Kevin Durant et Russell Westbrook aka Batman et Batman : 63 points, 16 rebonds, 14 caviars

Le 23 mai 2016 à 06:11 par Bastien Fontanieu

Une fois c’était l’un, une fois c’était l’autre. Mais les deux en même temps ? Une des équations les plus terrifiantes pour toute la NBA, confirmée par les Warriors hier soir : Kevell Dubrook était au sommet de son art, et c’était sublime à voir.

Le Game 1 avait été cartonné par le meneur aux mollets survitaminés, le Game 2 plutôt par son compère aux bras interminables. Mais comme les Spurs l’avaient bien vu au tour précédent, les deux All-Stars étaient en train de comprendre l’importance du moment, leur domination individuelle, et leur capacité à écraser la concurrence lorsque leurs deux instruments sont sur le même accord. Du coup, afin de ne pas répéter l’erreur face à San Antonio, en perdant le Game 3 à domicile après avoir fait le plus dur à l’extérieur, Russell et Kevin savaient qu’ils allaient devoir évoluer ensemble, à un niveau proche de la perfection. Pas de balles perdues et de tirs forcés pour l’un, pas de fautes stupides et de moments fantomatiques pour l’autre, ce type de rencontre durant laquelle la NBA ne peut faire grand chose. Car leur scoring et leur expérience des grands moments est suffisamment boostée aujourd’hui pour que l’avenir de leur équipe ne dépende que de leur discipline. Et encore une fois, pour suivre une tendance satisfaisante chez les fans et inquiétante pour le reste de la Ligue, c’est cette version rigoureuse et concentrée qui s’est ramenée à la Chesapeake Arena ce dimanche soir. De quoi enfoncer les Warriors dans un puits quasiment sans fond.

Il ne leur a fallu que 32 minutes, une mi-temps et des poussières, afin que le match soit plié. Voilà le niveau de déflagration imposé par Durant et Westbrook, eux qui récitaient un poème basé sur la propreté offensive et le leadership collectif. Le premier, vêtu de son numéro 35 et des pompes sur lesquelles il avait littéralement écrit Have Fun, a justement pris son pied : 15 tirs pris, 10 rentrés, une seule balle perdue et 12/12 aux lancers, typiquement le genre de performance qui nous rappelle que marquer des points est d’une facilité déconcertante pour l’ailier. Ne refusant pas le contact et mettant un rythme infernal pour faire suer Golden State, Kevin assurera dès le début de match avec du panier à gogo, parfait pour maintenir le public aussi bouillant qu’en intro. Le second, vêtu de son numéro 0 et de ses genouillères cousues dans de la nitro, s’adaptait à merveille : du caviar dans tous les sens, Ibaka et Roberson qui se mettent en marche, et pas besoin de forcer le scoring. Avec autant de copains à nourrir et un Durant en rythme, mon tour viendra. C’est cette maturité et cette capacité à ne pas vouloir tout faire tout seul qui a encore une fois sublimé le Thunder, Batman et Batman infligeant une mi-temps dévastatrice pour Steve Kerr et ses hommes. Soixante-douze point inscrits, la bouche encore en sang, l’équation venait encore d’être vérifiée.

Des années qu’on attend de les voir aussi grands, aussi précis, aussi disciplinés et aussi appliqués dans un moment pareil. Pour une fois, Kevin et Russell n’ont pas craqué en rentrant à la maison, ils ont carrément proposé l’inverse : au Game 4, il faudra tenter de refaire la même…!

Source image : Herald.sun


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