Kristaps Porzingis, testé en ailier : n’oubliez pas de mettre Calderon au poste, c’est sa force
Le 19 mars 2016 à 09:48 par Bastien Fontanieu
Cramé par le rythme infernal de la NBA et le bordel régnant à New York, la pépite des Knicks se tape un rookie wall bien solide et doit trouver de nouveaux repères. Apparemment, ceux-ci pourraient être à distance, selon les récents propos de son coach.
Un peu compliqué à comprendre, le Kurt Rambis. On le sait depuis longtemps, mais sur ses dernières déclarations, on ne sait pas trop où se poser. Car à un petit mois de la fin de la saison régulière, qui verra la franchise manquer les Playoffs une nouvelle fois, on prépare déjà l’avenir autour de Kristaps et son bagage offensif unique. Sa taille, sa vitesse, sa mobilité, sa technique au tir et ses fondamentaux, tant d’aspects utilisables à toutes les sauces et qui font vibrer les fans locaux. Seulement, à quel poste le faire jouer ? Une question que se sont posés Rambis et Phil Jackson, eux qui continuent leurs expériences assez chelous dans le coeur de la Grosse Pomme. Efficace en pivot fuyant, Porzingis est aussi capable de sanctionner à distance, grâce à un fouetté déjà sublime. Grand pour jouer au poste, le phénomène est également un cerf capable de sprinter en contre-attaque. Du coup, lorsque l’entraîneur actuellement en place a avancé quelques pistes concernant son poulain, on était un peu sur le cul, pour éviter de sortir d’autres mots.
Du genre ? Kristaps n’a jamais eu autant de ballons au poste, sous les ordres de Derek Fisher. On voit donc un KP installé dos au panier, pouvant jouer de sa vitesse et de sa technique, afin de marquer aisément. Sauf que non seulement le gamin n’a jamais aussi bien joué qu’en étant installé dans le périmètre, mais on a aussi vu des anciens le tabasser physiquement, forcément, comme Draymond Green qui n’a fait qu’une bouchée du géant (1/11 au tir à Golden State). Oser envoyer un garçon encore frêle dans la forêt la plus hostile, c’est assez bizarre. Mais surtout, derrière, Rambis nous a sorti qu’il souhaitait tester Porzingis en tant qu’ailier… ce qui peut être concevable grâce à sa qualité de tir mais reste extrêmement énigmatique compte-tenu de la taille et des capacités du joueur. Pourquoi nous foutre un spot-up shooteur de 2m20, quand tu peux faire comme tout le monde dans la NBA actuelle, c’est-à-dire utiliser un stretch-forward ? On sait que le triangle est cher à notre Philou local, et que l’utilisation de KP au poste sera une possibilité intéressante, mais les Knicks possèdent probablement une arme fatale au poste d’ailier-fort large, et ils hésitent à en faire un joueur au poste ou un shooteur à distance. C’est justement ça qui est formidable avec Porzingis : le phénomène n’a pas de poste pré-établi. C’est un tout, c’est un ensemble de qualités, de possibilités, qu’il faut exploiter sans le ranger dans une boîte ultra-fermée. Ses plus beaux cartons ont eu lieu lorsqu’il avait la possibilité de faire payer des intérieurs lents à distance. Ficelle, feinte puis départ et finition, ficelle, feinte puis départ et ficelle, on en a vu des tonnes depuis octobre dernier.
Que Rambis souhaite trouver le profil idéal pour Kristaps c’est une chose. Mais que le garçon soit dans le pire mois de sa jeune carrière (11,7 points à 30,1% au tir) et qu’on le foute dans des spots où il n’est définitivement pas à l’aise, c’est du sadisme pur.
Source image : NBC Sports