qu’on va aimer détester

Le 23 mai 2016 à 11:30 par David Carroz

Après Willy, drafté l’an dernier par les Sixers et dont les droits ont été envoyés aux Knicks, c’est au tour du frère Juan Hernangomez dit “Juancho” de tenter sa chance pour rejoindre la NBA. Un nouvel Espagnol talentueux qu’ont risque de recroiser à l’avenir lors des compétitions internationales. Apprenons dès maintenant comment il nous mettra la misère et comment lui faire payer.

Profil

> Âge : 20 ans. Né un 28 septembre, comme José Calderon. Le mec pose des bases saines pour qu’on ne puisse pas l’encadrer.

> Position : ailier/ailier fort.

> Equipe : Estudiantes. Pas en Erasmus.

> Taille : 206 centimètres. Qu’il n’en profite pas pour nous regarder de haut.

> Poids : 100 kilos. Ca commence à en faire du chorizo.

> Envergure : trop longue pour tenter de lui mettre une claque discrètement.

> Statistiques 2016 : 9,8 points à 46,9% dont 37,9% du parking, 5,6 rebonds en 23,5 minutes

> Comparaison : Victor Claver ou Jonas Jerebko. Avouez que ça vous vend du rêve.

> Prévision TrashTalk : Fin de premier tour.

Qualités principales

# Profil physique nickel du stretch four

Avec sa silhouette, difficile de ne pas penser à Ryan Anderson ou aux autres stretch four assez longilignes peuplant la Ligue. Longiligne, c’est vite dit en fait, car Juan Hernangomez a une carrure solide qui doit encore s’affermir pour tendre vers les beaux standards NBA. Comme en plus il propose une belle mobilité et de la fluidité dans ses déplacements, il peut cavaler en transition. Et ce n’est pas tout pour les qualités athlétiques, car le joueur de l’Estudiantes est léger sur ses appuis et bondissant, ce qui lui permet d’évoluer sous le cercle et finir grâce à sa longueur et ses sauts, voire même effectuer des actions défensives. Du genre venir en seconde lame claquer un contre. Son physique lui sert d’ailleurs pas mal de ce côté du parquet, car même s’il est moyen pour stopper son adversaire en 1 vs 1, les qualités vues ci-dessus lui permettent de limiter la casse.

# Panoplie offensive développée, si señor 

Si son style de jeu et son physique nous ont fait immédiatement penser qu’il pourrait évoluer en tant que stretch four en NBA, sa panoplie offensive est mieux plus large que celle d’un intérieur jouant simplement face au cercle pour envoyer des missiles du parking ou à mi-distance. Certes, on retrouve cette capacité à tirer de loin, même à la distance NBA. En particulier sur catch and shoot ou en sortie d’écran, ce qui pourrait d’ailleurs même lui permettre de jouer ailier dans certaines rotations de grandes tailles. Il y serait plus à l’aise qu’un Nikola Mirotic qu’on a vu dans ce rôle par exemple, car bien plus mobile. Mais en plus de cette adresse de loin et cette capacité en envoyer du tir, Juan Hernangomez peut aussi finir de prêt grâce à la fluidité de ses déplacement et son agressivité. Il sait d’ailleurs finir des deux côtés du cercle. très dangereux sur pick and pop, il maitrise la création d’espace sur ce style d’actions en prenant rapidement une bonne position pour pouvoir ensuite shooter on attaquer le cercle après son écran. Ce qui lui permet d’être performant dans ce secteur du jeu, c’est que Juancho dispose de bonnes mains et ne craint pas les contacts s’il doit attaquer le cercle. Attraper la balle dans le trafic est maitrisé, feinter pour récupérer des fautes dans ses gênes. Enfin, s’il n’est pas un joueur traditionnel pour évoluer dos au panier, son footwork lui permet de ne pas être en galère dans cette situation.

