Russell Westbrook face au défi de ses rêves : un double MVP et une équipe historique à dévorer

Le 18 mai 2016 à 21:57 par Alexandre Martin

Malgré une saison monstrueuse – au cours de laquelle il a tourné à 23,5 points (à plus de 45% au tir) accompagnés de plus de 10 passes décisives, presque 8 rebonds et 2 interceptions de moyenne – Russell Westbrook a continué de subir les foudres de beaucoup d’observateurs. Trop croqueur pour certains, trop foufou ou pas assez sûr avec le ballon pour d’autres, le meneur du Thunder est encore très loin de faire l’unanimité comme un certain double MVP. Mais l’ami Russell n’est pas du genre à se laisser impressionner par quelques critiques et, depuis deux ou trois semaines, le moins qu’on puisse dire est qu’il ferme des bouches. Aujourd’hui, il est face à son plus grand défi depuis le début de sa carrière et on sent qu’il adore ça…

Effectivement, Russell Westbrook n’est pas un joueur comme les autres. Voici au moins un constat que personne ne va pouvoir venir contester. Il est vrai qu’il perd beaucoup de ballons, trop de ballons, trop souvent. Il est vrai que son pourcentage de réussite au shoot laisse régulièrement à désirer et qu’il est capable de faire absolument n’importe quoi avec la balle dans des moments cruciaux d’un match ou dans des fins de possessions tendues. Oui, tout cela est vrai. Mais pourquoi vouloir toujours s’arrêter là ? Pourquoi ne pas vouloir regarder la vérité en face ? La vérité du parquet, celle qui transpire à chaque fois que Russell Westbrook foule un terrain. Car ce garçon est dominant. C’est un véritable alpha mâle, une bête furieuse qu’aucun meneur ne peut stopper voire ralentir. Contre les Spurs par exemple, il n’a shooté qu’à un horrible 38% et a perdu 4,5 balles par rencontre. Et pourtant, le Thunder a gagné sa série avec un Westbrook qui a fait tellement mal que les Texans vont jouer aux fléchettes sur une cible à son effigie pendant toutes leurs (longues) vacances. Et c’est bien ça qui est dingue avec le marsupilami du Thunder. Même en arrosant comme un vil croqueur tout en prenant très peu soin du ballon, il arrive à dominer, à faire endurer à l’adversaire des souffrances sans nom.

Car la beast d’Oklahoma City est trop puissante et trop rapide déjà. Ensuite, il possède plus de détermination que Michael Jordan, Hakeem Olajuwon et Kobe Bryant réunis. Et enfin, quoiqu’il arrive, il fournit ses coéquipiers en caviars, il se bat sur chaque ballon qui passe à sa portée, il arrache des rebonds sur la tête de gars auxquels il rend parfois plus de 20 centimètres, il court sans cesse, crie, conteste, sourit, parle. Bref, Russell Westbrook mouille le maillot comme personne et donne tout ce qu’il a à chaque seconde qu’il passe sur un parquet. Il donne tellement, tellement plus que quiconque, qu’il en devient dominant… Ce ne sont pas les Spurs qui vont nous dire le contraire donc et les Warriors vont clairement attendre un peu avant de fanfaronner car, lundi dernier, ils sont tombés sur du Westbrook dans le texte et résultat : une défaite à l’Oracle, la première de ces Playoffs, la troisième seulement de la saison.

27 points (à 7/21 au tir faut pas pousser non plus) mais 12 offrandes aux copains, 6 rebonds et 7 vols pour seulement 3 pertes de balle en 40 minutes passées sur le terrain avec notamment une deuxième mi-temps monstrueuse et la victoire au bout. Mais il faut dire aussi que les Warriors cherchent. Car quoi de plus excitant pour celui qui a envoyé 18 triple-doubles en saison que de se retrouver face au double MVP – meneur de surcroit – et face à l’équipe venant juste de graver dans la pierre le meilleur bilan de régulière de l’histoire ? Westbrook est comme ça. Mettez-lui un défi, le plus gros possible, devant lui et il va tout faire pour le relever. Une immense équipe à faire tomber, la suprématie des meneurs plus ou moins en jeu et une campagne de Playoffs à emmener le plus loin possible. Avec son mental digne des plus grands compétiteurs que le basket ait connu, Westbrook est dans son élément dans le genre de série que nous avons commencé à vivre lundi et qui va nous réserver de nombreuses surprises.

Pas assez conventionnel, il énerve, il fascine, il éblouit, il arrose. Il est Russell Westbrook. Cette nuit, le numéro 0 aura l’occasion d’enfoncer encore un peu plus le clou. Y parviendra-t-il ? Clairement Stephen Curry et les siens ne vont pas se laisser marcher dessus sans rien dire. Mais laissons-donc Russell être Westbrook, profitons de ce spectacle unique et voyons ce qu’il en ressort…

Source image : USA Today


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