Les Spurs restent intouchables à la maison : 93-85, Leonard et Aldridge s’occupent du Thunder

C’est un match qui aurait pu -qui aurait dû ?- revenir aux hommes de Billy Donovan, avant que la défense des Spurs ne finisse par faire craquer le cou du Thunder. Score final, 93 à 85 pour San Antonio, on ne s’impose pas comme ça au AT&T Center.

Le modèle, comme annoncé, était parfait. Du moins, les soldats d’Oklahoma City se mettaient dans une disposition idéale, en menant en début de dernier quart-temps, après avoir pu compter sur des apports précieux, comme celui d’Enes Kanter au rebond (17) ou Steven Adams sur son court temps de jeu (10 points). Cette saison, avoir la possibilité de mener au score à 12 minutes de la fin d’un match chez les Spurs, c’est plus ou moins un fait rarissime. On a certes vu Gregg Popovich sortir les siens de beaux pétrins cette année, mais ce samedi on sentait que l’invincibilité des Texans pouvait être menacée, avec un Kevin Durant qui mettra sa franchise sur ses épaules dans le dernier quart. Cependant, et c’est là que la campagne de Kawhi Leonard prend tout son sens avec ses coéquipiers, la défense locale deviendra tellement insupportable que le simple concept d’ajouter des points à la table de marque deviendra plus utopique qu’autre chose. Rebonds arrachés, rotations léchées, contres des bouts des doigts et respect des consignes au millimètre près, les douze dernières minutes représenteront un petit workout défensif quatre étoiles, dans lequel on retrouvera notamment ‘The Klaw’ à la baguette et David West en soutien. Un raquette tellement protégée par les Danny Green, Patty Mills et compagnie qu’un constat assez bluffant s’imposera sur la fin de rencontre.

Pas de Tim Duncan, pas de Manu Ginobili, pas de Tony Parker. Le frenchie jouera bien les trois dernières minutes de la partie, mais ces Spurs ont bien battu le Thunder avec leur nouvelle génération de joueurs -dédicace à West-, un aspect notable quand on sait que le Big Three était habitué à se taper avec Russell et KD depuis des années. Cependant, et c’est là toute l’évolution liée à la transition générationnelle qui s’opère ces derniers mois du côté de San Antonio, Popovich fera ses grands moulinés afin d’indiquer à ses gars que la balle revenait dans deux mains, et deux mains seulement. Celles de Kawhi, aussi immenses soient-elles. Rendant la vie insupportable à Westbrook pendant la majeure partie de la rencontre, le futur Défenseur de l’Année s’est également appliqué en attaque pour mener les siens, prenant magnifiquement le relais d’un LaMarcus Aldridge redoutable d’efficacité (24 points à 9/14) et bien aidé par un David West parfaitement installé en phare auprès duquel se poser. Résultat, alors qu’on pensait voir l’armada texane envoyer ses anciens pour remettre le groupe dans la partie, c’est bien ce quintet Leonard-Mills-Green-Aldridge-West qui gérera la majeure partie de ce dernier quart-temps, une période décisive puisqu’elle permettra aux Spurs de repartir avec la victoire en traînant au score. Des améliorations à envisager, il en reste un paquet quand on voit certaines séquences brouillonnes proposées par San Antonio, mais dans le nouveau modèle essayé et surtout le scénario imposé qui mettait la troupe noire et blanche dos au mur, c’est un groupe tout neuf qui s’est fait les dents et se prépare pour des Playoffs d’anthologie. Le plus important ? Ce n’était peut-être pas de conserver cette invincibilité maison, aussi fun soit-elle. Non, il y avait surtout du neuf dans la façon d’aborder la fin de match, une transition qui devrait rassurer un paquet de fans à l’approche de joutes printanières qui pourraient être les dernières de certains clients…

Suffocants en défense, insupportables en pression individuelle, les Spurs ont encore prouvé hier soir en quoi leur rempart était un des -si ce n’est le- meilleurs remparts de toute la NBA. Mieux encore, c’est en attaque qu’un peu de nouveauté a été proposé, au lieu de se reposer sur les anciens. On bouge à San Antonio, mais certainement pas la série de victoires à la maison : 32 de suite, place aux Warriors le weekend prochain.

Source image : ExpressNews / Tom Reel