# Gobeur de rebond

Quand on joue stretch four, c’est sympa d’envoyer du point et de connaitre le parking, mais il y a d’autres secteur de jeu à maitriser un  minimum. Comme prendre des rebonds par exemple, puisqu’il semblerait qu’il s’agisse aussi du travail d’un intérieur. Pas de souci là-dessus pour Juan Hernangomez qui aime se mêler à la lutte pour récupérer les échecs au tir. Dur, avec du moteur et de l’instinct, il se bat et le plus souvent avec succès pour arracher les précieux rebonds et des deux côtés du parquet. Comme en plus de cet engagement il a le matos physique – comme on l’a déjà vu – pour être performant dans ce secteur du jeu, on n’a pas trop de doute quant à sa capacité à assurer en NBA. Sur les rebonds offensifs, il suit ses propres tirs et son côté bondissant lui permet de reprendre le dessus sur ses adversaires. Et lorsque ce sont ses coéquipiers qui envoient une saucisse, il sait arriver de loin pour surprendre les autres joueurs. Défensivement, il aime faire sa place et box out avant de se lancer de tout son poids pour s’imposer.

Défauts majeurs

# Défense = olé !

Si en attaque Juan Hernangomez offre des qualités pour évoluer en 3 ou en 4, ce n’est pas la même chanson en défense. D’un côté sa mobilité – bien que sympa pour sa taille – va le faire souffrir face aux ailiers et de l’autre son manque de force risque d’être sanctionné par les intérieurs. En effet, bien que mobile, Juancho n’est pas très rapide dans ses déplacements latéraux, semblant un peu raide et restant sur les talons. Ainsi il a du mal à rester face à son joueur. Il doit bosser ses fondamentaux sur pick and roll. Au poste, même s’il fait de son mieux, il prend vite cher face aux mecs plus physiques et plus costauds que lui, sans compter qu’il mort bien trop facilement aux feintes. Rien d’étonnant tellement il peut être parieur en défense, laissant son équipe dans l’embarras pour assurer les rotations après l’avoir vu tenter de gratter une interception en se jetant. Comme le dit le grand Jacques M. : “interception manquée, interception payée. Il doit donc gagner en discipline.

# Prise de décision suspecte

Cette précipitation et ce manque de discipline se retrouvent également de l’autre côté du parquet où certains des choix de Juan Hernangomez peuvent s’avérer suspects. S’il est un joueur collectif qui n’hésite pas à faire tourner la balle, certaines de ses passes sont clairement téléphonées et il perd beaucoup de balles par manque d’attention. Des erreurs qui se paient cash, surtout en NBA. Lorsqu’il porte le ballon et qu’il attaque le cercle, l’Espagnol peut avoir des oeillères et foncer dans le trafic sans regarder où il va, forçant ses pénétrations. Comme en plus il n’est pas un super dribbleur, cela résulte là-aussi en de nombreux turnovers. À lui d’apprendre quand lâcher la gonfle et quand être agressif en lisant mieux les défenses adverses et en restant concentré.

# Manque de régularité au shoot

Si on a vu que Juan Hernangomez possédait une panoplie développée en attaque, il n’est pas pour autant ou shooteur pu ou un scoreur. Lorsqu’il est en rythme, qu’il reçoit la balle au bon moment pour shooter directement, il est très fort. Mais dès qu’il faut temporiser ou au contraire se bouger à cause de l’horloge, c’est vite le drame. De plus, sa mécanique certes simple entraine parfois des décalages par rapport à sa cible car il a tendance à relâcher la balle un peu sur la gauche de son visage, voire même tourner son corps. Si son adresse reste correcte, on voit dans de telles attitudes qu’il n’est pas un sniper attitré. Enfin, il n’est pas très adroit en sortie de dribble et préfère largement le catch un shoot. Il aura donc des difficultés et se créer lui-même des opportunités en NBA.

Conclusion

Si son frère a été pris au second tour l’an dernier et n’a toujours pas franchi l’Atlantique pour rejoindre New York, Juancho pourrait bien voir son nom appelé plus tôt et évoluer dès la saison prochaine en NBA. Son profil de stretch four sera apprécié, et malgré ses lacunes, il dispose d’un bagage bien assez intéressant pour faire son trou en tant que role player, capable de contribuer de divers manières même en cas de crise d’adresse. Quand on est collectif, qu’on fait des efforts et qu’on se bat au rebond, on est déjà pas mal. Et quand en plus on peut envoyer quelques ogives ou attaquer le panier, on trouve toujours sa place. 

Source image : Marca.com


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